Le Journal de Quebec - Weekend
LARMES CONTAMINÉES Terre-Neuve, 2062. La province a été rebaptisée « Terre-Nano », une île quarantaine où habitent les personnes contaminées aux nanos. Celles-ci ont des taches sous la peau et leurs larmes sont grises et contagieuses. Mathianne est respon
Zéro contact. Quarantaine. Contagion. En lisant le résumé de ce roman de science-fiction, on pourrait croire que son auteure s’est grandement inspirée de la crise sanitaire actuelle causée par la COVID-19. Pourtant, ça fait déjà quelques années que l’écrivaine a créé ce monde fictif. Même si l’envie peut nous prendre de vouloir nous évader dans un univers plus rose bonbon, en ces temps de pandémie, ce roman est un incontournable ; il est impossible que sa lecture déçoive qui que ce soit ! Son intrigue bien ficelée est franchement excellente.
ATTENTION : LARMES GRISES
Terre-Nano, c’est aussi une fenêtre ouverte sur la science et les limites de celle-ci… Développée par des scientifiques, la nanothérapie est apparue comme un traitement médical miracle, en 2033. Elle guérissait presque toutes les maladies, sans effets secondaires. Puis, son coût minime faisait plaisir au budget gouvernemental ! Cependant, quelques années plus tard, des taches noires sont apparues sous la peau des personnes soignées et on en est venu à constater le décès, vers 55 ans, de toute personne contaminée. Sans oublier que quiconque entre en contact avec les larmes grises se voit à son tour infecté.
L’ambiance dans laquelle l’auteure nous plonge est certainement à glacer le sang, mais l’espoir, la combativité et la luminosité du personnage de Mathianne viennent adoucir la trame plus sombre de l’intrigue. De plus, l’importance de l’amitié est une des belles valeurs mises en avant-plan dans ce récit, notamment les liens serrés que Mathianne entretient avec ses amis de la communauté Mi’gmaq. Terre-Nano, c’est en plein le genre de roman qu’on souhaite qu’il ne se termine jamais !