Le Journal de Quebec - Weekend
NOUVELLES FRÉQUENCES
N’ayant pu véritablement faire sa tournée avec son acclamé album New Ways, sorti quelques mois avant la pandémie en 2019, Leif Vollebekk est de retour avec New Waves .Le mini-album comprend six chansons de New Ways qui ont été captées lors des rares concerts qu’il a pu faire depuis deux ans. « Je voulais montrer de quelle façon les chansons ont évolué depuis la sortie de l’album », dit l’auteur-compositeur de 36 ans.
Leif Vollebekk devait avoir une année 2020 très chargée. Devant l’enthousiasme pour New Ways, le musicien montréalais avait une centaine de concerts prévus à son calendrier. On connaît la suite.
« Presque tout a été annulé, dit-il au bout du fil dans un très bon français. Je n’ai pu en faire qu’une quinzaine. »
Au début 2020, avant que la pandémie frappe véritablement l’Amérique du Nord, Leif Vollebekk a donné un spectacle à Los Angeles.
« On a enregistré le show au complet. Mais j’ai dit à mon équipe que je voulais qu’on attende un peu plus [avant d’en enregistrer d’autres], car je voulais qu’on s’améliore. Je me disais qu’à la fin de l’année, on serait vraiment bons (rires) ! »
LA VIE PRÉPANDÉMIQUE
Durant l’un des nombreux confinements qui ont suivi, Leif Vollebekk a réécouté le mix du spectacle qu’il avait donné ce soir-là à Los Angeles, au légendaire Troubadour.
« J’ai trouvé que dans l’ensemble, c’était intéressant ! Par exemple, I’m Not Your Lover, c’était la toute première fois qu’on la faisait sur scène. Et ça sonnait bien. »
« C’est là que je me suis dit que je pourrais revisiter les autres choses qu’on a faites live. Je trouvais qu’il y avait une petite histoire de la musique que l’on avait faite avant que tout ne ferme. C’était une sorte de document de mon band avant la pandémie. »
CLIN D’OEIL INVOLONTAIRE
Leif Vollebekk mentionne avoir vécu les années 2020 et 2021 de façon très différente.
« En 2020, quand on m’a dit qu’il n’y aurait plus de shows, j’ai vécu ça comme une année de retraite et de réflexion sur ma vie. Quand il y a une certitude que tu ne feras pas de spectacles, il y a un certain calme qui vient avec ça. En 2021, c’était plus difficile parce qu’on pensait qu’on recommençait. On pensait donc faire des spectacles et finalement, ils ne se faisaient pas. »
Le titre de l’EP, New Waves [nouvelles vagues], est bien sûr un clin d’oeil au titre New Ways. Mais le musicien assure qu’il n’avait pas pensé au lien que l’on pouvait aussi faire avec les différentes vagues de la pandémie.
« Je l’ai réalisé juste après ! Je me suis rendu compte qu’il y avait clairement un autre sens. Peut-être que c’était dans mon subconscient. [...] Je n’avais pas envie d’appeler ça simplement New Ways Live. En l’appelant New Waves, c’est un peu pour dire que ce sont les mêmes chansons, mais en nouvelle fréquence. »
JARDINAGE ET CONSTRUCTION
Au moment de notre entretien, Leif Vollebekk se trouvait à Vancouver. Le musicien y était pour donner deux concerts dans des salles remplies à 50 % de leur capacité, en raison des mesures sanitaires en place en ColombieBritannique.
« La tournée était annulée et c’était la seule ville qu’on pouvait faire, expliquet-il. On avait l’option d’annuler aussi ces concerts, mais je n’en avais plus l’énergie. Le spectacle était déjà annoncé et je ne voulais pas l’annuler. Je me suis dit, on le fait ! »
Quand ses spectacles se sont mis à être reportés, Leif Vollebekk s’est tourné vers le jardinage et la construction dans sa demeure montréalaise.
« Au Home Depot, on pensait que j’étais un contracteur [entrepreneur en construction] tellement j’y allais souvent [rires] ! »
SYNDROME POST-TRAUMATIQUE
Après des mois loin des planches, il s’est senti très « émotionnel » la première fois qu’il a pu rejouer devant un public. « J’ai réalisé que ça prenait beaucoup d’énergie pour seulement être correct quand je ne jouais pas, dit-il. Je me suis rendu compte à quel point j’en avais besoin et que c’était essentiel. »
Affirmant avoir presque vécu un syndrome post-traumatique avec la pandémie, Leif Vollebekk a choisi de ne pas trop se faire de plan à l’avance pour 2022.
« Normalement, quand on planifie une tournée, on le fait au moins six à sept mois en avance. On a besoin d’un directeur de tournée, d’un autobus. Il faut regrouper les musiciens et faire des répétitions. Pour cette année, tout le monde se croise les doigts que ça va fonctionner. On est censé aller aux États-Unis et en Europe. »