Le Journal de Quebec - Weekend

Je dénoue les noeuds »

– Roxane Néron, coordonnat­rice d’intimité

- SARAH-ÉMILIE NAULT

Roxane Néron est coordonnat­rice d’intimité. Comme son titre l’indique, elle encadre et coordonne les scènes d’intimité et de sexualité sur les plateaux de télé, dont ceux des séries Nous, Lou et Sophie et L’homme qui aimait trop.

Car non, les scènes intimes qu’on voit à la télé ne sont pas la réalité.

Engagée par la production, la coordonnat­rice d’intimité âgée de 39 ans fait le pont entre les diverses personnes se trouvant sur le plateau (production, habilleuse, réalisatio­n, acteurs). Son mandat ? Que tous se sentent sur un pied d’égalité lorsque vient le temps de tourner ce type de scènes délicates.

Elle s’assure de plusieurs choses : par exemple que le plateau soit fermé lors du tournage de la scène (chaque personne de l’équipe restreinte sur place doit être là par nécessité).

« Je m’assure que la communicat­ion est fluide et qu’on met les mots justes sur ce qui va être fait, dit-elle. J’appelle cela avoir une honnêteté radicale : nommer les choses avec les mots justes, sans pudeur, avec un langage désexualis­é. Je m’assure aussi qu’il n’y aura pas de débordemen­ts. Par exemple, des blagues sur le plateau à ce moment n’ont pas leur place. »

La coordonnat­rice d’intimité aide aussi à remplir les annexes de nudité pour les contrats UDA, veille à avoir sous la main tous les accessoire­s nécessaire­s à la scène et discute avec les acteurs afin de « chorégrala phier » scène intime. « Il y a beaucoup de travail qui est fait en amont, en préproduct­ion, ajoute-t-elle. Des discussion­s, des rencontres avec les acteurs, et, comme souvent il n’y a pas de répétition au Québec, je passe un moment avec les comédiens et le réalisateu­r pour parler des points d’ancrage de la scène. La chorégraph­ie est surtout en termes de repères pour que les acteurs puissent comprendre ce qui s’en vient afin qu’ils se fassent une image mentale de l’ordre des gestes à poser », explique la titulaire d’un baccalauré­at en sexologie.

« Les acteurs me disent que cela les aide énormément, confie-t-elle. Je leur donne des devoirs qui les aident dans leur jeu. Ils viennent me voir pour me dire merci pour mon soutien et ma présence qui les mets en confiance. Ça les rassure. »

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