Le Journal de Quebec - Weekend
Je dénoue les noeuds »
– Roxane Néron, coordonnatrice d’intimité
Roxane Néron est coordonnatrice d’intimité. Comme son titre l’indique, elle encadre et coordonne les scènes d’intimité et de sexualité sur les plateaux de télé, dont ceux des séries Nous, Lou et Sophie et L’homme qui aimait trop.
Car non, les scènes intimes qu’on voit à la télé ne sont pas la réalité.
Engagée par la production, la coordonnatrice d’intimité âgée de 39 ans fait le pont entre les diverses personnes se trouvant sur le plateau (production, habilleuse, réalisation, acteurs). Son mandat ? Que tous se sentent sur un pied d’égalité lorsque vient le temps de tourner ce type de scènes délicates.
Elle s’assure de plusieurs choses : par exemple que le plateau soit fermé lors du tournage de la scène (chaque personne de l’équipe restreinte sur place doit être là par nécessité).
« Je m’assure que la communication est fluide et qu’on met les mots justes sur ce qui va être fait, dit-elle. J’appelle cela avoir une honnêteté radicale : nommer les choses avec les mots justes, sans pudeur, avec un langage désexualisé. Je m’assure aussi qu’il n’y aura pas de débordements. Par exemple, des blagues sur le plateau à ce moment n’ont pas leur place. »
La coordonnatrice d’intimité aide aussi à remplir les annexes de nudité pour les contrats UDA, veille à avoir sous la main tous les accessoires nécessaires à la scène et discute avec les acteurs afin de « chorégrala phier » scène intime. « Il y a beaucoup de travail qui est fait en amont, en préproduction, ajoute-t-elle. Des discussions, des rencontres avec les acteurs, et, comme souvent il n’y a pas de répétition au Québec, je passe un moment avec les comédiens et le réalisateur pour parler des points d’ancrage de la scène. La chorégraphie est surtout en termes de repères pour que les acteurs puissent comprendre ce qui s’en vient afin qu’ils se fassent une image mentale de l’ordre des gestes à poser », explique la titulaire d’un baccalauréat en sexologie.
« Les acteurs me disent que cela les aide énormément, confie-t-elle. Je leur donne des devoirs qui les aident dans leur jeu. Ils viennent me voir pour me dire merci pour mon soutien et ma présence qui les mets en confiance. Ça les rassure. »