Le Journal de Quebec - Weekend

HYPER FISHBACH

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

PARIS – Qu’ont en commun l’artiste française Fishbach et le trublion québécois Hubert Lenoir ? À part une sympathie réciproque née de rencontres fortuites en Europe, tous deux sont associés à un nouveau mouvement musical qui gagne de plus en plus d’adeptes : l’hyperpop.

« Nous sommes pour cette hyperpop », dit-elle, en parlant de celui dont elle adore le dernier album.

Rencontrée il y a quelques jours dans la Ville Lumière, Flora Fischbach, Fishbach à la scène, explique que l’hyperpop, dont la paternité de l’appellatio­n reviendrai­t au label britanniqu­e PC Music, en 2014, n’est pas vraiment un genre, mais plutôt une façon de faire de la musique.

En gros, ses adeptes éclatent les convention­s de la pop en refusant d’être associés à un style, à une époque ou à une culture.

« C’est une espèce d’émancipati­on, d’audace, qui me rappelle un peu les années 1980 », observe Fishbach, dont les intonation­s pop sur ces chansons et son style vocal ont attiré depuis ses débuts, en 2017, des comparaiso­ns avec Catherine Ringer, Daniel Belavoine et plusieurs autres vedettes françaises de cette époque.

L’hyperpop, réfléchit-elle tout haut, est une réponse à une industrie qui n’a pas créé de nouveaux genres marquants depuis les années 1990.

« De faire d’autant d’hybrides, je pense que c’est symptomati­que d’une époque qui s’essouffle et qui ne sait plus se réinventer. Si tu veux faire un truc rock, tout a déjà été fait. Même en rap, tout a été déjà fait. Donc, il n’y a plus d’autres solutions que de mélanger et d’en faire le bilan, le bilan d’une civilisati­on, d’une époque et d’une façon de faire de la musique. »

PRENDRE LE TEMPS

À ta merci, le premier album de Fishbach, avait marché fort à sa parution il y a cinq ans. L’artiste, aujourd’hui âgée de 30 ans, avait été finaliste aux Victoires de la musique et a aligné plus d’une centaine de dates de concert.

Or, plutôt que battre le fer tandis qu’il était chaud, Fishbach a préféré prendre son temps pour construire le successeur,

Avec les yeux. « Je pense que c’est plus inquiétant de bâcler un truc et ne pas en être content le lendemain. Après, si les gens ne sont plus rendez-vous, tant pis, je ferai autre chose. Moi, je faisais d’autres métiers avant de faire de la musique », confie celle qui a notamment donné des ateliers de musique pour les personnes atteintes d’Alzheimer.

SEXY COMME DANS LE TEMPS

Avec les yeux pousse un cran plus loin les exploratio­ns pop décomplexé­es de Fishbach. Les synthétise­urs y sont encore bien audibles et des guitares à la Scorpions viennent même chatouille­r sa délicieuse voix éraillée.

C’est glam et Fishbach l’assume, et le vidéoclip de Masque d’or, l’addictif premier extrait dans lequel elle se transforme en chanteuse sexy d’une autre époque qui gravit une échelle en talons aiguilles, en est une preuve supplément­aire.

« Mon styliste m’a montré une vidéo de Line Renaud qui, un jour, montait et descendait une échelle dans une revue française des années 1950. C’est une époque où je trouvais les femmes plus sexy. J’ai envie de ne pas m’interdire d’explorer ça. »

▪ Avec les yeux, un album de Fishbach, en vente le 25 février.

▪ Fishbach sera à Québec, le 10 juin, dans une salle à annoncer, et le 11 juin, aux Francos de Montréal

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