Le Journal de Quebec - Weekend

RÉUNIR LES DEUX SOLITUDES

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Ayant grandi dans l’ouest de Montréal, l’anglophone Connor Seidel a développé au fil des ans un amour pour la musique québécoise francophon­e. Inspiré par la musique des années 1960-1970, le réalisateu­r de 28 ans a invité plusieurs artistes des deux solitudes, dont Half Moon Run, Matt Holubowski, Les soeurs Boulay et Ariane Moffatt, à faire un album collectif sur l’année 1969.

Connor Seidel a longtemps ignoré la culture québécoise francophon­e. Élevé dans l’ouest de l’île, il travaillai­t avec des bands punk locaux sans trop se préoccuper de la langue de Molière. Sa rencontre avec Matt Holubowski, alors qu’il avait 18 ou 19 ans, a tout changé.

Alors inconnu, le jeune Matt avait demandé à Connor de travailler avec lui sur son premier album, Ogen, Old Man. Quelques mois plus tard, il était happé par un succès foudroyant lors de sa participat­ion à La Voix.

« Après La Voix, il a signé avec Audiogram, se souvient Connor. On a été lancés dans le monde québécois en français ! [rires] »

C’est ensuite en écoutant Le treizième étage, de Louis-Jean Cormier, que Connor Seidel s’est dit qu’il devait plonger plus sérieuseme­nt dans la musique francophon­e. De fil en aiguille, ils’estmisà travailler avec CharlotteC­ardin ,Les soeurs Boulay, Elliot Maginot et Claudia Bouvette.

FERLAND ET CHARLEBOIS

C’est en travaillan­t sur l’album des Soeurs Boulay, La mort des étoiles, que Connor Seidel a été séduit par la musique québécoise des années 1960 et 1970.

« Elles m’ont fait écouter toutes sortes de musiques, comme JeanPierre Ferland, Robert Charlebois et Beau Dommage, dit Connor. J’ai écouté Le petit roi, Le chat du café des artistes. J’ai même vu que Beck avait fait une reprise de cette chanson avec Charlotte Gainsbourg. »

Aujourd’hui, l’un des réalisateu­rs québécois les plus populaires, Connor Seidel n’a ainsi pas eu trop de difficulté à trouver des artistes pour participer au projet 1969.

« À peu près tout le monde à qui j’ai parlé du concept a dit oui, mentionnet-il. C’est sûr que j’avais un peu peur d’approcher Ariane [Moffatt], LouisJean [Cormier] et Half Moon Run, car je n’avais jamais travaillé avec eux. »

C’est donc dans l’esprit très folk de l’année 1969 que Connor a bâti son projet. Comme inspiratio­n, il pensait notamment aux albums Five Leaves Left, de Nick Drake, et Clouds, de Joni Mitchell.

COLLABORAT­IONS FUTURES

En tout, une douzaine d’artistes ont répondu à l’appel de Connor : Ariane Moffatt, Safia Nolin, Elliot Maginot, Louis-Jean Cormier, Joseph Marchand, Philippe Brault, Claudia Bouvette, Half Moon Run, Les soeurs Boulay, Jason Bajada, Elisapie et Matt Holubowski.

Comme on peut s’en douter, il sera difficile de regrouper tout ce beau monde pour faire un concert.

« J’ai déjà reçu des offres de quelques festivals, dit Connor. On essaie de voir si c’est possible, mais je crois qu’on sera chanceux si on arrive à en avoir six ou sept ensemble ! »

Connor Seidel n’entrevoit pas une suite à 1969 pour le moment.

« Il n’y aura pas de 1972 ! dit-il en riant. En fait, si ça se passe, ce ne sera pas avant dix ans. Mais j’ai d’autres idées de collaborat­ion avec peut-être trois ou quatre artistes. »

Le réalisateu­r a tellement aimé travailler avec certains artistes du projet 1969 que d’autres collaborat­ions pourraient aussi survenir. Un exemple ? Il a entrepris le travail avec Half Moon Run pour de nouvelles pièces. À suivre.

L’album 1969 est disponible sur le marché. Pour les infos : the1969rec­ord.com.

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Matt Holubowski
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