Le Journal de Quebec - Weekend

LE MIRACLE DE BRAN VAN 3000

Il y a 25 ans, un collectif montréalai­s s’imposait avec un album sortant un peu de nulle part. Un DJ rêvant de devenir cinéaste, qui animait les nuits de Montréal, débarquait avec une formation portant l’étrange nom de Bran Van 3000 et un album intitulé G

- YVES LECLERC

Un opus sur lequel on retrouve le succès planétaire Drinking in L.A., qui totalise 24 millions d’écoutes sur Spotify, Couch Surfer, Forest, Afrodiziak, Exactly Like Me, Ceci n’est pas une chanson, Mama Don’t Smoke, et une reprise de Cum on Feel the Noize de Slade.

Un album sur lequel on retrouve Jean Leloup, Adam Chaki, Stéphane Moraille, Sara Johnston, Martha Wainwright, l’ex-Doughboys John Kastner, Steve « Liquid » Hawley et plusieurs autres.

Lancé le 15 avril 1997, Glee a remporté le prix Juno du meilleur album alternatif en 1998 et le Félix de l’Artiste québécois s’étant le plus illustré dans une langue autre que le français.

Un an après son lancement sur l’étiquette Audiogram, une version internatio­nale était lancée sur l’étiquette Capitole.

Au bout du fil, à Los Angeles, où il a un pied-àterre, James Di Salvio remonte dans le temps.

« Cet album a changé ma vie. À 100 % », a-t-il laissé tomber.

JEAN LELOUP

James Di Salvio se dirigeait vers une carrière de cinéaste lorsqu’il a eu l’idée de se lancer dans un projet musical avec son ami E.P. Bergen.

Le DJ avait réalisé des clips pour Jean Leloup, remixé sa pièce 1990 et coécrit la pièce Johnny Go sur l’album Le Dôme.

Di Salvio se retrouve sur les planches lors de la tournée de cet opus de Jean Leloup.

« Moi, qui étais gêné, j’ai tripé à faire des voix sur scène. C’est Jean qui m’a amené dans cet univers », a-t-il indiqué.

Glee lui est d’ailleurs dédié.

L’objectif de Di Salvio et E.P. Bergen, lorsqu’ils se lancent dans ce qui allait devenir Bran Van 3000, était de faire un genre de trip-hop instrument­al, avec deux ou trois mots.

« On bâtissait des rythmes sans paroles. C’était des trucs instrument­aux », a-t-il ajouté.

Le hip-hop, qui était encore quelque chose de marginal, a cristallis­é le son de Bran Van 3000.

« On a branché un microphone et les textes ont suivi. Je n’avais jamais écrit des paroles de ma vie. Le hip-hop a été l’ingrédient secret qui a fait prendre la sauce », a fait remarquer l’Italo-Montréalai­s.

SUCCÈS PLANÉTAIRE

Glee n’a pas été facile à construire.

« Nous étions des DJ et des non-musiciens qui faisaient de la musique. Je n’avais pas de formation musicale. Il y avait de la joie à tenter de faire quelque chose », a-t-il raconté.

Le « Bran Man » se souvient de l’aspect famille, humoristiq­ue et du sens de la communauté entourant la création des 17 chansons que l’on retrouve sur Glee.

Drinking in L.A., qui raconte l’histoire d’un cinéaste qui est censé terminer son scénario, mais qui fait trop la fête à Hollywood, devient un succès planétaire.

James Di Salvio raconte qu’il est passé, en un claquement de doigts, des nouilles ramen à un statut de rockstar. Un succès, dit-il, qu’il n’a jamais vu venir.

« Ça s’est fait en

30 secondes. C’était fantastiqu­e. Une sorte de miracle. Je suis très chanceux, avec l’aide de tous mes amis, d’avoir pu surfer sur cette vague », a-t-il fait savoir, précisant qu’il n’a jamais pensé, lorsqu’il était dans la vingtaine, qu’il avait une carrière dans la musique devant lui.

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