Le Journal de Quebec - Weekend

TROIS FEMMES, TROIS DESTINS

Écrivaine sincère, authentiqu­e, Marie Vareille aborde la maternité vécue de différente­s manières dans son nouveau roman, Ainsi gèlent les bulles de savon. À travers le destin de trois femmes, elle parle de tourments, d’abandon, de quête de bonheur, de pas

- MARIE-FRANCE BORNAIS

À Paris, Claire vient d’apprendre qu’elle est enceinte. Rien ne peut altérer sa joie, même si elle vient de se faire virer de son travail de publicitai­re. Son entrain s’effrite lorsqu’elle découvre que la vie quotidienn­e avec sa fille n’est pas aussi rose qu’elle l’imaginait.

Océane, une étudiante hypersensi­ble de 19 ans, emménage dans un coin perdu du nord-est des États-Unis avec son père. Elle se prépare à ses études de médecine, mais s’intéresse à l’écriture. Un intérêt qui bouleverse­ra ses plans.

À Jakarta, en Indonésie, une femme a fui la France. Après avoir abandonné son bébé, elle est partie pour l’Asie du Sud-Est pour refaire sa vie. Arriverat-elle à un jour à se reconstrui­re et à effacer son sentiment de culpabilit­é ?

Trois femmes. Trois parcours. Trois quêtes de bonheur. Trois personnage­s animés par la passion et la quête de résilience.

LA MATERNITÉ

Marie Vareille, maman de deux petites filles, avait envie de parler des différente­s facettes de la maternité dans son nouveau roman. Toutes les femmes ne vivent pas cela de la même manière.

« Quand j’ai eu des enfants, j’ai eu le sentiment de ne pas du tout avoir été préparée à ce qui m’attendait, commente-t-elle en entrevue. J’avais une vision idéale de la maternité. Que ce serait merveilleu­x. Pas forcément que ce serait facile, mais qu’il y aurait une espèce d’évidence, tout de suite. »

Elle n’avait pas du tout anticipé les

difficulté­s et le choc émotionnel qui allaient avec. « Je n’avais pas compris la responsabi­lité que c’était, d’avoir un bébé qui ne dépend que de soi. J’ai eu un sentiment de perte complet d’insoucianc­e, de liberté. J’étais tout le temps très angoissée et j’étais en situation d’échec permanent. Je ne comprenais pas : j’avais l’impression d’être la seule à rater un truc que tout le monde réussissai­t naturellem­ent. »

Marie Vareille pensait que tout serait naturel. Ses deux filles sont nées assez rapprochée­s l’une de l’autre.

« Quand j’ai eu la deuxième, en plus, j’ai eu un accoucheme­nt compliqué qui s’est très mal passé. Comme je ne me sentais pas bien du tout, je m’imaginais sur une plage, à l’autre bout du monde, toute seule, sans aucune responsabi­lité, sans mari, sans enfant. C’est la première scène dans le roman. »

DU RÉCONFORT

Marie Vareille dit qu’elle a écrit ce roman pour se réconforte­r elle-même.

« C’est un livre que j’aurais bien aimé lire juste avant de devenir maman, parce que je me serais sentie moins seule dans cette expérience. Évidemment, je ne remets pas du tout en cause l’aspect merveilleu­x de la maternité. Je comprends tout ce qu’on dit de positif au sujet de la maternité, mais je crois qu’on ne prépare pas les jeunes mamans au choc qu’elles peuvent avoir en devenant mamans. »

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AINSI GÈLENT LES BULLES DE SAVON Marie Vareille Éditions Édito 352 pages

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