Le Journal de Quebec - Weekend
ALLER VERS LES GENS
Pour Yannick Nézet-Séguin, l’été est une période favorable pour découvrir, apprivoiser et apprécier la musique classique. Après deux étés où l’Orchestre Métropolitain a dû se faire discret, en raison de la pandémie, l’ensemble montréalais sera très présen
« Je suis prêt. Je ne me peux plus », a lancé le chef, lors d’un entretien.
Après un séjour en Allemagne, où il a dirigé l’Orchestre de chambre d’Europe, Yannick Nézet-Séguin a repris du service avec son ensemble, le 23 juillet, au Domaine Forget, lors d’un concert avec en vedette la Symphonie « pathétique » de Tchaïkovski.
« Les gens, je crois, ont un peu plus de temps et l’esprit, l’été, loin des préoccupations quotidiennes de l’année régulière pour pouvoir s’abreuver de l’art de la musique », a-t-il indiqué.
Le chef de 47 ans a encore en tête le souvenir des concerts qu’il a vus, plus jeune, au Théâtre de Verdure du parc La Fontaine et au Festival de Lanaudière avec ses parents.
« Ce fut un élément très important de ma jeunesse et de mon cheminement en tant que musicien. C’est important de pouvoir peut-être semer des passions chez plein de nouveaux jeunes qui vont venir nous entendre. Je pense qu’on peut toucher les gens lorsqu’on va vers eux et c’est important de le faire », a-t-il fait savoir.
Les programmations de l’Orchestre Métropolitain font place, depuis quelques années, aux compositrices et à plus de diversité avec la musique des Premières Nations et des nations autochtones.
« Je voulais que ça se reflète dans les parcs, les rues et autres festivals que l’on visite à travers le Québec cet été », a-t-il fait remarquer, ajoutant que les programmations d’été ne sont pas si différentes de ce que l’Orchestre offre en saison régulière.
UN MOMENT MAGIQUE
Après un concert qui sera dirigé par la cheffe française Ariane Matiakh, dimanche, au Festival de Lanaudière, avec des airs d’opéra de Rossini, l’Orchestre Métropolitain retrouvera son chef, le 2 août, à 20 h, lors d’un concert gratuit au pied du mont Royal. Une foule de 35 000 personnes avaient participé à cet événement en 2019.
« Ce fut un des grands moments dans l’histoire de l’Orchestre Métropolitain. Un moment magique. Je n’ai pas de doutes qu’il va y avoir encore plus de monde cette année », a-t-il dit concernant ce programme qui représente la mosaïque de Montréal, avec, en vedette, la Symphonie no 5 de Beethoven.
Une oeuvre que l’on retrouve sur le coffret Les symphonies, lancé le 15 juillet sur l’étiquette Deutsche Grammophon, où l’Orchestre de chambre d’Europe interprète les neuf symphonies du compositeur allemand, sous la direction du chef québécois.
Le compositeur allemand, selon Yannick Nézet-Séguin, offre, avec sa musique, une belle démonstration de résilience.
« Beethoven nous en apprend tout le temps sur la résilience humaine. On l’a vécu, on a été capable de passer au travers des embûches du destin et il y en aura d’autres. Beethoven nous aide par cette énergie », a-t-il fait savoir.
WAGNER ET DEBUSSY
L’Orchestre Métropolitain offrira le même programme, le 5 août, au Festival des Arts de Saint-Sauveur.
Le 6 août, le chef et son ensemble attaqueront le 1er acte de l’opéra La Walkyrie de Wagner, avec la soprano américaine Christine Goerke, le ténor américain Brandon Jovanovich et la basse allemande Franz-Josef Selig.
« Ce sont les meilleurs chanteurs actuels dans le monde pour chanter ces rôles-là », a-t-il indiqué.
La suite de Pélléas et Mélisande de Debussy lancera ce concert. « J’aime créer des contrastes qui permettent, parfois, de découvrir des points en commun. Je n’ai jamais fait ça avec ces deux compositeurs et je suis curieux des résultats. On en reparlera après », a-t-il lancé, en éclatant de rire.
Le lendemain, le chef, son ensemble et la pianiste française Hélène Grimaud offriront, en clôture du Festival de Lanaudière, un concert avec des oeuvres de Félix Mendelssohn, Robert Schumann et l’Ouverture en do majeur de Fanny Hensel Mendelssohn.
« Cette ouverture est fascinante et nous allons l’interpréter dans l’esprit de faire découvrir de nouvelles pièces », a expliqué Yannick NézetSéguin.