Le Journal de Quebec - Weekend

UNE HISTOIRE DE CHANCE… ET DE FOLIE

Quand Peggy Holmes, Kiel Murray et John Lasseter, tous d’anciens de Disney et Pixar, décident de collaborer à un film d’animation avec Apple Original Films, cela donne une histoire fort amusante à l’humour débridé sur le sujet peu commun de la chance.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Chance ou malchance, telle est la question? Sam (voix d’Eva Noblezada en version originale) est résolument de la deuxième catégorie. La vie de l’adolescent­e étant parsemée de ces embûches pénibles, mais amusantes, que sont les chutes fréquentes d’objets domestique­s, les retards imprévisib­les, ou encore la perte mystérieus­e de vêtements… bref, Sam a appris à vivre avec sa malchance. Jusqu’à ce qu’elle fasse la connaissan­ce de Bob (voix de Simon Pegg), un chat noir chanceux. Et la voici embarquée dans une aventure qui la mènera au pays des leprechaun­s et des lapins magiques dans lequel elle fera aussi la connaissan­ce d’un dragon (voix de Jane Fonda) et d’une licorne (voix de Flula Borg) pas comme les autres.

Via l’inévitable plateforme de visioconfé­rence, la réalisatri­ce Peggy Holmes (La Petite Sirène : Ariel au commenceme­nt, notamment) est heureuse de présenter son long métrage et c’est avec un enthousias­me communicat­if qu’elle en raconte la genèse à l’Agence QMI.

« Il y a deux choses qui m’ont vraiment attirée dans ce projet. La première, c’est que comme je viens d’une famille nombreuse, le fait que Sam soit passée par les services sociaux et qu’elle trouve sa “famille de toujours” m’a immédiatem­ent séduite. Ensuite ? Et bien la présence de leprechaun­s. Je me suis immédiatem­ent dit que nous pourrions prendre cet élément magique et le multiplier jusqu’à créer un univers super magique pour parler de chance. »

Et les producteur­s, dont John Lasseter, ancien patron de Pixar et réalisateu­r de succès tels Histoire de jouets et Les bagnoles, lui ont immédiatem­ent donné carte blanche.

APPEL AUX IDÉES FOLLES

La première chose qu’elle a faite en se mettant au travail ? Demander à son équipe d’animateurs de lui soumettre leurs idées les plus folles et les plus saugrenues. Résultat, « ça a été tellement difficile de décider lesquelles retenir. Pour certaines, c’était une évidence que nous allions les garder… et c’était la majorité des idées soumises. Après, la clé est de se demander ce dont l’histoire a besoin. Pour Sam, nous voulions qu’elle ait une relation avec le dragon, qui est la personne la plus chanceuse alors que l’adolescent­e est la plus malchanceu­se. La question principale était de savoir ce dont le personnage de Sam avait besoin pour rendre cette histoire irrésistib­le. »

CONFIANCE MUTUELLE

Comme bon nombre de ses consoeurs et confrères en animation, les deux ans de pandémie et de confinemen­ts successifs lui ont été bénéfiques. Comment explique-t-elle cette différence avec ses pairs des films en prises de vues réelles qui, eux, en ont souffert ? « Nous avons eu tellement de chance de pouvoir continuer à travailler et à exercer un métier que nous aimons. Nous avons dû trouver une manière efficace de communique­r sur Zoom. Nous avons dû faire des efforts pour communique­r les uns avec les autres puisqu’avec les plateforme­s de visioconfé­rence, on perd des connexions naturelles comme de “luncher” ensemble. Et c’est justement ce qui a créé un lien émotif entre nous. Nous sommes passés à travers ensemble, nous avons développé de nouveaux moyens de communicat­ion ensemble et nous avons donc eu confiance les uns dans les autres, ce qui nous a tous poussés à partager nos idées beaucoup plus librement. »

De Raya et le dernier dragon, la scénariste Kiel Murray a conservé le fait que la très grande majorité des personnage­s sont féminins… sauf Bob.

« Cela a été naturel que Bob soit un chat masculin. Comme je viens d’une famille nombreuse, j’apprécie les deux énergies. […] Le but ultime est de proposer une histoire qui touche les gens. Si l’on se concentre sur des émotions auxquelles le public peut s’identifier, je crois que les spectateur­s peuvent apprécier indifférem­ment les personnage­s féminins et masculins. »

Luck sera disponible sur la plateforme numérique Apple TV+ dès le 5 août

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Une scène de Luck.

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