Le Journal de Quebec - Weekend
PAILLETTES ET EMPATHIE
Marie-Claude Brunelle produit des documentaires et des émissions « style de vie ». Refuge animal, Je suis trans, Un vrai selfie, Double vie : Quand la réalité nous rattrape, Heureux rangement sont quelquesuns des projets qu’elle mène. Avec Rita Baga, elle combine un peu des deux. La drag en moi, adaptation du format Dragnificient, débarque sur Crave dans toute sa splendeur, avec paillettes et empathie. On y accompagne des gens en quête de changements pour être une meilleure version d’eux-mêmes grâce à l’enthousiasme contagieux des drags. Rita Baga a deux complices, Pétula Claque et Sasha Baga. De plus en plus de drags se font connaître sur nos ondes. Comment le choix s’est-il fait ?
C’était important pour Rita d’ouvrir le casting à tous, tant aux drag queens qu’aux drag kings. La communauté a été sollicitée. Une quinzaine de candidates ont été appelées en audition. Rita était présente pour chacune, mais je dois dire que le trio s’est imposé naturellement. Sasha c’est la fille de drag de Rita. Elle l’appelle sa maman. Sous Pétula, c’est Simon qui est maquilleur professionnel et qui a un esthétisme unique. Elles sont toutes trois flamboyantes, mais elles ont surtout de l’empathie et un côté humain très fort qui était nécessaire pour se lier rapidement avec les candidats.
On remarque qu’il y a beaucoup de changement de costumes dans un même épisode. Quel était l’impact sur l’horaire d’une journée ?
Chaque look demande entre 1 h 30 et 2 h de préparation. On peut dire qu’il y avait facilement un 3-4 h de CCM par jour. En temps normal, on parle de maquillage, de coiffure, de costume, mais dans leur cas, il faut ajouter les faux ongles, les perles, les paillettes. Tout pour qu’elles soient complètement belles. Sasha porte jusqu’à quatre looks pour 30 minutes ! Si un épisode se tourne sur deux jours, ce projet est plutôt morcelé en demi-journées. On les voit plus souvent. Il peut s’écouler deux, trois semaines avant que le participant retrouve les drags. Ça crée davantage d’attachement et ça permet un pas de recul.
Pourquoi Rita laisse-t-elle sa place à Jean-François (Guevremont, son alter ego) à certains égards ?
Nous avons opté pour que Rita soit là au début et à la fin de chaque émission pour l’effet wow. Mais quand notre quête commence avec le candidat et que ça devient plus introspectif, c’est Jean-François qui apparaît.
Était-ce important qu’à travers la transformation des conseils soient véhiculés ?
Avec le format nous avions accès à plusieurs thématiques qui fonctionnaient bien. L’achat d’un bon soutien-gorge en faisait partie. Mais les thèmes doivent être en lien avec nos candidats. Et que ces moments soient applicables à la maison, que le public se sente concerné. On ne fait pas d’activité extraordinaire, mais tout est bien ciblé pour que ça puisse résonner chez les spectateurs. Je suis contente de dire que nos 13 épisodes sont très diversifiés. Nous avons un homme trans, une femme qui va se marier, un départ à la retraite, une nouvelle maman qui veut retrouver sa féminité.
Les drags ont beaucoup d’humour. Y a-t-il des passages scriptés ?
Aucun. Les drags ont le sens du spectacle et de la répartie. Rita a toujours une ligne, un punch. Elles s’amusaient beaucoup sur le tournage. Les réalisateurs ont aussi un bon sens de l’humour. Avec le diffuseur, nous avons fait le choix de mettre à l’écran des inside, des bloopers. Quand on a envoyé des épisodes aux concepteurs du format, ils ont adoré qu’on mette ces moments de folie de l’avant. Ça ajoute au côté authentique. Ce sont de vraies rencontres, sans texte. Il y a le côté spectacle, mais aussi quelque chose de très humain et accessible. Comme le dit Rita, les drags sont des fées-marraines qui distribuent une petite poudre magique. Elles font du bien à travers l’humour, mais aussi à travers l’écoute.