Le Journal de Quebec - Weekend

UN NEW-YORKAIS AU TEXAS

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Vous connaissez forcément B.J. Novak. Pas nécessaire­ment de nom, je vous l’accorde, mais vous avez vu son visage et avez pu apprécier son humour caustique à la télévision dans The Office – dont il a, de surcroît, écrit et réalisé des épisodes –, The Newsroom ,ou encore au cinéma dans, pêle-mêle, Le commando des bâtards, Sauvons M. Banks, Le fondateur, ou encore L’extraordin­aire Spider-Man 2.

Vengeance, c’est son nouveau bébé qu’il a produit, écrit, réalisé et dans lequel il tient le rôle principal de Ben Manalowitz, journalist­e new-yorkais qui veut percer dans le monde des baladodiff­usions.

Ben est l’intello new-yorkais typique avec cet humour acerbe et désabusé ainsi que cette espèce de mépris des autres, car conscient de sa supériorit­é puisqu’il habite le centre du monde. Avec son ami John (John Mayer), il se gargarise d’expression­s toutes faites et de réflexions pseudo-philosophi­ques en commentant les femmes avec lesquelles ils couchent. Mais voilà, en pleine nuit, Ben reçoit un coup de téléphone de Ty Shaw (Boyd Holbrook dont le faux air d’Alexander Skarsgård n’est pas désagréabl­e du tout) qui lui annonce que sa soeur, Abilene (Lio Tipton) a été retrouvée morte.

Abilene est l’une des innombrabl­es conquêtes d’un ou deux soirs de Ben, mais la jeune femme a fait croire à sa famille qu’il était son amoureux… d’où le coup de fil. Pris au dépourvu par les pressions de Ty, Ben saute dans le premier avion en direction du Texas où il rencontre la famille de sa prétendue dulcinée (J. Smith-Cameron dont on apprécie le jeu dans les formidable­s séries Rectify et Succession incarne la matriarche du clan Shaw).

Ty explique à Ben qu’il est convaincu qu’Abilene a été assassinée et le journalist­e en profite pour mettre sur pied un balado qui suivra son enquête informelle et au cours de laquelle il croisera notamment Quinten Sellers (Ashton Kutcher), le producteur musical d’Abilene.

Vous vous en doutez bien, un New-Yorkais chez des « rednecks » liberta-riens,grands amateurs d’armes à feu, ça ne peut que donner des escarmouch­es et autres constats particuliè­rement sarcastiqu­es, surtout en cette ère post-Trump.

La Vengeance n’est peut-être pas uniquement celle des personnage­s, mais aussi celles de ces deux Amériques, désormais séparées par un gouffre économique et idéologiqu­e qu’il est peut-être, du moins selon B.J. Novak, possible de combler… un peu.

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PHOTO COURTOISIE, FOCUS FEATURES VENGEANCE

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