Le Journal de Quebec - Weekend
UN NEW-YORKAIS AU TEXAS
Vous connaissez forcément B.J. Novak. Pas nécessairement de nom, je vous l’accorde, mais vous avez vu son visage et avez pu apprécier son humour caustique à la télévision dans The Office – dont il a, de surcroît, écrit et réalisé des épisodes –, The Newsroom ,ou encore au cinéma dans, pêle-mêle, Le commando des bâtards, Sauvons M. Banks, Le fondateur, ou encore L’extraordinaire Spider-Man 2.
Vengeance, c’est son nouveau bébé qu’il a produit, écrit, réalisé et dans lequel il tient le rôle principal de Ben Manalowitz, journaliste new-yorkais qui veut percer dans le monde des baladodiffusions.
Ben est l’intello new-yorkais typique avec cet humour acerbe et désabusé ainsi que cette espèce de mépris des autres, car conscient de sa supériorité puisqu’il habite le centre du monde. Avec son ami John (John Mayer), il se gargarise d’expressions toutes faites et de réflexions pseudo-philosophiques en commentant les femmes avec lesquelles ils couchent. Mais voilà, en pleine nuit, Ben reçoit un coup de téléphone de Ty Shaw (Boyd Holbrook dont le faux air d’Alexander Skarsgård n’est pas désagréable du tout) qui lui annonce que sa soeur, Abilene (Lio Tipton) a été retrouvée morte.
Abilene est l’une des innombrables conquêtes d’un ou deux soirs de Ben, mais la jeune femme a fait croire à sa famille qu’il était son amoureux… d’où le coup de fil. Pris au dépourvu par les pressions de Ty, Ben saute dans le premier avion en direction du Texas où il rencontre la famille de sa prétendue dulcinée (J. Smith-Cameron dont on apprécie le jeu dans les formidables séries Rectify et Succession incarne la matriarche du clan Shaw).
Ty explique à Ben qu’il est convaincu qu’Abilene a été assassinée et le journaliste en profite pour mettre sur pied un balado qui suivra son enquête informelle et au cours de laquelle il croisera notamment Quinten Sellers (Ashton Kutcher), le producteur musical d’Abilene.
Vous vous en doutez bien, un New-Yorkais chez des « rednecks » liberta-riens,grands amateurs d’armes à feu, ça ne peut que donner des escarmouches et autres constats particulièrement sarcastiques, surtout en cette ère post-Trump.
La Vengeance n’est peut-être pas uniquement celle des personnages, mais aussi celles de ces deux Amériques, désormais séparées par un gouffre économique et idéologique qu’il est peut-être, du moins selon B.J. Novak, possible de combler… un peu.