Le Journal de Quebec - Weekend

DANS L’UNIVERS MUSICAL DE GAB BOUCHARD

Fébrile avant la sortie de son prochain album prévue pour la fin de l’été, Gab Bouchard prend le temps de reconnecte­r avec son coin de pays où il passe du temps avec les siens.

- STÉPHANE PLANTE

Il donne tout de même quelques concerts ici et là au Québec. Et surtout, il écoute et réécoute ses classiques personnels pour se changer les idées. Ou pour en trouver des nouvelles.

Qu’est-ce qui distingue ton nouvel album de ton premier ?

Ça va être un album plus travaillé, plus abouti. On ne s’est pas donné de limite. C’est différent parce qu’on était vraiment cloîtrés en studio. On avait juste ça à faire. Ça s’est passé sur deux hivers. On a travaillé jusqu’à ce qu’on ait de quoi à notre goût. Après ça (Olivier) Langevin et (Pierre) Girard sont arrivés pour mettre leur grain de sel.

Pour les paroles, est-ce que ça a changé ? Explores-tu de nouveaux thèmes ?

C’est pas mal introspect­if encore. C’est pas un album qui va être très joyeux. Il y a encore une lourdeur dans les textes.

Tu as passé beaucoup de temps en studio. Est-ce que ça t’est arrivé de faire entendre des albums précis à ton équipe pour leur donner une idée du son que tu recherchai­s ?

Oui. Je sais pas à quel point ça a été écouté. (Rires) Des fois, je disais « Ça c’est l’genre de vibe de vocal que j’aimerais avoir… » Comme le dernier Arctic Monkeys, Tranquilit­y Base Hotel & Casino.

Durant l’écriture de l’album, j’ai écouté beaucoup de Lennon, surtout l’album Plastic Ono Band. L’album

Carney de Leon Russell aussi. C’était complèteme­nt inconnu pour moi. J’ai trouvé le vinyle à mon père. Il m’a fait écouter ça et j’ai capoté ben raide.

À quel âge as-tu décidé de te consacrer pleinement à la musique ?

Je devais avoir 10 ou 11 ans. Je me voyais déjà partir à Montréal. J’ai jamais vraiment eu de plan B. Donc, le fait de ne pas avoir de plan B, ça fait que tu mets 100 % de ce que tu as dans le plan A.

Qu’est-ce que tu écoutais à ce moment-là ?

Ouf ! (Rires) Quand j’étais kid, j’écoutais beaucoup de Bob Dylan et de Neil Young. Vers la fin du primaire et au début du secondaire. Tout le monde me parlait de Fred Fortin. Je le connaissai­s parce que c’est comme un mononcle. Il a tout le temps été là autour de mon père. Mais Fred, ça a vraiment fait partie de mon background. Gros Méné aussi. Nirvana. Kiss aussi.

J’ai écouté du rap aussi au secondaire. Je trippais plus sur Kendrick Lamar que le reste. Ça venait plus me rejoindre au niveau de la musique. Avec les arrangemen­ts vocaux, il faisait des affaires plus flyées que les autres. Deux autres incontourn­ables : les Strokes. Dans ma tête, ils ont juste tout le temps été là. Je les ai découverts j’avais 17 ou 18 ans. Juste avant de partir à Montréal. Je connais toutes les paroles par coeur au complet. Il y a aussi David Bowie que j’ai écouté pas mal.

Dans ta musique, on entend des influences country. Ce serait qui tes incontourn­ables dans le genre ?

Il y en a qui vont dire que c’est folk, mais Dylan était un peu country. Les Kinks étaient country. Wilco était dans le country. Les Stones avaient une vibe country aussi. The Byrds aussi des fois. Il y a eu un temps où ils se tenaient avec Dylan et ils ont repris la toune You Ain’t Going Nowhere.

C’est incroyable !

Dylan au début c’était les gros albums et après ça il y a eu les Basement Tapes. C’était vraiment western-country. Sinon il y a les classiques comme Cash et Neil Young.

Tu as déjà affirmé que plusieurs de tes amis ont sorti des bons albums durant la pandémie. As-tu des exemples ?

Ilyamon best, Zoo Baby (Xavier Dufour-Thériault de son vrai nom) qui a sorti un album. Il y a aussi mon ami Lucill qui n’avait pas eu la chance de faire un vrai lancement. Sinon, il y a Zach Boileau, qui est maintenant mon guitariste, qui a sorti un EP, Merci de

rien. Je l’écoute tellement ! Pas parce que c’est mon chum, mais je trouve vraiment que c’est bien fait.

Tu as sorti un faux documentai­re humoristiq­ue sur tes séances en studio, Cool pareil. Est-ce qu’il y a des vrais documentai­res rock qui t’ont marqué ?

Runnin’ down a dream de Tom Petty c’est quand même incroyable. Tom Petty j’en ai tellement écouté aussi. J’adore les documentai­res. Tous les bands sur lesquels j’ai trippé, j’ai regardé tous les docus qui ont pu sortir. Comme Cocksucker Blues des Stones. C’est trash !

Le documentai­re sur Lennon, John & Yoko : Above Us Only Sky. Celui sur Leonard Cohen, Marianne & Leonard : Words of Love… J’ai braillé comme un bébé. C’est vraiment beau !

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