Le Journal de Quebec - Weekend
CAPTIVANTE INTRIGUE HISTORIQUE
Inspirée par l’histoire de Frances Gertrude McGill, personnalité canadienne remarquable, mais méconnue, l’écrivaine Elisabeth Tremblay a imaginé une captivante intrigue pour le premier tome de sa nouvelle série, Dr Lesley Richardson enquête. Dans La Pathologiste, elle raconte l’histoire de celle qu’on surnommait « la Sherlock Holmes de la Saskatchewan » au début du 20e siècle.
L’enquête débute en Saskatchewan, en juillet 1917. Samuel Stein est retrouvé battu à mort dans une forge de Regina. Ce même jour, des ossements humains sont découverts dans un champ, non loin de la ville. D’emblée, les autorités présument qu’ils appartiennent à Lionel Sanschagrin, un Métis disparu un an plus tôt.
Lesley Richardson, nouvellement nommée pathologiste de la province, doit enquêter sur le sort de ces deux victimes. Elle ira de surprise en surprise au cours de l’enquête menée avec l’enquêteur Morley Vines, de la toute nouvelle police de la Saskatchewan.
DÉBUT DU 20e SIÈCLE
Elisabeth Tremblay s’est passionnée pour l’histoire vraie de celle qui a inspiré son personnage, Frances Gertrude McGill, et pour la Saskatchewan du début du 20e siècle.
« Je ne voulais pas faire une biographie ni une biographie romancée. Il y a peu d’informations sur elle, et quand il y a très peu d’informations, c’est toujours “dangereux” de s’approprier des données ou des informations », fait remarquer l’écrivaine.
Le fait qu’il y ait une femme pathologiste en Saskatchewan – probablement la première femme canadienne pathologiste en chef – était déjà remarquable.
« C’était un extraordinaire défi de travailler sur ce projet. La Saskatchewan, ce n’est pas un milieu que je connais beaucoup, et encore moins la Saskatchewan d’il y a 100 ans ! »
PAS DE TECHNOLOGIE
Elisabeth, a priori auteure de fantasy, rêvait depuis longtemps d’écrire des romans policiers d’époque.
« Je ne voulais rien savoir de la technologie moderne : je ne voulais pas d’iPhone, pas d’ADN, pas de laboratoire ultrasophistiqué ni de 10 000 gadgets sur les lieux de crimes. »
Elle préférait que les crimes soient élucidés par la pensée humaine, de manière classique, à la Hercule Poirot ou Sherlock Holmes.
L’écrivaine a dû faire énormément de recherche documentaire pour cadrer son intrigue dans la Saskatchewan de l’époque – une toute nouvelle province canadienne peuplée par des communautés d’immigrants polonais, allemands, néerlandais, ukrainiens.
Elle note par exemple que les gens, à l’époque, ne sortaient pas beaucoup de leurs petits villages et se déplaçaient à cheval ou par train. Lesley Richardson, son héroïne, devait donc cadrer dans son époque.
« À cette époque, c’était les hommes qui prenaient le plus d’espace et ils n’étaient pas très enclins à laisser de l’espace aux femmes. Il fallait qu’elle prenne sa place… sans prendre trop de place. »
Elisabeth Tremblay est écrivaine et directrice littéraire.
Sa première série, Filles de Lune, s’est vendue à plus de 200 000 exemplaires au Canada et en Europe et a été rééditée chez Pocket et Pocket Jeunesse.
Son roman jeunesse Tu vivras pour moi, en partie inspiré par la maladie de son fils, lui a valu en 2015 le prix Suzanne Pouliot et Antoine Sirois de l’Association des auteures et auteurs de l’Estrie.