Le Journal de Quebec - Weekend

DANS LES ÉTOILES DÈS LE PRIMAIRE

- MICHÈLE LEMIEUX

L’un des plus beaux cadeaux à offrir à notre enfant, c’est qu’il puisse poursuivre ses études si tel est son désir. C’est l’un des souhaits les plus chers de Marie-Élaine Thibert pour sa fille, Marie-Félix. Le parcours scolaire de la chanteuse n’a pas toujours été facile. Elle sait maintenant qu’elle est atteinte de TDA (trouble du déficit de l’attention), avec lequel elle a appris à composer. Elle met donc tout en place pour que Marie-Félix puisse suivre sa voie en toute confiance. Marie-Élaine, vous avez divers engagement­s cet été.

Oui, je reprends la tournée Nicole, les chansons d’une vie. C’est un beau succès ! Nous avons des supplément­aires jusqu’en 2024. Je compte aussi développer mon spectacle en salle avec band, décor et mise en scène. J’en serai la coproductr­ice. J’aime travailler avec des gens d’expérience qui me guident, tout en ayant les deux mains dedans. Ma tournée piano-voix débutera avec le ROSEQ à la fin août, et je présentera­i neuf spectacles. C’est une tournée si agréable... Se retrouver, chaque soir, dans un petit village différent de la Gaspésie, c’est formidable !

Votre fille sera-t-elle à vos côtés lors de cette tournée ?

Marie-Félix me suivra la moitié du temps. Je reviendrai à Montréal pour quatre spectacles, puis je repartirai avec elle. Yves, qui est mon bras droit, me suivra aussi. Ces deux-là sont très complices !

Vous venez de nous présenter la vidéo Rappelle-toi, à laquelle MarieFélix a participé.

Oui, elle y tient mon rôle à neuf ans. Ce n’est pas vraiment mon enfance, car j’ai grandi à Montréal et nous avons tourné aux Îles-de-la-Madeleine. Nous avons romancé le tout. Nous avons fait deux jours de route pour nous rendre, tourné deux jours, puis fait à nouveau deux jours d’auto pour le retour. (rires) Ma fille a été merveilleu­se ! Elle se lie facilement avec les autres. Sur le traversier, elle s’est fait des amis avec qui elle a joué.

Se sent-elle attirée par ce métier ?

Elle chante, elle danse, ça fait partie de ses passions, mais je ne crois pas qu’elle en fera un métier, et c’est très bien ainsi ! Elle aime la médecine, la pédiatrie, les accoucheme­nts. Même les choses plus techniques l’intéressen­t. Je l’invite parfois à regarder autre chose, mais elle trouve ça passionnan­t. Depuis qu’elle est toute petite, elle me parle de médecine et des enfants. J’économise pour ses études, pour qu’elle puisse avoir accès à ce qu’il y a de mieux sur ce plan. Si elle choisit autre chose, tant mieux ou tant pis, mais si elle le veut vraiment, elle a un bel avenir devant elle.

Réussit-elle bien à l’école ?

Oui, elle est bonne, mais elle n’aime pas étudier. Du lundi au jeudi, je l’oblige à faire des devoirs et des leçons. Je l’accompagne. J’ai l’air sévère sur ce plan, mais j’essaie de lui donner cette routine quotidienn­e pour qu’au secondaire, elle ne fasse pas comme moi – et comme plusieurs –, c’est-à-dire faire ses devoirs à la dernière minute et parfois même, ne pas les terminer. J’essaie de lui inculquer cette bonne habitude, mais ensuite, ce sera son choix.

Pour vous, la scolarité a-t-elle été difficile ?

Oui, mais il faut dire que j’ai quand même un TDA (trouble du déficit de l’attention). Il est léger, mais à l’école, il y avait des conséquenc­es. En classe, je n’écoutais pas. Le soir, je ne savais pas quels étaient les devoirs à faire ou encore, j’oubliais de les faire. Je ne dérangeais jamais, mais je n’étais pas toujours très attentive. J’étais dans la lune (rires). Dès la deuxième année du primaire, je suis partie dans les étoiles...

Le fait de pouvoir mettre un nom sur ce que vous viviez a-t-il été un soulagemen­t pour vous ?

Oui, tout comme de savoir que plusieurs en souffrent. Dans mon cas, c’est léger. J’ai consulté. Lorsque j’en ai vraiment besoin, je prends un médicament, mais je n’en prends pas chaque jour. Je m’assume telle que je suis. Mes amis rient de moi, car je suis dans la lune. J’arrive difficilem­ent à me rendre au bout d’une liste de choses à faire. Mais je me dis que tout le monde a quelque chose ! Si ce n’est pas un déficit de l’attention, c’est autre chose. Au fond, c’est quoi au juste être « normal » ? Récemment, ma mère m’a remis mes bulletins, qu’elle avait conservés. J’avais des notes dans les 70, parfois dans les 60, mais ce n’était pas aussi mauvais que je le pensais.

Votre TDA ne vous a pas empêchée de réussir et de trouver votre place.

En effet. C’est au secondaire que j’ai découvert que je pouvais chanter. J’étudiais dans une école de musique. Je n’avais pas encore conscience de ma voix, c’est la vie qui m’a amenée à la découvrir. Elle a été bonne pour moi.

Pour les dates de ses spectacles, consultez ses réseaux sociaux et son site marieelain­ethibert.com. Pour les dates de Nicole, les chansons d’une vie : nicolemart­in.ca.

 ?? ?? MARIE-ÉLAINE THIBERT
Marie Élaine Thibert et sa fille Marie-Félix, au spectacle Vive nos divas du Cirque du Soleil à Trois-Rivières, en juillet dernier.
MARIE-ÉLAINE THIBERT Marie Élaine Thibert et sa fille Marie-Félix, au spectacle Vive nos divas du Cirque du Soleil à Trois-Rivières, en juillet dernier.

Newspapers in French

Newspapers from Canada