Le Journal de Quebec - Weekend

EN CAVALE À SAINT-LIBOIRE

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Romancière de plus en plus remarquée, Josée Ouimet propose cet automne une histoire rocamboles­que, tirée d’un fait historique réel et déroutant : L’inconnu du presbytère. Elle fait revivre, de façon romancée, la cavale de John Harrison Surratt Junior, complice de l’assassinat du président américain Abraham Lincoln au théâtre Ford de Washington, en 1865. Sachant sa tête mise à prix, il a pris la fuite vers le Canada. Au hasard des routes et des cachettes, il s’est retrouvé dans le presbytère d’un petit village du Québec. À Saint-Liboire, précisémen­t.

Le premier tome, Les temps maudits, commence en avril 1865. Honorine Bergeron, nouvelleme­nt veuve, est chassée par sa belle-famille. Un soir de pluie, elle monte à bord d’une charrette et son conducteur accepte de la conduire jusqu’à Saint-Liboire, chez sa mère.

À bord de cette fameuse charrette se trouve un autre passager, un jeune Américain qui tente de se faire discret. Et pour cause puisqu’il s’agit d’un homme en cavale, John Surratt. Il a fait partie de la poignée de Confédérés qui ont comploté pour assassiner Abraham Lincoln, et sa tête est mise à prix.

Lorsque leurs chemins se séparent, les deux passagers sont loin de se douter que le destin fera en sorte qu’ils se croisent à nouveau.

RENCONTRE

« John Surratt était conspirate­ur. Il s’est enfui des États-Unis et il est venu se réfugier dans certaines petites villes et villages du Québec, dont Saint-Liboire. L’action se déroule en grande partie à Saint-Liboire, Saint-Hyacinthe, Laprairie et dans un monastère situé près de Montréal. On suit le personnage de Surratt qui est en fuite », explique Josée Ouimet, en entrevue.

Dans le roman, Josée Ouimet a imaginé que Surratt rencontre Honorine Bergeron, une jeune veuve de 25 ans, qui vient d’être mise à la porte de sa belle-famille et retourne dans sa famille, à Saint-Liboire. « Le destin va faire en sorte que John Surratt et Honorine Bergeron vont être recueillis sur la route par un bon samaritain. »

« Honorine ne veut pas se remarier, mais en 1865-1866, elle se trouve, avec un statut de veuve, à être libre », ajoute Josée. « Elle n’est pas sous les diktats de la religion ni sous les diktats de l’autorité civile qui dit qu’une femme, habituelle­ment, doit être soumise à l’autorité de son mari, de son père ou peut-être même de son frère. Elle et sa mère sont deux veuves et ne veulent pas se remarier pour ne pas être obligées de se soumettre à l’autorité d’un homme. »

SA MÈRE PENDUE

Saint-Liboire, à l’époque, est devenu un chef-lieu de comté et ce sont des curés nomades qui se rendent dans la petite chapelle en bois pour les cérémonies. « Le curé Charles Boucher va héberger John Surratt parce qu’on va lui demander de le faire. »

Montréal était un endroit où les Confédérés venaient se réfugier. « Ils étaient appuyés par la religion catholique. Moi, ça m’a renversée. Mary Surratt, la mère de John Surratt, a été la première femme qu’on n’a pas graciée. Elle a été pendue aux États-Unis. Elle a été une femme prise en otage pour que son fils revienne. »

Mais il n’est pas revenu. « Ils étaient 12 ou 13 conspirate­urs et quatre ont été pendus, dont cette femme. John Surratt était le plus lâche et c’était l’homme le plus recherché de son époque. On donnait 25 000 $ US pour sa tête. Et il est venu se cacher à Saint-Liboire ! »

En librairie le 31 août.

■ Josée Ouimet a publié une trentaine de romans pour la jeunesse.

■ Sa première saga historique, La Marche des nuages, l’a convaincue de récidiver avec d’autres séries : La Faute des autres, Dans le secret des voûtes et la nouvelle série L’Inconnu du presbytère.

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