Le Journal de Quebec - Weekend
RAVIE D’ÊTRE REVENUE AU QUÉBEC
Pour son grand retour au Québec après quelques années en France, Suzanne Clément ne pouvait espérer projet plus stimulant que la nouvelle quotidienne Stat, dans laquelle elle incarne l’urgentologue Emmanuelle St-Cyr.
« J’ai eu peur au début, a-t-elle confié à l’Agence QMI en marge du dévoilement de la programmation d’ICI Télé. Mais plus ça va, plus j’embarque dedans et c’est exactement la chose dont j’avais besoin. »
Les journées sont longues sur le plateau et une fois à la maison, il faut apprendre des pages et des pages de répliques. « J’ai eu beaucoup de défis de toutes sortes, mais dans ce cas-ci, l’horaire est impressionnant. C’est un gros gym de cerveau », a dit la comédienne en riant.
« Je ne suis pas encore là où je veux être, ça fait seulement une couple de semaines qu’on tourne. J’apprends mes textes en marchant avec mes feuilles, je sais qu’il faut que je m’organise avec une appli. J’en ai appris du texte dans ma vie, mais là, je pousse ça plus loin. »
L’univers médical de la série la fascine. « Pour moi, l’urgence est connectée à quelque chose de fort. Je ne me sens pas étrangère dans un hôpital. Notre rythme de travail ressemble aussi à celui de l’urgence, ils sont dans l’adrénaline comme nous, mais dans notre cas, nous ne sauvons pas de vies. »
RENTRER AU BERCAIL
Suzanne Clément a beaucoup tourné en Europe après la sortie du film Mommy, de Xavier Dolan. Elle ne manquait pas de propositions quand elle a pris la décision de rentrer au bercail. Elle a d’ailleurs refusé un film encore récemment qui l’aurait ramenée dans l’Hexagone.
C’est le décès de son père qui a cristallisé son désir de rentrer à la maison.
« C’est un cadeau en fait qu’il m’a fait en même temps… Je suis revenue pour être là pour ma famille et c’est comme devenu évident. Paris est une ville bien particulière, c’est comme une drogue, mais en revenant, je me suis dit que c’était la bonne chose à faire. Je suis allée au bout de ce que je voulais faire et c’était le temps de tourner la page.
Je ne m’ennuie pas de Paris ! Ici, c’est plus paisible. »
OBSERVER A L'HOPITAL
Pour se préparer à incarner une urgentologue qui n’a pas une minute à elle et dont le métier est une vocation, elle est allée observer le contexte réel dans lequel des professionnels de la santé évoluent. « Ça m’a beaucoup ancré dans du concret. »
Suzanne Clément, qu’on ne peut oublier pour ses rôles dans Les hauts et les bas de Sophie Paquin et dans Unité 9 ,est fascinée par l’écriture de l’autrice de Stat, Marie-Andrée Labbé, après le tournage des
30 premiers épisodes.
« C’est collé à l’actualité, tout est pertinent, tout a une valeur humaine et sociale, c’est "groundé" dans du vrai, il y a aussi de l’humour làdedans et on découvre la vie privée des personnages. »
Parlant de vie privée, son Emmanuelle St-Cyr, qui est cheffe de l’urgence de l’Hôpital St-Vincent, est en deuil depuis un an.
Son conjoint François, un psychiatre, formait avec elle et trois autres amis – le psychiatre Philippe
Dupéré (Patrick Labbé), la chirurgienne Isabelle Granger (Geneviève Schmidt) et le préposé aux bénéficiaires Éric Perron (Stéphane Rousseau) – un clan tissé serré. Emmanuelle compartimente et n’a pas encore fait son deuil.
« C’est un refus de deuil en fait. Elle s’en sauve et questionne la façon dont François est mort, et ça prend toute la place. »
Suzanne Clément est aussi en vedette dans le long métrage L’origine du mal, de Sébastien Marnier, qui vient d’être projeté hors compétition à la Mostra de Venise. Il s’agit d’une coproduction entre la France (Avenue B Productions) et le Québec (micro_scope).