« LA POÉSIE, C’EST LA LIBERTÉ TOTALE ! »

« C’est un voyage le fun, on voit de nouveaux paysages », lance Daniel Bélanger au sujet de son incursion dans le monde de la poésie. Le chanteur vient de lancer Poids lourd, un recueil publié chez Les Herbes rouges. Une oeuvre à la fois surprenante et to

Daniel Bélanger écrit beaucoup dans les cafés de Montréal. Dans un petit carnet qu’il portait avec lui, un peu avant la pandémie, il a rédigé des vers tout en flânant et en étant disponible aux mots qui venaient à lui. Un exercice qui s’est fait de manière toute naturelle pour celui qui a toujours eu du mal à se faire qualifier de poète par les gens qui parlaient de ses chansons.

« En chansons, je suis un parolier, c’est tout, précise le chanteur âgé de 60 ans. Mais en poésie, je trouve une autre liberté. Je voulais simplement écrire, sans avoir le projet de faire un recueil. Finalement, je me suis retrouvé avec plusieurs poèmes, content, ravi. »

Avec Roxanne Desjardins, éditrice aux Herbes rouges en qui l’artiste explique avoir une confiance entière, Daniel Bélanger a entamé le travail d’édition, de réflexion et de correction. Un travail difficile qu’il a finalement adoré et réalisé dans le plaisir.

« Et là, je me suis donné raison de trouver que la poésie était quelque chose de différent de la chanson, poursuit-il. Il faut vraiment trouver le bon mot pour chaque chose et chaque émotion en poésie, alors que pour moi, quand je fais des paroles, j’écris aussi ce qui se trouve entre les lignes. J’ai appris à me resserrer, à moins répéter les mêmes mots et à utiliser le bon mot sur l’émotion, ce qui n’est vraiment pas si facile. »

MÉTAPHORE DU PORC

La poésie permet à Daniel Bélanger de « parler d’autres choses », de sujets qui seraient difficiles à aborder dans des chansons, encore plus sur un album complet. Exactement comme ce concept du porc qui prend la route vers l’abattoir et que l’on retrouve même en page couverture du recueil.

« Cette idée du cochon et du camion amenait un vocabulaire et une approche dans ce que je voulais dire », explique celui qui affectionne la poésie urbaine et un peu trash à la Josée Hivon. « Chaque fois que je suis en présence d’un camion avec des porcs, cela me rend mal. J’avais envie de jouer avec la ressemblance qu’on a avec lui : le coeur, l’intelligence. C’est confrontant ensuite, de manger cet animal après l’avoir vu de cette façon. »

Très intuitif, l’artiste affirme user du doute comme d’un outil avec lequel il scanne et réfléchit à ce qu’il vient de créer, et non comme un objet destructeur. « C’est un doute un peu plus créatif, un outil de travail et un filtre maintenant, plus qu’un objet d’insécurité », confie celui qui souhaite poursuivre dans l’écriture de poésie. Car cette discipline, il la voit comme un complément dans son expression.

Le recueil de poésie Poids lourd de Daniel Bélanger est publié par Les Herbes rouges. En librairie.