Le Journal de Quebec - Weekend
SECTE, OVNIS ET DISPARITIONS EN ARIZONA
Une secte bizarre, des ovnis qui surgissent dans le désert de l’Arizona, des disparitions mystérieuses : l’écrivain français Romain Puertolas offre une histoire étonnante, bien campée et extrêmement divertissante dans son nouveau roman, Les Ravissantes. Bienvenue dans les années 1970, au coeur de l’Amérique éternelle, au pays des cactus et des serpents à sonnette : il faut faire la lumière sur une affaire hors norme.
Romain Puertolas, célèbre pour son best-seller L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, plonge dans une enquête très bien ficelée où la frontière entre la réalité et la fiction s’estompe.
L’aventure débute en mars 1976, alors qu’un fait divers défraye la chronique aux États-Unis. Plusieurs adolescents disparaissent, sans raison apparente, dans une petite ville du fin fond de l’Arizona où il ne se passe d’habitude pas grand-chose.
La communauté de marginaux qui s’est installée aux abords de la ville est vite pointée du doigt et ceux qui s’y trouvent sont pris à partie par les mères des disparus. Bientôt, l’ensemble de la population suivra leur exemple.
La tension monte de part et d’autre des camps et le shérif doit intervenir, en plus de mettre en oeuvre tout ce qu’il peut pour tenter de retrouver les jeunes disparus. Les pistes ne mènent nulle part et des histoires d’extraterrestres prennent le relais.
Romain Puertolas, écrivain accompli, a choisi un sujet original et un contexte surprenant pour offrir un roman féroce et très addictif.
« Ça fait longtemps que j’écris des choses différentes de ce que j’écrivais dans le Fakir et tout ça. J’ai changé d’éditeur parce que je ne pouvais pas trop changer de style.
Les Ravissantes, c’est quelque chose que j’avais commencé avec La police des fleurs, des arbres et des forêts, dans le style un peu plus enquête, mystère, policier, avec un grand rebondissement à la fin », confie-t-il.
« J’aime beaucoup l’ambiance des faits divers, le sordide, le mystère qu’il peut y avoir dans les faits divers et c’est comme ça que j’ai entrepris l’écriture des Ravissantes », poursuit l’auteur.
AMBIANCE MYSTÉRIEUSE
Romain Puertolas est fasciné par le Sud-Ouest américain et toute la culture populaire qui s’y rattache.
« Il y a les paysages, le désert, la proximité avec le Mexique. C’est une histoire d’enfants disparus et on pourrait croire que c’est facile dans des paysages où il y a des bois, des grandes montagnes, alors que là, on est dans un paysage qui est vraiment très plat, avec des cactus. C’est encore plus mystérieux parce qu’on a devant nous le paysage, et pourtant, on ne voit pas les enfants. On se demande vraiment où ils sont. »
Petite anecdote : l’histoire se déroule dans un village fictif qui s’appelle St Sauveur et qui est ancré dans un paysage désertique qui existe vraiment, près de Tucson. Mais l’écrivain a découvert par la suite qu’il y a un Saint-Sauveur au Québec… mais qui n’a rien à voir avec le village de son roman !
« C’est un St Sauveur que j’ai inventé, avec des colons bourguignons. »
LES ANNÉES 1970
Comme l’action se déroule dans les années 70, l’écriture a nécessité un immense travail de recherche pour rendre l’histoire réaliste dans les moindres détails : les moyens de transport, les petits centres commerciaux.
« C’est une époque que je n’ai pas connue et c’est aux États-Unis – c’est donc quelque chose qui est très éloigné de moi. J’ai dû me documenter parce que je voulais que ce soit réaliste au niveau des voitures, des véhicules de police, des machines à écrire, des bus. C’est assez extraordinaire, avec internet, on a accès à tout ! Mais il faut beaucoup chercher. »