Le Journal de Quebec - Weekend
L’ALBUM QUI A TOUT CHANGÉ POUR ELLE
En 1991, Loreena McKennitt allait voir sa vie changer à tout jamais. Jusque-là artiste indépendante autodistribuée, la Manitobaine signait un contrat de licence avec Warner Music Canada. Son album The Visit était ensuite distribué partout sur la planète. Trente ans plus tard, la musicienne celtique, qui a vendu plus de 14 millions d’albums en carrière, repart en tournée et revisitera ce disque qui a tout changé. Le Journal s’est entretenu avec elle.
Parler sur Zoom avec la très sympathique Loreena McKennitt, c’est un peu comme renouer avec une tante éloignée. La musicienne de 65 ans parle avec douceur et répond aux questions de façon généreuse.
La nouvelle tournée que Loreena McKennitt amènera au Québec dans quelques jours fait la part belle à son mythique album The Visit. En fait, pour la première fois de sa carrière, McKennitt interprétera l’album intégralement et dans l’ordre.
« Cet album représente certainement un tournant dans ma carrière », constate-t-elle.
Pourtant, à l’époque, McKennitt était remplie de doutes au moment de créer The Visit. Elle se rappelle en riant avoir même demandé à son violoniste si elle devait poursuivre le travail sur l’album tant elle n’était pas convaincue.
SUCCÈS MONDIAL
On connaît la suite. The Visit allait propulser la musicienne à un statut international. Comment avait-elle vécu avec ce succès soudain à l’époque ?
« D’un côté, c’était vraiment excitant, dit-elle. Mais je me rappelle avoir fait un showcase (vitrine) pour des médias à Toronto. Et j’avais senti après avoir joué ce soir-là que ma vie allait probablement changer. Au retour vers l’hôtel, je m’étais mise à pleurer. »
Aujourd’hui, Loreena McKennitt n’est pas très différente de la musicienne de l’époque. Elle arbore toujours ses grands cheveux roux et continue de gérer elle-même sa carrière.
CHALEUREUX QUÉBÉCOIS
Même si elle se promène partout sur le globe, la musicienne vient régulièrement jouer au Québec. Quand on lui demande ce qu’elle pense du public québécois, un énorme sourire emplit son visage.
« Au Québec, les gens sont tellement enthousiastes, chaleureux et engagés, dit-elle. C’est un soulagement, en fait ! Parce qu’on joue devant différentes personnalités et cultures ailleurs dans le monde. Et au Québec en particulier, les gens sont vraiment confortables d’exprimer leurs sentiments. Ça crée une interaction entre l’artiste et le public. »
Parce que la COVID est toujours parmi nous, Loreena McKennitt a dû prendre la difficile décision de ne pouvoir rencontrer ses admirateurs après les concerts, un moment qu’elle vivait toujours avec grand plaisir.
« Souvent, je passais autant de temps à discuter avec les gens après le concert que la durée du spectacle lui-même ! Mais il a fallu abandonner cette idée pour cette fois. »
Quand on lui demande, en toute fin d’entrevue, ce qu’on peut lui souhaiter pour le futur, Loreena McKennitt répond ne pas vouloir grand-chose pour elle. « Ce que j’aimerais le plus voir, c’est une façon d’enrayer la crise climatique. »