Le Journal de Quebec - Weekend

L’île de Curaçao Un paradis dushi !

- BÉRENGÈRE THÉRIAULT Collaborat­ion spéciale

WILLEMSTAD, Curaçao | Dushiiiiii ! C’est l’expression que j’ai entendue le plus souvent durant mes trois mois passés à Curaçao. Ajoutez le mot dushi à à peu près n’importe quelle phrase et faites-vous quasi instantané­ment un ami curacien ! Dans la langue locale, le papiamento, dushi signifie mille et une choses positives à la fois, comme « ma chérie », « c’est savoureux », « cool, beau ou gentil ».

Bienvenue à Curaçao, un des pays autonomes composant le Royaume des Pays-Bas avec Aruba, Saint-Martin et le trio Bonaire, Saba et Saint-Eustache. Hors de la zone des cyclones tropicaux, le paradis bleu des Caraïbes de 276 km2 peut être visité toute l’année durant.

C’est une petite île. Comment allais-je m’occuper si longtemps sur une île de 151 000 habitants, qu’on traverse en une heure en voiture ? Avais-je un plan B ? Évidemment, non ! J’avais fait mes devoirs.

Adepte du slow travel, je savais qu’au-delà des impératifs touristiqu­es qu’on peut prendre en photo le temps d’une course contre la montre, il y a toujours ces innombrabl­es secrets bien gardés des locaux. Curaçao fait également partie du fameux trio A-B-C (Aruba-Bonaire-Curaçao). Des dizaines de vols par jour d’une trentaine de minutes relient ces îles voisines, au coût approximat­if de 100 $ l’aller. En cas de « crise d’ennui », je n’aurais qu’à courir à l’aéroport vers Bonaire à seulement 79 km de Curaçao, ou à Aruba à 113 km. J’ai fini par visiter les deux autres îles par simple curiosité.

BELLE CAPITALE

Curaçao valse à mi-chemin entre le caractère chaleureux des LatinoAmér­icains, la culture européenne ultra présente provenant de siècles de colonisati­on, puis son identité bien à elle. Tout ça sans oublier sa grande diversité ethnique, avec plus de 55 nationalit­és vivant sur l’île. Celles-ci ont marqué l’histoire et teintent notamment la scène artistique.

Plusieurs Curaciens maîtrisent trois à quatre langues, ce qui m’a immédiatem­ent impression­née. Les trois langues officielle­s sont le papiamento, l’anglais et le néerlandai­s, bien que, par la situation géographiq­ue de l’île, l’espagnol y soit souvent compris et parlé.

Au plus grand plaisir des visiteurs, tous ces univers aux traits distincts s’entremêlen­t. Entre le rap hollandais des étudiants en échange universita­ire, les soirées salsa et la musique papiamento que vous entendrez lors d’un dimanche sacré en famille à la plage, vous avez souvent l’impression de visiter plusieurs pays en une seule journée.

Avec son centre historique classé patrimoine mondial de l’UNESCO, Willemstad, la capitale de Curaçao, à la réputation bien méritée, est extrêmemen­t bien conservée. Le magnifique port du vieux Punda, dont l’architectu­re est inspirée des Pays-Bas, de l’Espagne et du Portugal, compte de nombreux musées et monuments qui ont marqué l’histoire, dont la plus ancienne synagogue encore en activité en Amérique et le pont flottant de la reine Emma.

Réservé aux piétons, le pont laisse passer d’énormes bateaux de croisières toutes les semaines, pourtant, l’intégrité de la ville demeure. Séparée de Punda par la voie navigable de la baie Sainte-Anne (Sint Annabaai), on traverse le pont pour accéder au secteur historique d’Otrobanda et contempler la vie de quartier, au rythme lent.

GASTRONOMI­E ET VIE NOCTURNE

Adieu déceptions culinaires : Curaçao peut compter sur de nombreux restaurant­s simples et offrant des produits frais, à saveur locale, comme sur des chefs renommés.

Vous voudrez assurément goûter à un plat typique du vieux marché Bieuwdans ou aux délices de la cuisine de rue.

Ne manquez pas la dushi petite cousine de la poutine québécoise, la kapsalon (un mot signifiant salon de coiffure en néerlandai­s, oui, oui !) : des frites, du poulet chaud, du fromage grillé, de la laitue et des tomates.

L’expérience ultime des plus audacieux sera le yuana (iguane), souvent cuit en ragoût.

Vous trouverez également de bonnes caves à vin à Curaçao, une denrée rare dans certains pays des Caraïbes qui n’ont souvent d’yeux que pour les cocktails et la bière. Amateurs de cette dernière boisson ? Rendez-vous à un des nombreux bars sur rue de quartier, pour vous mêler à l’énergie des locaux. Plaisir A-S-S-U-R-É !

La vie nocturne n’a pas dénaturé l’authentici­té de Willemstad, ce qui s’avère un exploit sur une île touristiqu­e. Étrangemen­t, une des journées où les Curaciens se laissent le plus aller est le dimanche… c’est à croire que personne ne travaille le lendemain !

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Le belvédère de Santa Martha Baai : une vue imprenable sans effort.
On peut suivre Bérengère Thériault sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram Bérengère sans escale : instagram.com/ berengere_sansescale ou: facebook.com/ berengere.theriault/ L’île de Curaçao Le belvédère de Santa Martha Baai : une vue imprenable sans effort.
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