Le Journal de Quebec - Weekend
SOLIDARITÉ POUR HUIT HÉROÏNES
Forte du succès du premier tome de la trilogie Le Club des dames d’argent, la talentueuse romancière et scénariste Dominique Drouin raconte cet automne les nombreuses péripéties des huit héroïnes d’un formidable club de lecture dans le deuxième tome. Bien installées dans leur immeuble en copropriété, ces lectrices dans la soixantaine montrent qu’elles sont capables d’être bien présentes les unes pour les autres et traversent ensemble deux années de pandémie.
Comme dans le premier tome, chaque chapitre de ce roman enlevant évolue autour d’un livre au programme du club de lecture des huit femmes. Inévitablement, la lecture des ouvrages de référence signés Ernest Hemingway, Christophe Fauré et Boris Cyrulnik entraîne des conversations et des réflexions profondes sur la vie.
Les lectures provoquent des discussions animées, fortes en émotions, sur les accomplissements, les réalisations, les espoirs, les échecs, les désirs, les désillusions. Les femmes traversent ensemble deux années de pandémie, se serrant les coudes et faisant de leur mieux.
Le retour des lectrices est excellent depuis la sortie du tome 1, confie Dominique Drouin en entrevue.
« Elles sont très heureuses qu’on parle de femmes dans la soixantaine. Elles m’écrivent pour me remercier… j’en reviens pas ! »
« Mais c’est vrai, quand tu y penses : si tu regardes la télé, les femmes dans la soixantaine ont toujours un second rôle, un dernier plan. Ou elles sont tellement ridicules qu’on n’y croit pas. Elles m’ont dit: merci d’être proches de nous autres. » L’histoire qui se déroule dans
est très collée à la réalité, à ce qu’on a vécu, à ce qu’on vit au jour le jour.
« Les gens l’apprécient. Ils m’ont dit qu’ils se reconnaissaient dans les situations, dans les personnages, dans les lieux. »
Dominique Drouin a le sentiment d’avoir atteint son objectif.
« Je voulais donner un miroir à cette génération de femmes. »
Elle fait remarquer qu’il y a également de l’humour et de la légèreté dans son roman, pour alléger la lecture.
« Dans la soixantaine, on a l’impression que la vie s’arrête, qu’on arrête de rire, de profiter de la vie… », dit-elle.
SOLIDARITÉ
Dans le tome 2, les huit femmes habitent toutes dans le même immeuble et la solidarité ressort comme valeur prioritaire.
« Elles sont séparées par la pandémie, mais au fond, ce qui leur permet de s’en sortir, c’est d’être en groupe. Si on est ensemble, une épreuve devient vivable : on est capable de trouver des solutions ensemble. La pandémie a développé l’entraide et la solidarité. »
« C’était plate, les mesures restrictives, mais quand même la société s’est mobilisée pour le bien-être de tous. Dans l’immeuble, c’est un peu ça qu’elles font. »
AFFRONTER LES ÉPREUVES
Dans le tome 3, ajoute l’auteure, cette solidarité sera remise en question… parce que la vie va reprendre son cours et il surviendra une crise qu’elles devront surmonter.
« La morale de toute la saga, c’est qu’on a avantage à unir nos forces pour affronter le vieillissement. »
Dans le roman, les femmes vivent leurs drames du quotidien avec intensité et communiquent par des réunions Zoom. L’une d’elles, par exemple, fait une rechute et retombe dans l’alcool.
« La pandémie nous a appris que, dans les petites choses, si on n’a pas d’échappatoire, ça peut devenir critique », observe Dominique Drouin avec justesse.
LECTURES CHOISIES
Les lectures proposées aux membres du Club ont été choisies minutieusement, de façon à rejoindre la dramatique. Ce sont des ouvrages que beaucoup de gens ont lus.
« J’y vais très intuitivement… Une fois que mon histoire est bien installée, je trouve un livre qui a des liens avec cette histoire, et non l’inverse. J’y vais selon le contenu dramatique. »