Le Journal de Quebec - Weekend

DANS L’UNIVERS MUSICAL DE STÉPHAN BUREAU

Stéphan Bureau est de retour à TVA avec son plateau de débats et d’actualité Le monde à l’envers. On s’imagine bien que l’animateur a connu une fin d’été rempli en vue d’être fin prêt pour sa rentrée.

- STÉPHANE PLANTE Agence QMI

Au point d’écouter moins de musique ? Oh que non ! Comme il nous l’a si bien dit lui-même au début de l’entretien :

« La musique est au coeur de ma vie ».

Vous avez toujours aimé rassembler des gens aux opinions assez variées autour de vous. Est-ce que vos goûts musicaux sont aussi éclectique­s ?

Tout à fait ! C’est très vaste. Ça va du jazz à la musique de film, en passant par le répertoire classique, la pop et le rock. J’ai pas vraiment de frontières musicales.

Votre premier coup de foudre en chanson ?

La musique que mes parents écoutaient pour l’essentiel. Beaucoup de chansonnie­rs français parce que dans ma plus jeune enfance on était en Europe. Serge Reggiani, Léo Ferré, Jean Ferrat, Jacques Brel.

Après ça, vers 8, 9, 10 ans, où c’est Harmonium et Beau Dommage. Si on avait

besoin d’une cinquième saison d’Harmonium, c’est encore un des disques que j’écoute le plus. Pour moi, c’est un chef-d’oeuvre. C’est une symphonie. J’aimais les chansons d’Yvon Deschamps et de Jean Lapointe. J’aimais le fantaisist­e qu’il était. Parce que pour moi c’était un fantaisist­e dans la tradition d’une autre époque. Capable de chanter, capable de monologuer, de faire pleurer, de faire rire. Rire aux

larmes, c’est une chanson que j’ai aimée. Demande-moi pas pourquoi. Comme j’aimais les tounes d’Yvon Deschamps même si on s’entend que c’est pas un grand chanteur.

Ensuite, c’est Supertramp,

century, School Crime of the

avec .Jenesuisqu­ele reflet en ennuyant de mon époque. Aussi, une bande sonore que j’ai reviré la Terre à l’envers pour la chercher. Parce que ça appartenai­t à mon enfance. C’était la bande sonore composée par Ennio révolution. Morricone, Il était une fois la

Avez-vous déjà joué d’un instrument ?

Je joue du pied avec beaucoup de talent. (Rires) Et de la guimbarde aussi. Ma soeur est une clarinetti­ste accomplie qui a fait son conservato­ire. Ma mère a chanté toute sa vie dans des choeurs. Mais moi j’ai aucun talent. C’est triste à dire, mais c’est la vérité.

Et vos coups de coeur musicaux à l’adolescenc­e ?

Au secondaire, je découvre que CHOM FM existe. J’ignorais tout de ça. Je me rappelle du camarade Francis Hinse dans un cours d’arts plastiques qui me dit : « tu écoutes CHOM ? » Je lui dis : « Oui, évidemment… » Mais je sais pas de quoi il parle pantoute !

Je m’étais dit : « Wow ! Un poste avec du rock ! » Je pouvais écouter toutes sortes de choses… Jethro Tull, Supertramp… Je suis pas tellement Led Zep même si je reconnais leur génie musical. Je suis vite agressé par ce qui est trop « loud ». Donc dans mon éclectisme, il n’y a pas beaucoup de place pour le métal.

Second Contributi­ons

de Shawn Phillips. Ce disque est encore bien présent dans ma vie. Shawn Phillips a connu un succès disproport­ionné au Québec avant d’en avoir ailleurs. Genesis était un peu dans ce cas-là. Genesis a poigné au Québec avant de poigner partout.

Parmi les personnes que vous avez interviewé­es, quels musiciens ou musicienne­s vous ont marqué ?

Je suis un grand fan de Daniel Bélanger. C’est quelqu’un qui, sur tous les fronts, m’épate. Dans son humour décalé, dans ses aphorismes. C’est un géant de la chanson francophon­e. Pas juste de la chanson québécoise.

Dans un autre registre, j’ai un souvenir « groupiesqu­e » d’une entrevue que j’ai faite au Point avec Garth Brooks. C’était à l’époque où il incarnait Chris Gaines. Si jamais tu connais quelqu’un qui a le CD de Chris Gaines, je le veux désespérém­ent ! Chris Gaines, c’est son projet dans lequel il incarnait un personnage, un espèce d’alter ego qui n’était pas un chanteur country. Ça a été très mal reçu par ses « fans ».

Un autre souvenir… C’est arrivé deux fois où au Téléjourna­l, pendant trois semaines, j’ai imposé à mes équipes au bureau pendant qu’on préparait le show, d’écouter le disque tellement je tripais dessus. Ça a été le cas avec Carla Bruni. J’ai écoeuré tout le monde, mais vraiment tout le monde, avec sa musique. J’ai été fan de Johnny Hallyday quand je l’ai interviewé puis, apparemmen­t, ça a passé à l’histoire comme étant la pire entrevue que j’ai faite !

Le concert le plus marquant ?

Le concert de Supertramp au parc Jarry en 1979. Je me rappelle de Rudy avec l’écran. (Chantant) « Rudy is on a train to nowhere… » La caméra est à l’avant du train. Tu vois les rails devant toi. Je me rappelle – et c’est très marquant parce que j’étais fan – les avoir vus jouer au soccer, innocemmen­t, à côté du parc Jarry.

Aussi, le show qu’a donné Gregory Porter au Festival de jazz cet été à la Maison Symphoniqu­e. C’est dans mon top 5 à vie. C’était un moment vraiment capoté. Ma blonde et moi on était scotchés. La salle était en délire. C’était vraiment le succès que tu n’attends pas. Leon Bridges, il y a quatre ans à Memphis à l’Orpheum, qui est une des plus belles salles de spectacle d’Amérique. C’est un palace ! Il y avait des gens de partout aux États-Unis.

Un documentai­re musical que vous avez particuliè­rement apprécié ?

La série de Ken Burns sur le country. C’est magistral ! C’est beaucoup plus émouvant que celle sur le jazz, qui est une série plus cérébrale. J’aime la musique country. Et pas juste Johnny Cash. C’est un son qui n’existait pas beaucoup dans ma vie et qui m’émeut beaucoup aujourd’hui… Kris Kristoffer­son. Dolly Parton, je suis un gros fan. C’est un monument de la chanson moderne.

Votre dernier coup de coeur musical ?

Une chanteuse montréalai­se qui est phénoménal­e, Allison Russell.

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PHOTO JOEL LEMAY/AGENCE QMI
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