Le Journal de Quebec - Weekend
RELEVER DES DÉFIS AVEC LE SOURIRE
Quand une émission est renouvelée pour 14 saisons, c’est le gage d’un concept efficace qui a su conquérir son public. C’est le cas de Taskmaster, le format britannique avec lequel Olivier Gaudet-Savard s’amuse dorénavant dans son adaptation québécoise. Ap
Maître du jeu est une adaptation du format britannique Taskmaster. Notre humour est assez différent. Comment t’y es-tu pris pour la rendre québécoise ?
D’abord, on a l’avantage de pouvoir s’appuyer sur le succès de 14 saisons. Nous avons pu piger dans ce qu’on voulait pour offrir la saison 1 et nous assurer que tout fonctionne. Effectivement, notre humour est différent. Nous avons choisi les défis qui allaient résonner le mieux, dont les concepts sont faciles à comprendre. Il y a des défis que nous avons éliminés, signe du temps. Les défis avec de la nourriture, par exemple. On veut éviter le gaspillage. D’autres étaient trop absurdes ou trop intellectuels. Nous avons opté pour des défis plus visuels, plus rapides, plus dynamiques. On se situe quelque part entre Relevez le défi et Jackass.
Les humoristes ont-ils été courageux ou insouciants de se prêter au jeu ?
Tous ont été d’une extrême générosité, car il n’y a rien de « stagé ». Quand ils ouvrent l’enveloppe, ils découvrent le défi pour vrai et celui-ci commence maintenant. La seule chose qu’on leur avait dite c’est qu’on n’allait pas rire d’eux. Il n’y a jamais de bonne ou de mauvaise réponse. Il n’y a pas de dindon de la farce. On a toujours respecté leurs limites et les cinq humoristes sortent bien. Tous les défis ont été tournés dans un premier temps et quand on monte les déroulements d’émissions, on s’assure que tout le monde ait une bonne courbe.
Peux-tu nous dire à quel genre de compétiteurs nous avons affaire ?
Christine (Morency) essaye toujours de contourner les règlements. Elle est là pour gagner. Elle va chercher la faille. Ève (Côté) est une grande compétitrice. Elle fonce toujours tête baissée. Matthieu (Pepper) c’est le maladroit, le réfractaire. Ça s’inscrit bien avec son personnage de « looser » sympathique. Jo (Cormier), son cerveau pense complètement différemment du nôtre. Mehdi (Bousaidan) c’est le joueur de précision. Il est chirurgical dans sa façon d’opérer.
Les humoristes découvrent-ils réellement en même temps que nous leurs performances ? Était-ce un défi de garder des surprises ?
Ce qui était important c’était que nos humoristes ne se voient pas pendant les tournages. Chacun avait son horaire. Ils ont tourné 4-5 jours à raison de 8-9 défis par jour. Ils étaient isolés. Nous avons eu la chance d’avoir le Mont Saint-Bruno comme partenaire. C’est un lieu extraordinaire qui nous a permis d’éviter les déplacements. C’est seulement sur le plateau qu’ils découvrent où ils se situent par rapport aux autres. Mais je dois dire que c’est aussi un show d’accessoires. L’équipe d’accessoires travaille fort pour offrir toutes sortes de possibilités à nos humoristes de relever les défis. Le cabanon est toujours bien rempli pour leur donner un bon terrain de jeu sans trop les enligner. Visuellement, c’est très beau. Chaque séquence est tournée comme un petit film.
Le dernier défi est tourné sur le plateau devant le public. Est-ce que ça leur ajoute du stress ou au contraire ça les stimule ?
Le dernier défi est toujours « live ». Au premier enregistrement, on les sentait plus nerveux, habités du souci de bien performer. Mais rapidement ils ont été nourris par la foule. Ce qui est l’fun avec ce show-là c’est qu’on ne peut rien préparer. Chaque humoriste va réagir à sa façon. On ne fait que du « one take ». Ça donne des moments d’hilarité comme quand Jo Cormier croque un oeuf ! Chaque jour au moins l’un d’entre eux arrivait à nous étonner.