Le Journal de Quebec - Weekend
« LA VIE ME SURPREND ENCORE » - CHRISTIAN BÉGIN
Pleinement occupé par ses projets d’animateur et de comédien, Christian Bégin n’avait pas prévu replonger dans l’humour. Puis est arrivée la suggestion de l’auteur René Brisebois de se pencher sur les péchés capitaux. Christian Bégin nous arrive ainsi cet automne avec le troisième spectacle solo de sa carrière, son premier en 25 ans.
« Est-ce que je suis complètement à côté de la track et que je devrais m’asseoir sur mon balcon et regarder le train passer ? » s’est demandé Christian Bégin quand est arrivée l’idée de repartir sur la route avec un nouveau spectacle d’humour. Avant d’avoir la carrière qu’on lui connaît, Christian Bégin avait fait ses premières armes en humour, aux côtés de Michel Courtemanche, François Morency, François Léveillée, et Patrick Huard. Après avoir lancé deux spectacles solos (Que reste-t-il de mes amours ? et I’ve Got A Crush On You ou J’ai une orangeade sur toi) très bien accueillis par la critique dans les années 1990, mais qui s’étaient avérés très peu rentables, Christian Bégin s’était tourné vers le théâtre, et la télévision.
OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE
Un quart de siècle plus tard, le voilà qui revient à ses premières amours avec Les 8 péchés capitaux, un spectacle hybride « qui n’embrasse pas la forme traditionnelle du stand-up et qui n’obéit pas à une loi mathématique du rire ».
Le 16 mars prochain, Christian Bégin célébrera ses 60 ans. Avec ce nouveau solo, il a ainsi voulu valider « si j’ai atteint mon obsolescence programmée ou si j’ai encore de quoi à dire de pertinent ».
En commençant à écrire sur les péchés capitaux, il s’est aperçu que ça devenait un prétexte pour parler d’autres sujets.
« Je fais une espèce de bilan de quinquagénaire blanc hétérosexuel cisgenre privilégié [rires]. [...] C’est l’histoire d’un gars qui regarde le statut qu’il a dans le monde dans lequel il vit et qui se dit que tout n’est pas aussi simple qu’on le croit. »
L’affiche du spectacle, où l’on voit Christian Bégin avec un corps aux abdominaux découpés au couteau, le fait bien rire. « Je trouve que c’est une affiche très malaisante. Dans le spectacle, il y a cette espèce de vague de fond de malaise, parce que je m’aventure des fois sur des sujets qui sont plus inconfortables. [...] Je trouve aussi que dans cette affiche, il y a l’illustration bien concrète des sept péchés capitaux. »
Quel est le huitième péché capital auquel fait référence le titre de son spectacle ? Pour le découvrir, il faudra aller voir le spectacle, répond l’animateur-comédien-humoriste.
« C’est un péché que j’ai inventé et qui parle un peu de l’époque dans laquelle on vit en ce moment. »
REGARD FÉMININ
Pour la mise en scène de ce spectacle, Christian Bégin collabore avec Chantal Lamarre.
« C’était aussi une suggestion de René Brisebois, qui agit comme script-éditeur du spectacle. J’ai trouvé que c’était une très bonne idée, car j’avais envie d’avoir un regard féminin sur cet univers-là. Et Chantal n’a peur d’aucun ridicule. On le voit dans ce qu’elle fait dans Infoman. Elle a zéro orgueil professionnellement parlant. [...] Elle me sert de troisième oeil, de garde-fou et de coach de vie. Parce que c’est elle qui m’a ramassé dans des périodes de grand doute. »