Le Journal de Quebec - Weekend

RENDRE L’ACTUALITÉ ACCESSIBLE

5 questions à Sarah Bussière, productric­e du Monde à l’envers

- EMMANUELLE PLANTE Collaborat­ion spéciale emmanuelle.plante@quebecorme­dia.com

Produire un grand plateau axé sur l’actualité n’est pas une mince affaire. Si le direct s’imposait, il requiert une autre façon de travailler : sans filet, où tout peut arriver. C’est dans ce défi qu’a plongé avec enthousias­me la productric­e Sarah Bussière, qui s’affaire depuis plusieurs années à rendre des contenus plus costauds accessible­s et populaires. Après avoir travaillé avec Marie-France Bazzo puis avec le Pharmachie­n, elle était toute désignée pour embarquer dans l’aventure du Monde à l’envers avec Stéphan Bureau et consacrer ses vendredis soir au « talk of the town ».

Comment vous y prenez-vous dans une actualité aussi rapide pour déterminer les sujets de la semaine ?

Le lundi, nous tenons notre première rencontre pour déterminer les 4-5 sujets qui sont dans l’air du temps et dont nous allons suivre l’évolution. On sonde aussi nos collaborat­eurs. Chaque semaine, nous avons deux débats et deux sièges d’entrevues avec des gens qui font l’actualité en plus de l’entrevue avec notre invité. On ne statue jamais avant le mercredi ou le jeudi. Ce matin (l’entrevue a eu lieu un vendredi), l’actualité nous oblige à repenser à un sujet. À midi, le contenu est pas mal barré. Mais comme nous sommes en direct, on se garde la possibilit­é de s’adapter. Nous étions en pilote quand la reine est décédée. Ça nous a permis de voir notre agilité.

Le direct exige une certaine part de risque. Il faut avoir du courage pour s’exposer comme le font les débatteurs et les invités. Est-ce un booking facile ?

Nous avons huit collaborat­eurs. Ils nous nourrissen­t. Ils sont bien armés, ont leur couleur. Ils sont vraiment en mode échange. Le respect et le plaisir sont importants. On ne laisserait pas un débatteur traîner une amertume. Ça demande énormément de courage pour prendre parole surtout à l’époque des réseaux sociaux. Quant à notre invité, on ajuste au moins un sujet selon ce qui l’interpelle. Si on se questionne sur l’intérêt des jeunes pour la culture populaire, on veut entendre ce qu’en pense Guylaine Tremblay. C’est le citoyen qu’on veut voir.

Comment décrirais-tu Stéphan Bureau ?

Il est très impliqué, lit beaucoup, a énormément d’idées. Il a aussi un carnet de contacts fascinant. Il aime prendre l’actualité à contrepied pour aborder des angles cachés. C’est quelqu’un qui est proche des gens et qui arrive à les mettre facilement en confiance. On le connaissai­t pour ses qualités lors de grandes entrevues, mais je pense qu’avec ce concept, les gens découvrent aussi quelqu’un de drôle, d’enthousias­te.

À quoi ressemble votre journée du vendredi ?

Le matin avec l’équipe de contenu on s’assure que les sujets sont toujours à propos. On évalue s’il y a une meilleure idée. Si tel est le cas, on lance des appels. À midi, toute l’équipe arrive. On répète en après-midi, on pratique la mécanique. On rencontre nos débatteurs, on fait le tour des sujets, de leurs points de vue, de leur sujet d’ouverture. Il ne faut pas oublier que nous sommes le vendredi soir. Le ton, l’énergie sont importants. Que les esprits s’échauffent, c’est du bonbon, mais le plaisir et le respect sont essentiels. C’est l’équilibre à préserver.

En quoi la présence du public est-elle importante ?

C’est ce qui nous distingue, notre signature. On a l’occasion d’entendre des gens concernés par les sujets se prononcer. C’est un petit côté « Claire Lamarche ». Il contribue à l’énergie de l’événement où tout peut arriver.

Le monde à l’envers Vendredi 20 h à TVA

 ?? ?? Biz, Sophie Durocher, Stéphan Bureau, Normand Brathwaite, Gregory Charles et Yasmine Abdelfadel sur le plateau du Monde à l’envers.
Biz, Sophie Durocher, Stéphan Bureau, Normand Brathwaite, Gregory Charles et Yasmine Abdelfadel sur le plateau du Monde à l’envers.
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Sarah Bussière
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