Le Journal de Quebec - Weekend
RENDRE L’ACTUALITÉ ACCESSIBLE
5 questions à Sarah Bussière, productrice du Monde à l’envers
Produire un grand plateau axé sur l’actualité n’est pas une mince affaire. Si le direct s’imposait, il requiert une autre façon de travailler : sans filet, où tout peut arriver. C’est dans ce défi qu’a plongé avec enthousiasme la productrice Sarah Bussière, qui s’affaire depuis plusieurs années à rendre des contenus plus costauds accessibles et populaires. Après avoir travaillé avec Marie-France Bazzo puis avec le Pharmachien, elle était toute désignée pour embarquer dans l’aventure du Monde à l’envers avec Stéphan Bureau et consacrer ses vendredis soir au « talk of the town ».
Comment vous y prenez-vous dans une actualité aussi rapide pour déterminer les sujets de la semaine ?
Le lundi, nous tenons notre première rencontre pour déterminer les 4-5 sujets qui sont dans l’air du temps et dont nous allons suivre l’évolution. On sonde aussi nos collaborateurs. Chaque semaine, nous avons deux débats et deux sièges d’entrevues avec des gens qui font l’actualité en plus de l’entrevue avec notre invité. On ne statue jamais avant le mercredi ou le jeudi. Ce matin (l’entrevue a eu lieu un vendredi), l’actualité nous oblige à repenser à un sujet. À midi, le contenu est pas mal barré. Mais comme nous sommes en direct, on se garde la possibilité de s’adapter. Nous étions en pilote quand la reine est décédée. Ça nous a permis de voir notre agilité.
Le direct exige une certaine part de risque. Il faut avoir du courage pour s’exposer comme le font les débatteurs et les invités. Est-ce un booking facile ?
Nous avons huit collaborateurs. Ils nous nourrissent. Ils sont bien armés, ont leur couleur. Ils sont vraiment en mode échange. Le respect et le plaisir sont importants. On ne laisserait pas un débatteur traîner une amertume. Ça demande énormément de courage pour prendre parole surtout à l’époque des réseaux sociaux. Quant à notre invité, on ajuste au moins un sujet selon ce qui l’interpelle. Si on se questionne sur l’intérêt des jeunes pour la culture populaire, on veut entendre ce qu’en pense Guylaine Tremblay. C’est le citoyen qu’on veut voir.
Comment décrirais-tu Stéphan Bureau ?
Il est très impliqué, lit beaucoup, a énormément d’idées. Il a aussi un carnet de contacts fascinant. Il aime prendre l’actualité à contrepied pour aborder des angles cachés. C’est quelqu’un qui est proche des gens et qui arrive à les mettre facilement en confiance. On le connaissait pour ses qualités lors de grandes entrevues, mais je pense qu’avec ce concept, les gens découvrent aussi quelqu’un de drôle, d’enthousiaste.
À quoi ressemble votre journée du vendredi ?
Le matin avec l’équipe de contenu on s’assure que les sujets sont toujours à propos. On évalue s’il y a une meilleure idée. Si tel est le cas, on lance des appels. À midi, toute l’équipe arrive. On répète en après-midi, on pratique la mécanique. On rencontre nos débatteurs, on fait le tour des sujets, de leurs points de vue, de leur sujet d’ouverture. Il ne faut pas oublier que nous sommes le vendredi soir. Le ton, l’énergie sont importants. Que les esprits s’échauffent, c’est du bonbon, mais le plaisir et le respect sont essentiels. C’est l’équilibre à préserver.
En quoi la présence du public est-elle importante ?
C’est ce qui nous distingue, notre signature. On a l’occasion d’entendre des gens concernés par les sujets se prononcer. C’est un petit côté « Claire Lamarche ». Il contribue à l’énergie de l’événement où tout peut arriver.
Le monde à l’envers Vendredi 20 h à TVA