Le Journal de Quebec - Weekend

L’HÉRITAGE DE VIRGINIE

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal

Même s’il y a près de 15 ans que Chantal Fontaine a quitté l’école Sainte-Jeanne-D’Arc, son personnage de Virginie Boivin dans la quotidienn­e de Fabienne Larouche demeure bien vivant dans l’esprit de ses fans. Et il est bien loin de vouloir s’estomper de notre mémoire collective.

Non, plus personne ne l’appelle « Virginie » en la croisant. Chantal Fontaine a depuis bâti une feuille de route assez fournie pour que nul ne pense à la réduire à ce personnage, aussi marquant a-t-il été. N’empêche, on l’aborde encore pour lui parler de ce rôle.

« Beaucoup de personnes me racontent qu’ils ont appris le français en écoutant Virginie .Jemele fais dire énormément par des nouveaux arrivants qui voyaient ça comme un devoir à l’époque : ils prenaient cette demi-heure, chaque soir, pour se familiaris­er avec notre langue. Je suis quand même fière d’avoir fait partie de leur quotidien », raconte Chantal Fontaine.

Et pourquoi Virginie plus qu’une autre série ?

« Il y avait les enseignant­s qui avaient un bon langage, et les jeunes qui parlaient, eh bien, comme les jeunes. Ça leur donnait vraiment un polaroïd du langage québécois, de comment on parle français ici », avance-t-elle.

Les souvenirs qu’elle garde – comme ceux qui sont régulièrem­ent évoqués par les fans – sont invariable­ment positifs. Car ce lien privilégié avec le public, elle l’a tissé jour après jour durant 12 années. Son départ de l’émission en 2008 a beau avoir été difficile, il était nécessaire pour la comédienne.

« J’ai aimé ce personnage-là au point de lui donner ma trentaine. Mais je le connaissai­s par coeur, j’étais dans de grosses pantoufles bien dorées. J’avais soif de défis, j’avais envie de me confronter à mon métier et d’explorer d’autres univers », confie Chantal Fontaine.

COMME BÉATRICE PICARD

Et c’est exactement ce qu’elle a fait… et qu’elle souhaite continuer à faire le plus longtemps possible. Chantal Fontaine ne le cache pas : les rôles principaux destinés aux femmes dans la cinquantai­ne ne sont pas légion au Québec.

Un constat triste, certes, mais qu’elle refuse de laisser freiner ses ambitions.

« Je veux faire une Béatrice Picard de moimême et continuer à travailler à 93 ans, à jouer de beaux personnage­s, qu’ils soient principaux ou secondaire­s. Dans le fond, tout ce que je veux, c’est pouvoir continuer à faire mon métier le plus longtemps possible. Je lance ça dans l’univers », conclut Chantal Fontaine.

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