Le Journal de Quebec - Weekend
CHANTER, POUR MOI, C’EST VITAL »
Après un long détour vers le petit écran à titre de comédienne et d’animatrice, Mélissa Bédard revient à ses premières amours : la musique. La chanteuse promène présentement Ma mère chantait toujours – une première tournée en plus de quatre ans – à travers la province. « La scène, c’est ma maison. Elle me manque si je m’en éloigne trop longtemps », confie-t-elle.
Au bout du fil, Mélissa Bédard peine à se souvenir de sa dernière tournée en bonne et due forme, estimant à « il y a quatre ans… si ce n’est pas cinq » sa dernière série de concerts.
Certes, elle est montée sur scène ici et là pour donner un spectacle de temps à autre durant cette période. Mais jamais plus qu’une poignée de représentations à la fois.
« Chanter pour moi, c’est vital. La scène, c’est ma thérapie, c’est là que je peux me donner à 100 %, mettre mes tripes sur la table, canaliser mes émotions et me sentir comme si je sortais d’une séance de deux heures chez le psy », lance-t-elle en riant.
SUR PLUSIEURS FRONTS
Pas qu’elle ait chômé. Ses fans le savent bien, celle qu’on a connue à Star Académie il y a 10 ans décline désormais sa carrière sur différents fronts : il y a la musique, certes, mais également des apparitions télévisées régulières, tant à titre de comédienne qu’en tant qu’animatrice. Si bien que Mélissa Bédard ne ressent plus le besoin de revendiquer un titre plutôt qu’un autre, satisfaite de la pluralité de son art.
« On me demande souvent si je me considère comme une chanteuse, une comédienne ou une animatrice. Et je ne sais jamais quoi répondre. Alors je dis que je suis Mélissa, tout simplement. Je suis moi », déclare-t-elle.
Mais ces temps-ci, c’est du chapeau de chanteuse qu’elle se coiffe avec sa tournée Ma mère chantait toujours, amorcée au début du mois. Comme le titre le laisse présager, Mélissa Bédard a concocté à ses fans une soirée sous le signe de la nostalgie, puisant dans ses souvenirs – et ceux de son public – pour en bâtir le squelette.
Au programme, des titres empruntés aussi bien à Julie Masse, Marie Carmen, Bruno Pelletier et Richard Desjardins que Bon Jovi, Britney Spears ou encore Elvis Presley. Oui, au premier regard, ces titres semblent former un menu bigarré, voire décousu. Mais ce serait bien mal connaître Mélissa Bédard – et son metteur en scène, Denis Bouchard – de croire qu’elle les livrerait pêle-mêle, dans une formule brouillon.
« Il y a une ligne directrice », assure-t-elle. En effet. Le spectacle s’ouvre donc sur un retour à ses débuts, entre autres avec Il me dit que je suis belle, titre qu’elle avait livré en duo avec Patricia Kaas sur la scène de Star Académie. Suit alors Mamy Blue, dont elle avait couché une reprise sur son premier album.
Le reste de la soirée s’appuie alors sur différents segments de sa vie, dont un pot-pourri de titres de Luc Plamondon, évoquant son enfance auprès de sa mère, malheureusement décédée alors que la chanteuse n’avait que 10 ans.
« C’est ma manière de l’honorer, de la sentir auprès de moi », souffle-t-elle.
NOUVEL ALBUM
Mais ce cadre n’a rien de totalement rigide, étant appelé à évoluer et se transformer au fil des prochains mois. Car Mélissa Bédard met présentement les dernières touches à son prochain album, attendu au début de l’année 2023, dont les pièces viendront se greffer au programme de ses spectacles.
Si la chanteuse préfère taire certains détails de ce disque, elle confie tout de même s’être mise à l’écriture de textes pour la première fois de sa carrière. Avec la complicité de son directeur musical de longue date, Roby Talbot, Mélissa Bédard a pondu trois chansons originales. Une première traitera de l’estime de soi – son cheval de bataille depuis un bon moment déjà –, intimant les femmes à s’accepter telles qu’elles sont.
« C’est une chanson que j’ai écrite pour mes filles, pour mes amies, pour mes cousines, bref pour toutes les femmes qui m’entourent. J’aimerais tellement les encourager à arrêter de se comparer aux autres et à simplement s’aimer comme elles sont », plaide-t-elle.
Une autre chanson originale traitera quant à elle de… l’aide médicale à mourir. Un sujet épineux – elle le concède –, mais dont elle cherche à effriter le tabou en l’abordant de front.
« Je sais que certaines personnes sont contre cette pratique. Mais je trouve qu’il y a quelque chose de très beau dans l’idée de terminer sa vie en ses propres termes, de pouvoir partir entouré d’amour », avance-telle.
Et la troisième chanson ? Il faudra attendre la sortie de l’album pour en savoir davantage...
La tournée Ma mère chantait toujours s’arrêtera au Cabaret du Casino de Montréal les 27 et 28 octobre.