Le Journal de Quebec - Weekend

UN OPUS INSPIRÉ PAR LE FLEUVE

Si Mathieu David Gagnon n’avait pas été musicien, il aurait peut-être été peintre ou actif dans le domaine des arts visuels. Avec Volume II, deuxième opus de son projet Flore Laurentien­ne, il continue de peindre des paysages sonores liés à la nature.

- YVES LECLERC Le Journal de Québec yves.leclerc @quebecorme­dia.com

« Ma musique est très liée aux arts visuels », a mentionné le compositeu­r qui a dessiné la pochette de l’album. Sur celui-ci, disponible depuis hier, le fleuve, le Saint-Laurent, est au centre de ces 30 minutes de musique.

« Le fleuve fait partie de notre environnem­ent. Il était là en Haute-Gaspésie où j’ai grandi et il est là à Kamouraska où j’habite. J’ai choisi ce lieu pour cette raison. Je le vois de ma maison et d’où je travaille. Lorsqu’on le regarde tous les jours, on voit qu’il n’a pas le même visage d’une journée à l’autre », a-t-il expliqué.

Mathieu David Gagnon avoue, pour ces raisons, avoir une relation particuliè­re avec le Saint-Laurent.

« Si je ne sais pas où le fleuve est, je ne sais pas où je suis », a-t-il fait remarquer, lors d’un entretien, au retour d’un séjour dans le bois en Gaspésie.

LA BEAUTÉ SIMPLE DE LA NATURE

Pour Volume II, Mathieu David Gagnon a poursuivi dans une direction semblable à celle présente sur son premier opus lancé en 2019. « Je travaille depuis plusieurs années à mélanger les instrument­s acoustique­s et électroniq­ues. J’essaie de raffiner cette approche où les synthétise­urs sont sur un pied d’égalité avec les instrument­s à cordes ou les clarinette­s. J’essaie de m’effacer derrière la musique et laisser la place à la beauté simple de la nature », a-t-il expliqué, ajoutant qu’il ne cherchait pas à réinventer sa façon de composer.

Les pièces instrument­ales s’intitulent Voiles, Navigation III et IV, Fleuve V, Promenade, Canon et Kamouraska. Composées durant la pandémie, elles sont une photo des six premiers mois de l’année 2020.

« J’écris un petit peu à tous les jours et je reprends souvent les idées de la veille pour en faire une autre version. Fleuve V, par exemple, est la cinquième version de l’oeuvre initiale. C’est comme plusieurs tableaux de la même chose où je m’approche, je m’éloigne en hauteur ou en largeur », a-t-il raconté, ajoutant qu’il accroche, sur un mur, un croquis ou un dessin qui lui sert de balise pour écrire et pour ne jamais perdre l’idée de base.

UNE PREMIÈRE

Flore Laurentien­ne se produira en Europe en novembre avec des arrêts à Utrecht dans les Pays-Bas et à Leipzig, Berlin et Jena en Allemagne. Une première pour Mathieu David Gagnon avec sa formation.

« Je tenais à y aller avec ma gang, soit mes deux musiciens et un quatuor à cordes. J’ai hâte d’aller là-bas, même si c’est un peu stressant. C’est une belle opportunit­é », a-t-il dit.

Son associatio­n avec l’étiquette américaine RVNG Intl lui ouvre de nouvelles portes.

« Il y a une belle ouverture en Angleterre en raison de cette associatio­n. Ma musique joue à la BBC et c’est directemen­t lié à cette étiquette », a fait savoir ce grand amateur de rock progressif, qui aurait aimé voir Gentle Giant et Pink Floyd et qui était trop jeune à l’époque.

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Mathieu David Gagnon
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