Le Journal de Quebec - Weekend

« LUC PLAMONDON A ÉTÉ COMME LA BONNE FÉE AU-DESSUS DE MON BERCEAU »

Au début des années 1980, Catherine Lara menait déjà une belle carrière en France lorsqu’elle est « tombée en amour » avec les chansons que Luc Plamondon avait écrites pour Diane Dufresne.

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

Sentant que le célèbre parolier québécois saurait lui faire passer au niveau supérieur, elle a pris le taureau par les cornes et lui a passé sa commande directemen­t.

« Je me suis dit : c’est ça que j’ai envie de chanter. Je me suis renseignée pour avoir son numéro de téléphone, j’ai fini par le trouver et j’ai rencontré Luc. Ça s’est fait simplement. C’est un garçon tellement adorable. »

En entrevue au Journal, la chanteuse française aujourd’hui âgée de 77 ans fouille avec bonheur dans ses souvenirs lorsqu’on lui demande de parler de celui qui lui a ouvert les portes des hauteurs des palmarès en lui écrivant Au milieu de

nulle part et, surtout, l’inoubliabl­e Nuit magique.

Si elle a pu goûter à l’ivresse de connaître un grand succès populaire, c’est « grâce à lui », grâce à celui dont elle admirait le talent de marier poésie et musicalité dans ses chansons, grâce à celui qui est devenu un ami avec qui elle a partagé d’innombrabl­es bonnes bouffes et éclats de rire.

« J’ai l’impression de l’avoir toujours connu. Il était là comme la bonne fée au-dessus de mon berceau. Il est dans mon coeur depuis toujours. »

UN SUCCÈS EN QUELQUES MINUTES

Nuit magique, chanson-phare du répertoire de Catherine Lara, est celle qui lui a permis de se faire connaître du public québécois, en 1985.

Temps nécessaire pour sa création : quelques minutes.

Catherine Lara raconte.

« On a passé des mois et des mois à faire un album. Quand il a été fini, je me suis mise au piano avec [le compositeu­r] Sébastien Santa Maria, on ne savait plus quoi faire, on jouait, on était heureux et on a composé ça en cinq minutes. J’ai appelé Luc pour lui dire qu’on en avait une petite dernière. »

Luc Plamondon a rappliqué au plus sacrant.

« Il est venu l’écouter. Il m’a dit : tu te souviens, on avait une boîte de nuit qu’on adorait à Montréal qui s’appelait Nuit magique ? On y a passé des nuits entières, on partait à 3 ou 4 heures du matin. J’ai dit quelle bonne idée, on va l’appeler Nuit

magique .»

« Nous étions en Suisse, poursuit la chanteuse. Tous les deux, on est partis se balader en bagnole. Nous sommes montés dans une espèce d’hôtel pourri, un endroit horrible. On s’est assis sur le bord du lit, je lui chantais la chanson et il a écrit le texte… oh… il a bien dû mettre un petit quart d’heure. »

Un succès venait d’être créé.

RARE VISITE AU QUÉBEC

Malgré cette fructueuse alliance avec notre plus grand parolier, et même si des rencontres avec Édith Butler, Mario Pelchat, Ginette Reno, Céline Dion et Diane Dufresne, pour n’en nommer que quelques-unes, ont enrichi son parcours profession­nel, Catherine Lara n’est pas venue chanter au Québec très souvent.

Sa dernière présence sur une de nos scènes, selon nos recherches, remonte à sa participat­ion au spectacle Le retour de

nos idoles, en 2011, un événement qui réunissait des gloires du passé sur la scène du désormais inutilisé Colisée de Québec.

À la télé, c’est plus récent. On l’a vue, en mars dernier, faire une surprise à son amie Édith Butler lors de l’émission spéciale francophon­ie d’En direct de l’univers. Elle y a croisé le producteur Paul Dupont-Hébert, qui lui a suggéré de venir présenter trois concerts, à Sherbrooke, Montréal et Québec.

Elle se prépare donc à prendre l’avion et sera là avec son « petit violon », deux pianos à queue et ses succès. Quelque chose de simple, dit-elle, par envie d’intimité et non par souci d’économiser des sous.

« J’ai fait des concerts avec 90 musiciens, des orchestres symphoniqu­es, j’ai fait le Palais des Sports, il y a deux ans, avec 500 choristes et là, finalement, j’ai l’impression de revenir à l’essentiel. »

Faut-il y voir une dernière occasion de la voir sur scène ?

« Oh, je n’ai jamais l’intention de m’arrêter. Peut-être que je vais mourir sur scène un jour. Comme ma copine Édith, on a en commun d’avoir toujours 20 ans. »

Catherine Lara chantera au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, le 27 octobre, à la Place des Arts de Montréal, le 29 octobre, et au Palais Montcalm de Québec, le 30 octobre.

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Catherine Lara et Luc Plamondon photograph­iés lors d’un événement mondain à Paris, en 2000. « Il est très sensible, très facile à vivre », dit-elle de celui qui lui a écrit la chanson Nuit magique. CATHERINE LARA

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