Le Journal de Quebec - Weekend
Le fabuleux destin d’Imelda
En tournant il y a dix ans le court métrage Imelda, dans lequel il personnifiait lui-même sa grand-mère paternelle, le cinéaste Martin Villeneuve était loin de se douter que ce personnage l’accompagnerait pendant près d’une décennie. Après avoir ajouté au fil des années sept chapitres à sa série de courts métrages, le réalisateur boucle la boucle avec la sortie d’un long métrage, intitulé Les 12 travaux d’Imelda.
Elle en a fait du chemin, la Imelda de Martin Villeneuve (Mars et Avril) depuis la sortie du premier court métrage, en 2014. Au départ, le cinéaste voulait simplement tourner un petit film pour sa famille, afin de rendre hommage à sa colorée grand-mère paternelle, Imelda, décédée en 2012 à l’âge vénérable de 101 ans. Mais la projection du court métrage a été « un gros hit » dans la famille Villeneuve, ce qui a incité Martin Villeneuve à présenter son film en dehors du cercle familial.
« On m’a suggéré de le montrer à d’autres gens pour voir si ce rire-là était communicatif », confie Martin Villeneuve en entrevue au Journal.
« Je me suis aperçu rapidement que les gens retrouvaient quelqu’un de leur famille en Imelda. Tout le monde connaît une Imelda. Les gens me disaient toujours que le personnage les faisait rire, mais qu’il les touchait en même temps. »
PRIMÉ DANS LES FESTIVALS
Le premier Imelda a donc fait son petit bonhomme de chemin sur le circuit des festivals, récoltant quelques prix au passage. Martin Villeneuve – qui est le frère cadet de Denis Villeneuve – a donné suite aux aventures d’Imelda en réalisant un second court métrage, dans lequel Robert Lepage incarne son père, puis un troisième, avec Ginette Reno dans le rôle de sa grand-mère maternelle.
Le long métrage Les 12 travaux d’Imelda, qui prendra l’affiche vendredi, est construit à partir d’extraits de sept des huit courts métrages que Martin Villeneuve a tournés au fil des années (dont cinq en 2021). Découpé en 12 chapitres, le film retrace les dernières années de la vie d’Imelda.
Outre Robert
Lepage et Ginette
Reno, Anne-Marie Cadieux, Michel Barrette et Antoine Bertrand incarnent tous des membres de la famille Villeneuve.
GÉNÉROSITÉ
Fait à noter : Martin Villeneuve a réussi à tourner tous les films de sa série Imelda bénévolement, grâce à la générosité de son équipe technique et de ses acteurs. Les institutions gouvernementales (SODEC, Téléfilm Canada) ont toujours levé le nez sur le projet.
« C’est un projet qui est né du désir de faire un film avec les moyens du bord, pour le fun, avec des amis, et c’est toujours resté ça, rappelle Martin Villeneuve. C’est une des raisons pour lesquelles tous ces acteurs connus ont embarqué dans le projet. Le dénominateur commun, ç’a toujours été le plaisir. Ils ont tous dit oui parce qu’ils avaient envie de participer au projet. »
Même s’il imite sa grand-mère depuis son enfance, Martin Villeneuve a fait ses devoirs pour tenter d’approfondir le plus possible le personnage d’Imelda.
« J’ai étudié le personnage pendant des années », souligne le cinéaste, qui porte d’ailleurs plusieurs vraies robes et chapeaux de sa grand-mère dans le film.
« J’ai tenté de la comprendre, de rentrer dans son intimité. Quel beau luxe de se donner la licence créative d’étudier un personnage de son histoire familiale ! J’ai fait des entrevues, j’ai lu sa correspondance. Au-delà de faire le film, c’était vraiment intéressant de pouvoir rentrer ainsi dans sa vie. »
Les 12 travaux d’Imelda prend l’affiche le 28 octobre.