Le Journal de Quebec - Weekend
LES ALLIÉS INSOUPÇONNÉS DE LA SANTÉ DES FEMMES
Et si, contrairement aux croyances véhiculées, les hormones féminines et le cholestérol n’étaient pas des ennemis, mais plutôt des alliés essentiels à une bonne santé, en particulier à l’aube du vieillissement ? Pionnière de l’hormonothérapie en santé humaine et sommité en la matière, la Dre Sylvie Demers en a long à dire sur l’accès à l’hormonothérapie pour les femmes et sur les avis partagés du monde médical à ce sujet. Elle présente ses propres observations, ses découvertes et fait le point sur des faits scientifiques éloquents dans son nouveau livre, Hormones féminines et cholestérol.
La Dre Sylvie Demers est une pionnière de l’hormonothérapie en santé humaine et, par son engagement remarquable, elle a réussi à faire des hormones féminines un véritable enjeu de société.
Elle met de l’avant une approche bienveillante à l’endroit du vieillissement et à l’endroit des femmes. « L’information n’est pas facile à trouver et on a des embûches partout. Il y a toutes sortes de courants qui s’opposent et pour les femmes, avoir une bonne information, c’est très difficile. Vraiment », commente-t-elle en entrevue téléphonique.
Elle avait écrit son livre Hormones au féminin parce qu’elle trouvait justement qu’il n’y avait pas beaucoup de bonnes informations pour les femmes.
« Je n’écris pas à partir de ce que d’autres auteurs ont dit. C’est vraiment à partir de ce qu’il y a dans la science, et ce que j’observe. Je trouvais qu’il y avait toujours des messages contradictoires. On disait que l’hormonothérapie, c’était bon et pas bon en même temps. »
FORMER LE CORPS MÉDICAL
Elle voulait savoir s’il y avait des femmes à qui elle ne devrait pas prescrire d’hormones.
« Je me suis mise à lire, à lire, à lire. Je me suis rendu compte qu’il y avait plein de préjugés, de mythes, de choses qu’on disait qui n’avaient aucun fondement scientifique. Et qu’on faisait tout le temps peur aux femmes. Plus je lis là-dessus, plus ça me saute aux yeux. »
À son avis, il y a encore beaucoup d’ignorance dans le milieu médical au sujet des hormones. « Beaucoup de médecins n’en prescrivent pas parce qu’ils ne sont pas à l’aise. Ils vont plus se tourner vers les antidépresseurs », observe-t-elle. Ce qui ne règle pas plus le problème. « C’est ce qui fait qu’il y a beaucoup de femmes qui souffrent, qui prennent beaucoup de types de médicaments. C’est d’une tristesse… c’est choquant. »
La Dre Sylvie Demers a formé environ 200 médecins en hormonothérapie.
« Dans quelques semaines, j’arrête la clinique pour former des médecins, parce que j’ai des centaines de demandes de formation de médecins et d’infirmières en attente. Et ça, c’est grâce à Loto-Méno : je sais qu’il y a beaucoup de médecins qui veulent avoir de la formation. C’est extraordinaire ! »
NOUVELLES RECHERCHES
Il y a donc un certain progrès.
« On commence, au Québec, à reconnaître que c’est mieux, les hormones bio-identiques. Mais c’est tout à fait récent. Jusqu’à récemment, je me battais et on me disait, non, non, c’est pas démontré plus efficace. Et doser, c’est perçu comme une niaiserie. Donc on voit que beaucoup, beaucoup de choses ont été faites… mais il reste énormément à faire. Je reste positive. »
Poursuivant inlassablement ses recherches, elle a poussé la réflexion encore plus loin dans son nouveau livre et s’est penchée sur un aspect fondamental de la médecine préventive : les maladies cardiovasculaires.
Elle a cherché à savoir si la prise d’estrogènes à la ménopause augmente vraiment le risque de maladies cardiovasculaires et si les médicaments anticholestérol (les statines) diminuent ces risques de manière importante.
Son livre révèle que, contrairement aux croyances profondément ancrées au sein des sociétés savantes, les hormones féminines et le cholestérol sont peutêtre des alliés à une bonne santé, en particulier à l’aube du vieillissement.