Le Journal de Quebec - Weekend
FINALE ÉBLOUISSANTE POUR LA SAGA À SUCCÈS
La talentueuse Suzanne Aubry présente une fin en feux d’artifice pour conclure la grande saga Fanette. Un monde nouveau, la troisième et dernière partie de Fanette : la suite, replonge les lecteurs dans des intrigues passionnantes. Autour de cette héroïne bien vivante et motivée par de grandes causes, les conflits et les mystères abondent. Au fil des pages, Fanette se transforme, tout autant que le Québec dans lequel elle milite pour le droit des femmes et les droits des ouvriers.
Les fans de la série retrouvent une Fanette qui est loin de baisser les bras dans ce nouveau tome. Ne pouvant exercer sa profession de journaliste tant que son mari est au pouvoir, elle s’engage dans le Cercle des femmes pour le progrès, alors que le Québec se transforme au gré de l’avancement lent, mais constant, du féminisme.
Marie-Rosalie, sa fille aînée, se retrouve seule à Paris, sans ressources financières, et décide de se présenter aux auditions du Conservatoire de musique.
En parallèle, Madeleine Portelance prend la fuite en France avec sa compagne. Le redoutable chef de police Georges Duchesne est toujours à leurs trousses et Madeleine craint d’être accusée du meurtre de son ancien amant.
La série Fanette se termine en beauté. « C’est un genre de feu d’artifice – c’est quand même la fin d’une grande saga. C’est le dixième tome », commente Suzanne Aubry, en entrevue.
Dix tomes ! Un travail colossal.
« Si j’avais su, quand j’ai commencé, peut-être que je n’aurais même pas embarqué ! Finalement, au fur et à mesure que j’écrivais, je sentais que j’avais toujours quelque chose à dire. Dans l’Histoire, il y avait des faits très intéressants qui m’inspiraient. »
ÉPIDÉMIE DE VARIOLE
Pour la troisième et dernière partie, qui se déroule en 1885, Suzanne Aubry s’est beaucoup documentée sur l’épidémie de variole qui a sévi à l’époque.
Ce qu’elle a découvert en faisant ses recherches l’a sidérée.
« Ça m’a jetée par terre : c’est exactement la même chose qu’aujourd’hui. Il y avait des antivax, des gens qui ne voulaient pas se faire vacciner et qui avaient peur des vaccins. Un médecin disait que les vaccins étaient dangereux. Il y avait des gens qui descendaient dans la rue et qui protestaient. Tout ce qu’on a vécu, et tout ce qu’on vit avec la pandémie, ça existait à cette époque-là. »
C’était une manne pour elle. « J’adore trouver des faits dans le passé qui éclairent le présent. Pour moi, c’est extrêmement important d’éclairer nos perceptions contemporaines avec les événements du passé. Je ne suis pas une nostalgique. Je ne veux pas revenir au passé. Ce qui m’intéresse dans l’Histoire, c’est ce que ça nous apprend sur la vie d’aujourd’hui. »
Dans le roman, elle évoque aussi un fait historique très important dans l’histoire canadienne : le procès et la mort de Louis Riel, chef du peuple des métis dans les Prairies.
« Ça fait longtemps que je voulais en parler. En 1885, c’est son procès. Un procès injuste qui se passe en Saskatchewan, avec un jury complètement anglophone et une défense nulle. Ils n’arrivaient pas à le défendre comme il faut parce qu’il était déjà condamné à l’avance. Ça a été très injuste, et moi, l’injustice, ça me révolte. »
MILITANTE ET PROGRESSISTE
Par ailleurs, Suzanne Aubry se retrouve dans le côté militant de Fanette, qui s’engage dans les causes féministes et ouvrières.
« Elle s’affranchit de plus en plus et est élue présidente du Cercle des femmes pour le progrès. Elle va suivre les traces de sa mère adoptive. » Fanette reflète son idéal.
« Pendant l’écriture de Fanette, j’étais plongée dans des combats syndicaux. Ça m’a influencée. Mon engagement social est profond et je m’intéresse à la société dans laquelle on vit. »