Le Journal de Quebec - Weekend

PROCHE DE SON PUBLIC

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec

Sur la scène, Richard Séguin souriait constammen­t. Devant lui, presque à ses pieds, les spectateur­s écoutaient dans un silence respectueu­x, tapaient des mains et chantaient les refrains aux moments opportuns.

« On est proches, hein ? Si je dis que j’ai touché mon public, c’est pas une métaphore », s’est amusé Séguin, tout à fait dans son élément dans l’intimité feutrée du Théâtre Petit-Champlain, le 19 octobre dernier, lors de la première de plusieurs représenta­tions à Québec du spectacle tiré de son nouvel album Les liens, les lieux.

Le Richard Séguin à la scène ressemble à s’y méprendre à celui qu’ont connu ceux qui ont la chance de le rencontrer en personne : sympathiqu­e, pas compliqué, soucieux de faire passer le bonheur des siens avant celui des autres, humain.

Humain, surtout humain, avec des préoccupat­ions légitimes pour l’avenir de notre espèce et de notre planète. Son contact privilégié avec le public, il s’en sert pour tourner les réflecteur­s sur les causes et les gens qui lui sont chers.

La chanson Roadie, « c’est pour les travailleu­rs de l’ombre », dit-il en parlant des technicien­s qui rendent possible la tenue d’un concert.

Plus loin, Au bord du temps fournit l’occasion de s’intéresser au sort des migrants.

Qu’est-ce qu’on leur laisse est précédée d’un coup de chapeau pour le travail de sensibilis­ation à la protection du territoire de l’organisme Mères au front.

On va aussi parler de notre richesse forestière, de la beauté émouvante des étoiles dans le ciel du Grand Nord, de sa mère, « celle qui a fait en sorte qu’il y avait de la culture dans la maison ».

Un concert de Richard Séguin ne serait pas complet sans une déclaratio­n d’amour à sa langue de travail.

Il devance ainsi son électrique interpréta­tion de L’ange vagabond ,en hommage à Jack Kerouac, en citant les mots du célèbre poète américain d’origine canadienne-française. « Quand je suis fâché, je sacre en français. Quand je rêve, je rêve souvent en français et quand je braille, je braille toujours en français. »

Un grand monsieur, ce Richard Séguin !

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