Le Journal de Quebec - Weekend
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Le power trio féminin de punk rock Les Shirley est de retour. À peine un an et demi après leur premier album très bien reçu, Raphaëlle Chouinard (voix, guitare), Lisandre Bourdages (batterie) et Sarah Dion (basse) reviennent avec un disque hyperentraînant qui gagnera assurément de nouveaux adeptes. Le Journal s’est entretenu avec la chanteuse du groupe qui ne manque pas d’ambitions.
La musicienne folk rock Marie-Pierre Arthur a coréalisé l’album. Comment est-elle arrivée sur le projet ?
Raphaëlle : « On aime faire des mélanges un peu incongrus, parce que ça donne toujours des trucs intéressants en fin de compte. Pour notre premier album, on était allé chercher Simon Kearney. Ce n’était pas son type de musique de prime abord. […] À la base, on voulait y aller avec une réalisatrice, parce qu’on trouvait qu’il n’y en avait pas beaucoup au Québec. Le groupe de Lisandre, Comment Debord, a ouvert pour Marie-Pierre Arthur à La Tulipe. On l’avait rencontrée après le spectacle et la connexion humaine était partie. On devait faire l’album avec un réalisateur aux États-Unis. C’était quelqu’un qui avait travaillé avec des gros bands comme Bikini Kill. C’était quand même une bonne pointure. Mais un matin, les filles m’ont appelée et m’ont dit qu’on devait changer et demander à MariePierre. On l’a approchée et elle a dit oui. C’était le meilleur choix qu’on aurait pu faire. »
Quelles ont été vos inspirations pour cet album ?
Raphaëlle : « Le nouvel album de Haim, Women in Music Pt. III, m’a chavirée. Je l’ai écouté et réécouté. Ce sont trois soeurs de Los Angeles qui m’influencent beaucoup en musique. Je lance ça dans l’univers, mais je nous verrais bien ouvrir pour elles à L.A. ! Il y a aussi l’album de Turnstile [GLOW ON], qui m’a allumée à fond. Côté québécois, j’ai vraiment tripé sur Thierry Larose, Ariane Roy et Lydia Képinski. »
Le premier album des Shirley est sorti au printemps 2021. Pourquoi revenir déjà avec un nouveau disque un an et demi plus tard ?
Raphaëlle : « Je suis une personne très proactive. Les premiers mois de la pandémie, on pouvait ne rien faire et ne pas se sentir mal. Mais après un certain temps, je voulais recommencer à écrire. La plupart des chansons ont été écrites durant la pandémie et je pense que ça se reflète dans les textes. Il y a une diversité des morceaux up and down.
C’est un peu ce qui s’est passé dans ma tête. […] La réalité en 2022, c’est que si tu veux accéder à la saison des festivals, ça te prend du nouveau matériel pour les agents de booking. On a pensé à ça. Je trouve aussi que le premier album avait vécu son cycle normal. »
L’album sonne comme une tonne de briques et pourrait vous faire voyager à l’étranger. Avez-vous des ambitions internationales ?
Raphaëlle : « Certainement. On a fait notre première tournée en Europe en avril cette année. La machine est en branle. […] Pour les États-Unis, c’est bien compliqué. C’est comme s’ils ne voulaient pas qu’on aille jouer là ! C’est extrêmement cher d’avoir les visas. On va commencer par l’Europe. »
Avec maintenant deux albums, comment allez-vous bâtir vos spectacles ?
Raphaëlle : « Ça reste à voir. Quand on a fait le nouvel album, on n’avait pas de restrictions en termes d’instrumentation. On mettait plein de couches. C’est un peu pour ça que l’album s’appelle
More is More [Plus est plus]. Mais sur scène, il faut qu’on réussisse à le rendre ! Pour les trois lancements qu’on fait en novembre, on va avoir deux guitaristes et une claviériste de plus. Marie-Pierre [Arthur] va aussi venir jouer de la basse sur quelques pièces. Ça va être un gros party ! Pour le reste de la tournée, on va probablement essayer d’amener une quatrième membre le plus possible sur scène avec nous. »
Êtes-vous contente de l’évolution du groupe et comment voyez-vous les prochaines années pour Les Shirley ?
Raphaëlle : « On est vraiment contentes de la réception par le public de notre projet. On a tellement d’opportunités qui sont intéressantes. Par exemple, on a fait En direct de l’univers la semaine passée pour Shirley Théroux. C’est elle qui tripe sur Les Shirley et qui nous a découverts sur YouTube ! Dans le paysage québécois, le nom commence vraiment à circuler. On est en train d’accéder à l’autre palier qui est un peu plus dans l’univers populaire des gens. Pour les prochaines années, on aimerait développer le marché européen, faire plus de tournées et ouvrir pour un gros groupe. Blink 182 vient de se reformer… qui sait ? [rires] »
L’album des Shirley, More is More, est sur le marché. Le groupe sera en spectacle le 19 novembre, à l’Anti de Québec, et le 24 novembre, au Théâtre Fairmount de Montréal. Pour plus d’info : facebook.com/shirleytheband