Le Journal de Quebec - Weekend
À FOND LA POP
Elle n’a plus envie de le cacher. Dans son nouvel album Emmanuelle, Rosie Valland se présente comme une artiste pop 100 % assumée.
Après avoir longtemps, de son propre aveu, dévoilé d’elle « un univers dans les réserves où tout était masqué et flou », l’autricecompositrice-interprète originaire de Granby, qu’on a connue grâce à ses albums Partir avant (2015) et Blue (2020), marche désormais à visage découvert dans les traces d’Angèle, Justin Bieber et James Blake.
« J’avais envie que les choses soient très claires, très nettes, qu’il y ait peu de choses dans mes chansons, mais que tout soit assumé, que tout soit fort. Je voulais qu’on entende les éléments qui forment la chanson », dit-elle au Journal.
Assumer son identité pop devient ainsi une façon de réaliser ses rêves d’enfant. Une première case a été cochée quand elle a entendu l’extrait Non merci à la radio, une première dans la carrière de Rosie Valland.
« Elle a été acceptée à Rouge FM. J’en suis très fière. Ça fait partie des rêves que la petite fille en moi avait. Je rêve de gagner un Félix, je rêve d’aller à Tout le monde en parle. C’est certain que c’est un album plus accessible et j’espère qu’il va résonner. »
LA VOIX EN AVANT
Assez court avec ses huit chansons et trois intermèdes totalisant 25 minutes de musique, Emmanuelle (une référence à son vrai nom RoseEmmanuelle) met aussi de l’avant la voix de Rosie Valland comme jamais elle ne l’avait fait jusqu’à maintenant.
« Quand j’écoute des chanteuses comme Céline Dion, c’est la voix qui me touche », explique-t-elle.
Pour construire des mélodies minimalistes, accessibles et apaisantes, Rosie Valland dit avoir travaillé à l’américaine en misant sur la force du nombre.
« J’ai collaboré avec beaucoup de gens. C’est un album qui s’est fait sur un an, j’ai travaillé avec des beatmakers. Il y a eu beaucoup de production, beaucoup de postproduction », raconte la chanteuse, qui a constaté que de « la pop bien faite, c’est complexe ».
« Ce n’est pas pour rien que vingt personnes travaillent sur une chanson de Justin Bieber. Les meilleurs du monde composent des chansons que tu retiens en une seconde. Dans les chansons de Dua Lipa, il y a des lignes de basse incroyables. Je vois beaucoup de virtuosité. »
À LA ANGÈLE
À la parution récente de Non merci, un parallèle a vite été tracé avec Angèle. Sur un rythme dansant, la féministe qui sommeille en Rosie Valland dénonce avec un rafraîchissant sans-gêne les hommes de l’industrie musicale qui l’ont rabaissée.
Lancée plus tôt cette semaine, la chanson Tour à tour emploie la même recette, cette fois pour parler de notre « propension à oublier nos parts d’ombre ».
Comme la vedette belge, les rythmes électro-pop servent de joyeux enrobage à un discours sérieux ou sarcastique.
« C’est une artiste que j’admire beaucoup dans le sens qu’elle montre que c’est possible de faire ça en français, affirme Rosie Valland. Il y a moyen de dire les choses et que ça sonne bien, que ce soit chantant et dansant. Après ça, j’ai mon propre univers, mais c’est certain que c’est une influence. »
Emmanuelle, de Rosie Valland, en vente depuis le 28 octobre. Spectacle-lancement le 23 novembre, au Ministère, à Montréal.