Le Journal de Quebec - Weekend
LAISSER LA PLACE AUX ÉMOTIONS
Le chanteur français Michel Fugain était de passage à Montréal mercredi pour promouvoir la sortie prochaine de son nouveau spectacle Michel Fugain fait bandapart.
Rejoint à l’hôtel Gault dans le Vieux-Port, où il avait donné rendez-vous à l’Agence QMI, le chanteur a expliqué que ce nouveau spectacle, qu’il tourne présentement de l’autre côté de l’Atlantique, serait festif et à valeur ajoutée.
Alors qu’il devrait arriver sur scène sur la pièce Soleil, qui donnera le ton, il reprendra tous les grands classiques du Big Bazar.
« Il ne manque d’ailleurs qu’une seule chanson pour avoir le rythme du spectacle comme je l’entends. Mais ce n’est pas compliqué si vous prenez en compte le plaisir des gens, l’intérêt des gens », a indiqué le fondateur du groupe de variétés.
« À partir du moment où vous avez une chronologie, les chansons s’imposent d’elles-mêmes et correspondent à la nostalgie des gens. Le choix des chansons a été fait au fil des mois, au fil des années », a-t-il ajouté.
Entretenant une relation familière avec le Québec et où il aime toujours revenir, Michel Fugain, qui a célébré son 80e anniversaire en mai dernier, avait envie dans ce nouveau spectacle de raconter ses chansons, d’aller à l’essentiel et de laisser toute la place aux émotions.
« Je déconne sur la façon dont ç’a été fait, où elles ont été faites, mais aussi un peu sur tout, sur toute notre vie. Si je prends par exemple la chanson Les Acadiens, elle est partie de chez Robert Charlebois parce qu’il m’a fait découvrir la musique cajun. Au-delà de la chanson, c’est une rencontre et une histoire que les gens ne connaissent pas forcément », a-t-il expliqué, une cigarette à tabac chauffé à la main.
Établir cette relation avec son public, tôt dans le spectacle, est d’ailleurs primordial pour lui. Il prévient : « Le contact doit se faire dès le début. Il n’est pas question de faire un défilé de chansons et de saluer la foule après quatre chansons ».
LE SECRET DE LA LONGÉVITÉ
Dans une forme resplendissante, l’auteur-compositeur a expliqué à l’Agence QMI qu’il n’y avait pas de formule magique pour garder la forme. « Je suis né dans le bon chou », a-t-il simplement dit en riant.
« Je suis un homme heureux. J’ai une femme que j’aime – sa sirène, comme il se plaît à l’appeler et qui l’a sauvé, dit-il, il y a 20 ans, après le décès de sa fille –, je ne suis pas seul, j’aime et je suis aimé. C’est magnifique et c’est un moteur colossal et inarrêtable. Je ne me morfonds pas, ni sur la vie ni sur les difficultés », a soutenu le monument de la chanson française.
« La création, la musique, c’est ce qui me motive et c’est ce qui me donne toute cette énergie. […] L’énergie, tout repose sur l’énergie. Les économistes vous le diront », a-t-il ajouté en rigolant.
LES 50 ANS DE BRAVO, MONSIEUR LE MONDE
Campé dans l’esprit hippie, le Big Bazar a, dans ses années d’activité, écrit plusieurs chansons sur la planète ou des enjeux environnementaux, notamment la pièce Bravo, monsieur le Monde ,écriteilya50ans.La chanson, qui sera d’ailleurs expliquée dans le spectacle, est toujours d’actualité ; une incompréhension pour l’artiste.
« Les problématiques sont les mêmes qu’il y a 50 ans, a constaté l’auteur de la chanson avec une certaine frustration. On peut se demander comment c’est possible. Il y a 50 ans, il y avait un problème écologique, de survie et de protection de la planète. Cinquante ans après, on se retrouve avec le même. Ça veut dire qu’on ne l’a pas traité, on n’est pas intervenu, par flemme ou par négligence ou indifférence ».
« On n’avait pas pensé aux conséquences et maintenant tout le monde est en urgence. Quand il faut prendre des mesures contraignantes, que fait l’argent mondial, que fait la finance mondiale, elle se traîne les pieds », a-t-il déploré.