Le Journal de Quebec - Weekend
Laisser la place à la musique
Cinq questions à Sylvie Tremblay, productrice de Belle et Bum Tout au long de sa carrière, Sylvie Tremblay ne s’est jamais cantonnée dans un genre.
Elle a produit 700 épisodes de la série jeunesse Ramdam, une vingtaine d’épisodes d’Une autre histoire, en plus de s’occuper depuis une dizaine d’années du jeu scientifique maintes fois primé Génial. Depuis huit ans, elle a pris en main le grand happening musical Belle et Bum.
En cette fin de semaine où l’on célèbre la musique avec le Gala de l’ADISQ, l’occasion est belle de faire de l’oeil à une émission qui depuis 20 ans en fait l’éloge.
Qu’est-ce qui fait le succès et la pérennité de Belle et Bum ?
Notre matière première est entièrement renouvelable. Nous avons depuis 20 ans le mandat de faire découvrir la relève musicale et c’est un contenu sans fin. La présence de Normand Brathwaite y est aussi pour beaucoup. Il a apporté une grande proximité en étant proche des gens, des artistes. Il peut poser des questions toutes simples comme « Pourquoi tu fais ça ? ». C’est son style unique, authentique qui est favorable au concept. Un des éléments qui nous distinguent, c’est d’avoir des animateurs-musiciens. Lors du pilote, Mélissa Lavergne faisait partie d’une fanfare qu’avait rassemblée Luc Boivin, le directeur musical de l’époque. Normand n’a plus voulu s’en passer. Et tout l’essor musical passe aussi par le band. Les musiciens ont une complicité totalement naturelle. Ils sont solides. C’est le coeur de l’émission. C’est comme si les artistes défilaient dans leur salon.
Qu’est-ce qui fait un bon déroulement de show ?
On aime miser sur une parenté entre des invités. Le line-up est conçu à partir de ça. On regarde, toute l’équipe ensemble, les artistes qui lancent des albums. Et on commence des mix d’artistes. Par exemple, on voulait présenter Ariane Moffat aux Louanges. Il a fait ses premières parties par la suite. Quand on réussit ça, on est vraiment contents. Pendant la pandémie, on avait perdu notre public et la possibilité de faire des perfos de groupe. Ces numéros où des artistes s’ajoutent aux choeurs et où les autres musiciens s’intègrent dans la chanson de l’un, c’est ça, Belle et Bum.
C’est un peu comme faire un gala chaque semaine parce que les numéros sont exclusifs. De quoi ont l’air les préparatifs ?
On commence à travailler sur une émission 4 à 5 semaines en avance et on travaille toujours sur cinq émissions en même temps. On répète le lundi, on tourne le mardi et on monte le mercredi tout en continuant à travailler sur le contenu et les enchaînements des autres émissions jusqu’au vendredi. Nos musiciens ont huit perfos à apprendre en plus du bloc « guitare à gogo » avec Simon Godin (directeur musical et guitariste) et Jean-François Beaudet (guitariste). On cherche à retrouver le son de chaque artiste en plus de créer des univers.
Peu d’émissions offrent une tribune où les artistes peuvent interpréter leur propre matériel. Sentez-vous une mission ?
On a assisté à la naissance de nombreux artistes. Plusieurs ont fait leur première télé avec nous. On s’est aussi diversifiés musicalement en s’ouvrant à tous les styles musicaux allant de l’électro au folk, en passant par le rock. On a aussi élargi nos invitations en recevant des musiciens solistes. Tous sont extrêmement reconnaissants. Je n’ai pas d’étude récente, mais à une époque pas si lointaine, on avait la preuve qu’il y avait une hausse des ventes de disques ou d’achats sur les plateformes après un passage à Belle et Bum.
En 20 ans, quels sont les moments qui vous restent en mémoire ?
Je me souviens d’une performance endiablée avec Plume Latraverse, Lulu Hugues a fait pleurer Normand en chantant un air d’opéra, il y a quelque chose qui émane d’un récent enregistrement avec Richard Séguin alors que tout le monde était rassemblé autour de lui. Lors de la 300e émission, nous avons réuni les cinq belles (Sophie Durocher, Claudine Prévost, Roxane St-Gelais, Geneviève Borne et Mélissa Lavergne), un moment unique et vibrant, les perfos des Français comme Katerine, M, Lou Doillon, et partager la scène avec de grands noms de la musique africaine comme Angelique Kidjo, H’Sao ou Johonny Clegg. Et les émissions spéciales de Noël, véritables partys !
Belle et Bum,
Samedi 21 h à Télé-Québec.