Le Journal de Quebec - Weekend
Béni des DIEUX (DE LA GUERRE)
Kratos est de retour. Et il est dans une forme phénoménale. Le dieu grec entame aujourd’hui sa mission la plus périlleuse à ce jour dans God of War: Ragnarök, un jeu d’aventure grisant, brutal et somme toute pratiquement parfait.
Attendu, ce God of War: Ragnarök ? Oh que oui ! Certains iraient même jusqu’à affirmer qu’il s’agit du jeu le plus attendu de l’année. Et ils n’auraient pas tort ; après tout, son prédécesseur, lancé en 2018, avait donné un nouveau souffle à la populaire saga amorcée 13 années auparavant.
On reprend ici (presque) exactement où s’était terminé le chapitre précédent. Trois années ont beau s’être écoulées depuis les événements de God of War, on retrouve notre héros et son fils Atreus subissant encore et toujours les foudres de Freya, après qu’ils eurent tué son fils Baldur.
ÉVITER LA FIN DU MONDE
C’est donc avec un sentiment de déjà-vu (pas forcément désagréable, tout de même) que s’amorce cette nouvelle aventure, ramenant le joueur dans des lieux familiers, peuplés par des personnages qui le sont tout autant. Mais ce sentiment de redite n’est qu’éphémère. Car on réalise bien vite que même s’il utilise le même tremplin qu’autrefois, God of War: Ragnarök est bien déterminé à nous propulser dans un univers bien singulier, avec une intrigue nouvelle et aux proportions décuplées.
Kratos et son fils Atreus doivent ici traverser les neuf mondes d’Yggdrasil pour tenter de désamorcer le Ragnarök, cette série d’événements prophétiques de la mythologie nordique menant à la fin du monde. Rien de moins.
DYNAMIQUE COMPLEXE
Cette fois-ci, les enjeux sont donc, évidemment, bien différents. Tout comme la dynamique entre Kratos et Atreus. Car celui qui était un gamin chétif la dernière fois où on l’a croisé est désormais un adolescent frondeur, aguerri et puissant. Son apport aux combats est plus grand et mieux géré par l’intelligence artificielle qui en tire les ficelles.
La relation avec son père – tendue, disons – devient elle aussi plus profonde et complexe, venant étoffer davantage l’intrigue et les dialogues. Car à l’instar du chapitre précédent, God of War: Ragnarök est un jeu inévitablement bavard.
Et c’est tant mieux. Car il se frotte à la mythologie nordique, un monde aussi vaste que touffu, nécessitant contexte et explication pour que le joueur en saisisse pleinement les subtilités. Ceci est d’ailleurs exécuté avec beaucoup de doigté, au fil d’une intrigue prenante et particulièrement bien ficelée, sans jamais devenir didactique.
COMBATS PRENANTS
Mais le nerf de la guerre, la fondation même de God of War, demeure sans contredit ses combats haletants, dynamiques et grisants. C’est toujours aussi brutal, certes, l’hémoglobine coulant à flots, déversée généreusement autant sur le sable que la neige.
Ils sont toutefois un tantinet plus fluides avec des attaques revues et raffinées, offrant une prise en main instinctive et satisfaisante.
Ces combats seront également davantage immersifs pour les propriétaires de PlayStation 5 (console sur laquelle ce test a été effectué) puisque God of War: Ragnarök exploite pleinement les avancées technologiques. Retour haptique et gâchettes adaptatives, en plus du son 3D, viennent donc rehausser l’expérience de plusieurs crans.
God of War: Ragnarök s’impose donc instantanément comme un indispensable pour tout fan du genre. Sera-t-il le jeu de l’année ? Seul l’avenir nous le dira. Mais il est manifestement en bonne position pour finir 2022 au premier rang.