Le Journal de Quebec - Weekend

UN FILM POUR RÉCHAUFFER LES COEURS

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

« On va arriver à Noël en même temps que tout le monde », dit-on souvent, à l’approche du temps des Fêtes. Cette expression bien de chez nous, qui résume parfaiteme­nt la course folle précédant les réveillons de Noël, a beaucoup inspiré India Desjardins pendant l’écriture de sa comédie romantique 23 décembre, un projet qu’elle porte en elle depuis plus de dix ans. « J’ai voulu faire un film de Noël rassembleu­r et lumineux », confie-t-elle.

23 décembre prend l'affiche le 25 novembre

Pour l’auteure et scénariste, c’est donc un vieux rêve qui se réalise enfin avec la sortie, le 25 novembre prochain, de ce film choral réunissant une pléiade de vedettes, dont Virginie Fortin, François Arnaud, Catherine Brunet, Stéphane Rousseau, Guylaine Tremblay, Michel Barrette et Bianca Gervais.

Grande fan de films de Noël, India Desjardins souhaitait depuis longtemps en écrire un qui refléterai­t notre façon de vivre le temps des Fêtes au Québec. Une série d’événements qui sont venus bouleverse­r son Noël de 2011 lui ont donné une idée de film qu’elle a commencé à coucher sur papier peu de temps après.

« Cette année-là, mon beau-père a eu un malaise cardiaque et ç’a tout chamboulé notre journée », relate l’auteure de la série à succès Le journal d’Aurélie Laflamme ,en entrevue au Journal.

« Il y a plein de drôles de hasards qui sont arrivés ce jour-là. J’adore les films de Noël et les rebondisse­ments de cette journée m’ont inspirée. Les fêtes, c’est une période tellement stressante pendant laquelle on se met énormément de pression. Il suffit qu’il arrive une maladie ou une tempête de neige pour que nos plans soient chamboulés. Dans les films de Noël américains, il tombe souvent une petite neige magique à la fin. Mais nous, ce n’est pas magique quand on doit aller voir sa famille à l’autre bout de la province pendant une grosse tempête de neige. »

OBSTACLE

India Desjardins ne s’en cache pas : l’écriture de ce rare film de Noël québécois a été longue et ardue. L’auteure admet avoir souvent remis en question le projet, si bien que le scénario qui a finalement été porté à l’écran par la réalisatri­ce Miryam Bouchard (Mon cirque à moi) est « peutêtre la 573e version », glisse-t-elle en riant.

« J’ai été mon premier obstacle, admetelle. Ça m’arrive souvent d’avoir le syndrome de l’imposteur et je me suis mis un gros défi en incluant plusieurs personnage­s dans le scénario et en insistant pour que le film se déroule sur seulement une journée. Si j’avais écrit un récit étalé sur plusieurs semaines, les enjeux auraient peut-être été plus forts, mais ça n’aurait pas été la même histoire. Je trouvais ça le fun, de raconter le chaos d’une journée. »

Les comparaiso­ns avec Love Actually

– un classique du genre – sont évidentes. India Desjardins apporte toutefois quelques nuances.

« C’est sûr que Love Actually fait partie de mes influences, car c’est un film que j’adore. Mais je me suis rapidement rendu compte qu’on ne peut pas rivaliser avec ça. Tout d’abord, parce que c’est un film qui a coûté 45 millions $ et que nous, au Québec, on fait des films avec 4-5 millions $ », argue-t-elle.

PERSONNAGE­S FÉMININS

Construit comme un film choral, 23 décembre relate les péripéties de plusieurs personnage­s dont les destins s’entrecrois­ent, à la veille du réveillon de Noël. Comme elle l’a toujours fait dans ses romans, India Desjardins a voulu mettre de l’avant des personnage­s féminins forts.

« Ce que je reproche aux films de Noël destinés au grand public, c’est qu’ils sont souvent centrés sur des personnage­s principaux masculins, déplore-t-elle. J’ai voulu faire un film où les personnage­s féminins ne seraient pas définis par leur histoire d’amour. »

India Desjardins tenait aussi à se faire plaisir en incluant plusieurs éléments dont elle rêvait depuis longtemps. Ainsi, le long métrage a été en partie tourné dans le décor majestueux du Château Frontenac, très féérique avec ses décoration­s scintillan­tes. On peut aussi y entendre plusieurs chansons de Noël québécoise­s, comme du Beau Dommage et du Maryse Letarte.

« Pour moi, le film, c’est un sucre à la crème, résume-t-elle. Je ne voulais pas réinventer le genre. Je connais bien les codes des films de Noël, je les ai pris et je les ai adaptés à mes valeurs. »

En ce qui concerne la distributi­on, c’est elle-même qui a eu l’idée de confier l’un des rôles principaux du film à Virginie Fortin, disant avoir « le même style d’humour qu’elle ». Le personnage qu’elle joue, une auteure de romans jeunesse, peut d’ailleurs être vu comme une sorte d’alter ego d’India Desjardins.

Le film 23 décembre prendra l’affiche au moment où les Québécois s’apprêtent à vivre leur premier Noël « normal » en trois ans. Un beau hasard, selon India Desjardins.

« Je suis contente que ça sorte après la pandémie parce que je pense qu’on a besoin de voir des choses qui nous mettent de bonne humeur. Personnell­ement, j’ai atteint mon maximum de noirceur au cours des dernières années. Là, j’ai envie qu’on me fasse plaisir, qu’on me fasse rire et qu’on me fasse du bien. C’est ça qu’on a voulu faire avec ce film. »

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François Arnaud et Catherine Brunet dans le film 23 décembre.
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