Le Journal de Quebec - Weekend

UN TREMPLIN NOMMÉ STARMANIA

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe@quebecorme­dia.com

PARIS | Starmania a beau avoir été créé il y a plus de 40 ans, la Québécoise Gabrielle Lapointe avoue avoir été frappée par l’actualité de son propos, touchant à la fois l’écoanxiété, l’identité de genre et la soif de célébrité. « On a beaucoup à apprendre de cette dystopie et de grandes leçons à en tirer », plaide-t-elle.

Gabrielle Lapointe avoue ne pas saisir entièremen­t l’ampleur du phénomène Starmania .Et on ne peut la blâmer : à 19 ans, elle n’a pas vécu l’effervesce­nce causée par le spectacle en temps réel, la dernière mouture de l’opéra rock s’étant conclue avant sa naissance.

Mais elle réalise tout de même pleinement la taille du tremplin sur lequel elle pose aujourd’hui les pieds en enfilant la perruque blonde de Cristal. Car Starmania a propulsé moult carrières avant la sienne, donnant entre autres des ailes à Martine St-Clair, qui incarnait ce même personnage dans la première édition québécoise du spectacle, en 1980.

« J’y ai beaucoup pensé au début. Mais moins maintenant », avance Gabrielle Lapointe, rencontrée la semaine dernière, quelques heures avant la première représenta­tion de Starmania en sol parisien.

« Je sais que c’est un super bel atout sur un curriculum vitae, et j’espère que ce sera un tremplin qui me permettra de faire d’autres projets aussi beaux, idéalement au Québec. Mais j’essaie surtout de me concentrer sur le moment présent pour vivre pleinement cette aventure », poursuit-elle.

« BESOIN DE VARIÉTÉ »

Avant de décrocher le rôle de Cristal dans l’opéra rock Starmania, Gabrielle Lapointe ne comptait à son actif que quelques choeurs dans des opéras québécois, en plus d’une poignée d’apparition­s en tant que figurante ou encore dans des publicités télévisées.

Le théâtre musical, elle en rêvait ardemment, et ce, depuis un bon moment.

« J’aime cette forme d’art parce qu’elle me permet de faire tout en même temps : jouer, chanter et danser. Je pense que si j’étais seulement chanteuse, ça ne serait pas assez. J’ai vraiment un besoin de variété dans mon art », confie-t-elle.

C’est donc exactement ce que Cristal lui permet de faire, rôle qu’elle partage à parts égales avec la chanteuse Lilya Adad. Sur scène, Gabrielle Lapointe prend plaisir à personnifi­er cette jeune femme ayant jusqu’alors traversé la vie avec des oeillères fermement vissées de part et d’autre de son visage.

Mais sa rencontre avec Johnny Rockfort – et le coup de foudre subséquent – viendra éveiller autant son regard que sa conscience à une réalité bien moins rutilante que celle qu’elle s’était imaginée.

«Le clash entre Cristal – la bourgeoisi­e – et Johnny – la déchéance – est immense. Ça lui fait réaliser que la vie qu’elle connaît est un mensonge. Il y a des trucs qui doivent changer. Et elle va être prête à poser de grands gestes, peut-être pas les meilleurs, pour brasser l’ordre établi », résume Gabrielle Lapointe.

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