Le Journal de Quebec - Weekend
LA RESTAURATION DE LUXE SUR LE GRILL
Anya Taylor-Joy, Nicholas Hoult, Judith Light, Janet McTeer et John Leguizamo ne sont que quelquesuns des convives du restaurant de Ralph Fiennes dans cette satire produite par Adam McKay, à qui l’on doit Déni cosmique…
Bienvenue à Hawthorn, un restaurant haut de gamme situé sur une île et où travaille Julian Slowik, un chef renommé. Les plats se succèdent, tous plus somptueux les uns que les autres. Concepts, écume de lait, pétoncles posés sur des cailloux, etc., chaque assiette est plus éblouissante – ou ahurissante – que la précédente. Autour des tables en bois laqué noir, différents invités, tous ayant payé une fortune pour s’asseoir devant une cuisine ouverte dans laquelle officie le redoutable chef et ses employés.
L’idée de départ vient de Will Tracy, scénariste connu pour Succession, série noire et atypique de HBO.
« Il y a quelques années, nous étions à Bergen, sur la côte ouest de la Norvège et je me suis fait recommander un restaurant. Il fallait attendre qu’un bateau vienne nous chercher et nous conduise à une île sur laquelle il n’y avait rien d’autre que ce resto. Il faut savoir que je suis un peu claustrophobe et j’ai eu le même sentiment que Margot [NDLR Le personnage d’Anya Taylor-Joy] quand j’ai réalisé que j’allais passer quatre heures sur cette île. Je ne connaissais personne, tout pouvait arriver et j’ai commencé à angoisser », a-t-il expliqué lors de la conférence de presse de présentation du film au Festival de Toronto.
« Je me suis dit que je tenais un début d’idée. Je connais Seth [Reiss, scénariste de Late Night with Seth Meyers] depuis des années. Un jour, lors d’un repas, je lui ai parlé de cet embryon d’idée, j’ai parlé de mon expérience et nous avons structuré le film en conséquence. »
LA SOIRÉE DÉGÉNÈRE
Évidemment, tout arrive dans la plus pure tradition des satires produites par
Adam McKay, et comme le réalisateur Mark Mylod qui signe ici son premier long métrage a également oeuvré dans la série Succession, on se doute bien que les événements sont particulièrement saignants… dans tous les sens du terme.
TRUCS DE PROS
Par contre, si les rebondissements relèvent du domaine de la fiction la plus débridée, les plats et la cuisine du chef Julian Slowik sont, eux, presque réels. Presque ? Oui, car Mark Mylod a demandé à la cheffe étoilée Dominique Crenn, de dispenser son savoir à Ralph Fiennes.
« Ce n’est pas tant le fait de cuisiner qu’elle m’a montré dans la mesure où, en tant que chef, je ne cuisine pas sauf vers la fin du film. C’est plus la conduite à l’intérieur de la cuisine. Elle m’a donné énormément de trucs sur la manière de communiquer, de bouger, de parler aux gens ainsi que tous les raccourcis de communication dans une cuisine de ce niveau », a indiqué Ralph Fiennes aux médias en marge de la conférence de presse.
« Je me suis plongé dans la psychologie de quelqu’un qui essaye de perfectionner son art. Mon personnage a perdu ce qui l’animait au début de sa carrière. Le personnage d’Anya le pousse à se remémorer et à se reconnecter avec sa passion », a-t-il précisé lors de la conférence de presse. Pour Anya Taylor-Joy, participer à The menu lui a ouvert de nouveaux horizons.
« Ça m’a permis de découvrir toutes sortes de nouveautés. J’avoue que je ne sais pas du tout si j’aurais choisi une expérience culinaire de ce calibre si ce n’avait pas été du film. Je suis une cuisinière atroce ! De voir la manière dont la cuisine est utilisée comme une forme d’art m’a donné un respect pour cette discipline. »