Le Journal de Quebec - Weekend

LES LIVRES QU’IL A AIMÉS

Si on lit depuis des années tous les romans de l’écrivain français Bernard Werber, on sera sûrement curieux de découvrir ce que lui lit !

- KARINE VILDER

Quel serait pour vous l’un des plus grands livres de la littératur­e ?

Je dirais tous ceux qui m’ont apporté beaucoup, des livres où il y avait un choc émotionnel, des livres dans lesquels l’histoire m’intéressai­t plus que ce qui se passait dans ma vie. Je pense entre autres à Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes, un grand classique de la littératur­e américaine qui raconte l’histoire d’un éveil de l’esprit. C’est un des rares livres qui m’a fait pleurer et tourner les pages sans que je puisse m’arrêter de dire : « Bon sang, qu’est-ce qui va se passer ? » Ici, en France, c’est un livre enseigné dans les écoles. Vous pouvez maintenant nous parler de vos romans coups de coeur ?

D’abord, il y a Fondation d’Isaac Asimov parce que c’est un livre qui m’a permis de comprendre la politique et l’histoire. Pour moi, c’est comme un guide de lecture, un moyen de comprendre comment avance l’humanité. J’attends d’un livre la découverte d’un concept que je n’avais pas compris et Fondation est le premier livre qui m’a fait cet effet-là. Il m’a ouvert des perspectiv­es sur les éléments de l’actualité.

Il y a aussi Dune de Frank Herbert, qui renferme beaucoup de réflexions sur comment l’intelligen­ce sauvera le monde. La spirituali­té et l’écologie influent sur l’histoire, ce ne sont pas juste des distractio­ns, et pour moi ce sont des enseigneme­nts complets.

Et puis il y a Ubik de Philip K. Dick, le premier livre qui m’a fait réaliser que je n’avais aucun moyen d’avoir des certitudes sur les informatio­ns. Il n’y a pas une seule chose à propos de laquelle on peut dire qu’on est sûr. Et si vous pouviez ajouter un autre titre, ça serait… L’île mystérieus­e de Jules Verne. Je l’ai lu vers l’âge de huit ans et c’est là que j’ai découvert pour la première fois qu’avec un livre, on pouvait oublier le monde. Récemment, un livre a-t-il réussi à vous emballer ?

Oui, le livre de mon fils, Jonathan Werber,

Les enfants de la discorde. C’est un roman historique sur la guerre de Vendée. Je suis en train de le lire, mais réellement, je trouve ça bien. Quand il a écrit ce livre, il m’a dit : « Tiens, ça va te plaire ! » Est-ce qu’il y a un livre qui, pour vous, a été plus important que tous les autres ?

Un livre qui m’a beaucoup parlé, c’est le

Tao-Te-King, un livre chinois qui a été écrit il y a peut-être 2000 ans et dont on attribue l’écriture à Lao-Tseu, qui veut dire « vieux monsieur ». C’est un livre qui fonctionne sur des mécanismes de paradoxe, des petits aphorismes qui expliquent le monde par paradoxes.

Éloge de la fuite de Henri Laborit a aussi longtemps été sur ma table de chevet. Dès qu’un problème surgit, je n’insiste pas, je m’en vais. C’est ma manière de ne pas rentrer dans la colère. En fuyant, on ne se détruit pas soi-même. Ceux qui veulent toujours avoir raison s’épuisent et au final, s’autodétrui­sent. J’évite toutes les formes de conflits, et du coup, je ne me mets pas en colère. Vous vous rappelez un roman que vous avez lu en diagonale

Je me rappelle plutôt un roman qui ne m’a pas plu. J’ai lu le premier tome de

Blackwater de Michael McDowell et je m’attendais à quelque chose de nettement mieux, parce qu’on m’en avait dit beaucoup de bien. Alors j’ai été agréableme­nt déçu ! Par contre, l’objet livre est très beau. Qu’avez-vous l’intention de lire au cours des prochaines semaines ?

Il y a plusieurs livres, mais je ne sais pas s’ils vont me plaire. Le prochain que je compte lire est Billy Summers de Stephen King. Par moments, cet auteur est brillant et par moments, il exploite des formules. Je suis un lecteur très difficile. J’attends un émerveille­ment total. Je décompose comment le livre a été fait et j’ai des exigences.

Je vais également donner une autre chance au Problème à trois corps de l’écrivain chinois Liu Cixin. Je l’ai commencé et j’ai trouvé sa lecture un peu pénible, mais maintenant que je sais qu’on en a tiré une série, j’ai envie de voir comment il est composé.

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