Le Journal de Quebec - Weekend
LA COMÉDIENNE KARELLE TREMBLAY LANCE SON PREMIER ALBUM
Karelle Tremblay a mis sa carrière de comédienne sur pause, pendant deux ans, pour laisser toute la place à son projet musical, Goodbye Karelle. Ainsi est né Hugh Greene & The Lucies Made Me, un premier opus alliant explorations mélodieuses, influences à la Leonard Cohen et questionnements existentiels.
Au moment où vous lirez ces lignes, Karelle Tremblay l’actrice sera de retour sur vos écrans dans l’émission STAT. Celle qui a grandi sur les plateaux de télévision et de cinéma adore son métier à l’écran et le fait qu’elle a mis entre parenthèses cette importante facette de sa vie pour se consacrer à l’écriture de son premier album montre à quel point la musique lui est précieuse.
« J’ai toujours écrit et écouté beaucoup de musique. J’écrivais des chansons. La musique m’a toujours énormément touchée », explique la fille d’un jazzman et d’une mère chanteuse qui a été élevée dans une maison « où il y avait des guitares partout ».
On entend d’ailleurs son papa jouer sur l’intro et la pièce Sneakers figurant sur son album.
UN ALBUM THÉRAPEUTIQUE
Si son nom d’artiste n’était qu’un clin d’oeil à un ami qui lui avait lancé : « Goodbye, Karelle ! » au moment où elle réfléchissait à une appellation de scène, la principale intéressée s’est rendu compte qu’inconsciemment, elle cherchait à s’émanciper de Karelle, la comédienne.
« Toute ma vie, j’ai été une actrice. Des acteurs, on s’intéresse un peu aux potins, aux grandes lignes. Le fond de moi, mon âme, mon coeur, les gens n’avaient pas accès à cela. J’ai envie de dire qui je suis vraiment », confie-t-elle.
Coréalisé avec Jean-Philippe Levac, ce premier album est né de grands sentiments : des peines amoureuses tout d’abord, une fuite de trois mois à Paris, des remises en question venues avec une période creuse et divers questionnements existentiels, notamment reliés à l’identité de genre.
« C’est sûr que cela a été thérapeutique. J’avais envie de contrôler mon narratif, de traiter de qui je suis, d’où je viens et de ce qui m’habite. L’importance de mon entourage, ces gens qui me disaient : “Sors de toi.” J’aborde l’estime de soi, l’amour et mon identité de genre qui est complexe et pas claire », précise la jeune femme de 27 ans.
L’autrice parle parfois d’elle-même au masculin sur ce disque qu’elle décrit comme un album de chansons à textes rempli de folk, de guitare acoustique (avec laquelle elle compose, ainsi qu’au piano) et qui touche un certain rock alternatif.
« Avec une musicalité qui rappelle Beck ou Cohen dans la voix et la poésie chantée », ajoute l’autodidacte qui écrit toutes ses paroles.
Si l’artiste a repris le chemin des plateaux de tournage (où elle se sent si bien qu’elle a l’impression d’enfiler ses pantoufles), la musicienne en elle n’a pas dit son dernier mot. Les idées bouillonnent déjà pour sa seconde offrande, qu’elle souhaite « moins dark et plus rythmée ».
■ L’album Hugh Greene & The Lucies Made Me, de Goodbye Karelle, est offert sur les plateformes.