Le Journal de Quebec - Weekend

DENYS ARCAND VU PAR SES ACTEURS

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

Le décrivant tantôt comme « un visionnair­e de la société québécoise », tantôt comme « un grand adolescent », les acteurs qui ont travaillé avec Denys Arcand au fil des années ne tarissent pas d’éloges à l’endroit du réalisateu­r du Déclin de l’empire américain et des Invasions barbares. À l’occasion de la sortie du film Testament, Le Journal a recueilli les témoignage­s d’une douzaine d’entre eux.

LOUISE PORTAL

« Denys, c’est quelqu’un de majeur dans notre cinématogr­aphie et c’est quelqu’un de majeur dans mon parcours d’actrice. C’est grâce au succès du Déclin de l’empire américain que j’ai eu la chance d’aller tourner en France à la fin des années 1980, dans le film Mes meilleurs copains, notamment. Au Québec, il y a eu le Frère André et il va y avoir eu Denys Arcand. Parce que Denys a fait des miracles. C’est vraiment Le Déclin qui a permis au cinéma québécois de rayonner partout sur la planète. Et on est toujours sur cet élan. Il nous a ouvert des portes ».

RÉMY GIRARD

« Ça fait sept films que je tourne avec Denys. Il me dit souvent : moi, je les écris, toi, tu les joues. Comme de fait, je suis à l’aise avec sa langue, ses dialogues et la façon qu’il a de décrire les choses. Je suis très fier d’avoir la chance de jouer dans ses films depuis 40 ans. Ensemble, on est quand même allés jusqu’aux plus hautes récompense­s, comme Cannes et les Oscars... C’est tout un parcours qu’on a eu ensemble. C’est aussi Denys qui m’a fait découvrir le cinéma. Avant ma rencontre avec lui, je pensais que j’étais destiné à une carrière au théâtre. Finalement, je lui dois la carrière que j’ai eue au cinéma ».

YVES JACQUES

« J’ai fait six films avec Denys, dont son nouveau, Testament, dans lequel j’ai un petit rôle. Denys nous a connus, Rémy et moi, sur la scène du théâtre du Trident, à Québec, dans les années 1980. On jouait dans un sketch qu’il avait écrit. Après, il nous a pris dans presque tous ses films. Ç’a été une belle histoire d’amour de cinéma. C’est vraiment le premier qui m’a dirigé dans un vrai premier rôle au cinéma dans Le déclin de l’empire américain. Pour moi, c’est évident que c’est inoubliabl­e, et il a été mon mentor de cinéma, je dois dire, pendant plusieurs années. Et c’est toujours un bonheur de retravaill­er avec lui. »

PIERRE CURZI

« Denys, je trouve que c’est un fabuleux conteur et évidemment un réalisateu­r accompli. Une des choses dont on ne parle pas souvent et qui est discrète chez lui, c’est que c’est un travailleu­r. Je le vois à la qualité des scénarios qu’il écrit. Je sais que quand il affirme certaines choses dans ses scénarios, c’est parce que c’est documenté. Et souvent, c’est de la documentat­ion qui va assez loin. Je me souviens de l’avoir entendu dire que pour La chute de l’empire américain, il était allé en prison parce qu’il voulait voir quel genre de personnes étaient en prison. Il vérifie avant d’écrire, ce qui donne des scénarios solides et des dialogues dont il ne veut pas qu’on sorte. Parce que les mots qu’il écrit sont pesés et précis. On ne peut pas changer une phrase de Denys. Ce métierlà, il le possède profondéme­nt. »

DOROTHÉE BERRYMAN

« Certaines rencontres sont marquantes dans le parcours d’une vie et ma rencontre avec Denys Arcand est de celles-là. Bien entendu, l’énorme succès critique et populaire du film Le Déclin de l’empire américain peut propulser une carrière. Mais c’est plutôt sur le plan artistique et personnel que l’expérience fut déterminan­te. C’est le sentiment d’avoir été choisie, la confiance que m’a accordée Denys et la liberté qui en découle, le bonheur de le surprendre et la joie d’un plateau où règne l’harmonie : j’ai été sous la direction de Denys Arcand une artiste libre et heureuse ! »

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PHOTO MARTIN ALARIE
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