Le Journal de Quebec - Weekend
LA PATERNITÉ ET LES MIRACLES DE LA VIE, SELON CRi
L’artiste et producteur montréalais de musique électronique CRi entre dans une nouvelle étape importante de sa vie ; il vient tout juste de lancer un second album intitulé Miracles et est devenu papa du petit Victor, né le 4 août.
CRi, de son vrai nom Christophe Dubé, n’en revient toujours pas de l’aspect précurseur de sa nouvelle offrande. Créé sur une période de deux ans, l’album Miracles aborde les divers petits et grands miracles de la vie.
« Les miracles, pour moi, sont des choses extraordinaires qu’on ne cherche pas à expliquer, un état d’esprit et de lâcher-prise », raconte l’artiste dont la soeur a eu un bébé en 2022 et dont la copine lui a annoncé être enceinte vers la fin du processus de réalisation de l’album.
« Cela m’a vraiment chamboulé, ce moment-là. C’est comme si ma fibre musicale le savait et m’avait préparé à être père », ajoute le papa de 33 ans qui a célébré la sortie de son disque le 22 septembre dernier avec un poupon de 4 semaines.
Sacré révélation de l’année au Gala de l’ADISQ en 2021 et récipiendaire du trophée du meilleur album pour Juvénile, CRi avoue que cette nouvelle création est venue avec une pression supplémentaire ; celle de répondre aux attentes de ses admirateurs et d’être à la hauteur de son opus précédent.
« Cela m’apaise que ce soit bien reçu. Pour moi, c’est un gros lâcher-prise et une recherche arrivant avec le début trentaine ; celle de faire confiance à la vie et d’y aller à fond dans ce qui arrive. Foncer dans l’instant présent, c’est l’état d’esprit général de Miracles », explique celui qu’on a d’abord connu pour sa reprise de la chanson Fou n’importe où de Daniel Bélanger, interprétée avec Charlotte Cardin.
SUITE LOGIQUE
Miracles est la continuité de Juvenile, dans un esprit plus pop, plus rythmé, plus rapide et plus dansant. Il a été composé en déplacement et en action, soit en tournée, dans le train, dans les lobbys d’hôtel ou en avion.
« J’observais autour de moi plein de petites choses qui se passaient et de petits miracles qui créaient de l’inspiration », ajoute l’étoile montante de la musique électronique qui a vu bon nombre de ses pièces utilisées dans des films et des séries Netflix.
Miracles arrive également avec une approche plus assumée des interventions vocales des collaborateurs de CRi, notamment sur les morceaux Astray avec le groupe Half Moon Run, Silhouette avec Klô Pelgag, Memories avec Sophia Bel et Losing My Mind avec Jesse Mac Cormack. L’artiste s’est même permis de faire un peu Drum and bass sur la chanson Butterfly.
Mais c’est en spectacle que Miracles - qui combine état introspectif et communion dansante - prend tout son sens, assure celui qui a souffert de ne pas avoir pu offrir de tournée internationale avec son dernier album, sorti en pleine pandémie.
« Je vois les gens danser les yeux fermés. Je veux qu’on découvre cet album sur scène, qu’on s’exalte tous ensemble ! »
CRi sera en prestation au MTELUS le 7 octobre et à l’Impérial de Québec le 13 octobre prochain.
Jean-François, quelles émissions jeunesse t’ont marqué ?
Sans hésiter : Bouledogue Bazar .Je me levais aux aurores, j’ajustais les antennes avec soin, je regardais tout le dessin animé de l’hymne national avec le goéland et je restais envoûté des heures durant par l’univers de Max et Jules avec leurs personnages loufoques comme Gaston Glouton, les triplettes Ouellet et les fameux Porcsépics métalliques. Je les imitais à la perfection. Juste avant, dans cette case horaire, c’était André Robitaille avec Vazimolo et son inoubliable Boudichon, alias monsieur Poutpout qui nous accueillait tous les matins de fin de semaine. Je me souviens très bien de ce matin de 1995 où, m’attendant à retrou» ver mon émission préférée, j’ai plutôt vu le générique de Bouledogue Bazar. Absolument dévasté, je m’étais précipité dans la chambre de mes parents en pleurnichant : « Vaz…Vazi…molooo-o-ooo, c’est pas Vazi-iii-moloooo !!! C’était mon premier deuil télévisuel.
Quels sont tes plus beaux souvenirs télé liés à l’enfance ?
Pour les fêtes de Noël dans la grosse famille, ma soeur et moi avions préparé tout un spectacle à partir des « Bouledogue Clips » de Bouledogue Bazar. C’étaient des vidéoclips mettant les différents personnages en vedette. On répétait pendant des semaines pour perfectionner notre spectacle, on se confectionnait des costumes, des accessoires, des décors. C’était même rendu un moment très attendu pendant la soirée !
Regardais-tu beaucoup la télé lorsque tu étais tout jeune ?
Seulement les fins de semaine. Règle parentale oblige. Mais je me reprenais amplement le samedi venu !
Y a-t-il un personnage qui t’a influencé ?
C’est plus la pluralité des personnages de Vazimolo et Bouledogue Bazar qui a nourri mon imaginaire. Ça m’a servi quand j’ai animé une émission éducative pour les 6-9 ans sur les ondes de TFO qui s’appelait C’est Wow. J’avais créé 16 personnages hauts en couleur, 16 vidéoclips fous et je m’en étais donné à coeur joie.
Y a-t-il encore une chanson d’une émission qui te reste en tête ?
Il y en a plusieurs de Bouledogue Bazar, comme Pasque c’est en métal, La danse du porte-poussière, Ma Cadillac rose et Le 8 mai, maudit 8 mai, mais surtout Le cheeseburger, de Gaston Glouton. C’est avec cette chanson en audition que j’ai décroché mon rôle d’animateur dans C’est Wow. Je la connais encore par coeur.
Que penses-tu de la télé jeunesse d’aujourd’hui ?
Je crois qu’elle est essentielle et elle nourrit l’imaginaire des enfants, en plus d’être rassembleuse. Beaucoup d’enfants sont intéressés par l’offre télévisuelle jeunesse faite ici parce qu’elle parle d’eux. C’est la base d’une culture riche et partagée. Les parents d’aujourd’hui, parce qu’ils ont grandi avec la télé d’ici, vont volontiers encourager leurs enfants à suivre leur trace… J’espère juste que nos diffuseurs feront davantage confiance à une plus grande longévité sur nos écrans des émissions jeunesse…
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