Le Journal de Quebec - Weekend
L’EXORCISTE, UN FILM QUI A TRANSFORMÉ LE CINÉMA
Il y a 50 ans, un long-métrage s’apprêtait à laisser une marque indélébile dans l’imaginaire collectif, mais également sur le cinéma d’horreur tout entier. Son titre : L’exorciste, chef-d’oeuvre incontesté du regretté William Friedkin. Et même après cinq décennies, le film continue d’étoffer son héritage avec un sixième chapitre, attendu en salles dans quelques jours.
Que l’on soit amateur d’épouvante ou non, la simple mention du titre L’exorciste évoque en chacun de nous un souvenir précis, souvent viscéral.
Pour certains, c’est un sentiment de terreur pure et dure qu’il éveille. Pour d’autres, ce sont les virées entre amis au club vidéo du coin pour bâtir le programme parfait d’une soirée riche en émotions fortes. Et pour les véritables fans du cinéma d’horreur, c’est le plaisir éprouvé lors du premier visionnement d’une des oeuvres les plus importantes du 20e siècle.
Car L’exorciste s’imbrique instantanément dans notre esprit dès qu’on le découvre. Avouons-le, on y a tous pensé deux fois avant d’avaler une grande lampée de soupe au poids, aliment qui a servi d’ersatz lors du tournage des inoubliables scènes de régurgitation en projectile.
L’adaptation cinématographique du roman de William Peter Blatty met en effet en scène une fillette possédée par un puissant démon qui donnera du fil à retordre aux prêtres chargés de sauver son âme.
UNE PLACE AUX OSCARS
L’exorciste a grandement pavé la voie pour les films de genre auprès de l’Académie des arts et des sciences du cinéma, l’oeuvre de William Friedkin ayant été la première à recevoir une nomination dans la catégorie du meilleur film. Elle a finalement réussi à mettre la main sur deux statuettes dorées, soit l’Oscar du meilleur scénario adapté et celui du mixage sonore. La même année, le film a également récolté trois Golden Globes, dont celui de la meilleure actrice de soutien remis à Linda Blair.
Ces prix ont été hautement symboliques : les portes étaient désormais ouvertes pour le cinéma de ce genre.
Des films tels que Jaws, Le silence des agneaux et Get Out ont suivi les traces de L’exorciste avec des mentions dans les plus prestigieuses catégories lors de futures cérémonies.
SUITES ET DÉRIVÉS
La réputation du film de William Friedkin en a toutefois pris pour son rhume quelques années après sa sortie avec l’arrivée dans les cinémas de L’exorciste II : L’hérétique. Navet unanimement décrié, cette oeuvre (le mot est ici utilisé très généreusement) de John Boorman a longtemps été considérée comme la pire suite de l’histoire du cinéma. Même le charisme indéniable de Linda Blair et la présence au générique de Louise Fletcher (Vol au-dessus d’un nid de coucou) n’ont pas réussi à faire pardonner l’intrigue décousue et les dialogues risibles ici mis de l’avant.
Les années suivantes ont bonifié la saga de quatre suites supplémentaires (de qualité variable, avouons-le) et d’une série télévisée, pour ensuite redevenir dormante... jusqu’à aujourd’hui.
FIGURE POLARISANTE
On pourra donc découvrir dans quelques jours le nouveau L’exorciste : Dévotion, gracieuseté du cinéaste américain David Gordon Green. Ce dernier est une figure particulièrement polarisante dans le monde de l’épouvante depuis qu’il a redonné un nouveau souffle à la saga Halloween en 2018 avec une vision qui a pour le moins divisé les fans.
Sera-t-il capable de rallier davantage les aficionados cette fois-ci ? Tous les espoirs sont permis, surtout que l’actrice Ellen Burstyn a accepté son invitation à reprendre le rôle de Chris MacNeil pour la première fois depuis l’oeuvre originale. Et si Linda Blair n’a pas tenu à apparaître à l’écran, elle a tout de même été engagée à titre de conseillère sur ce projet.
Avec un chapitre supplémentaire déjà confirmé – The Exorcist : Deceiver paraîtra en avril 2025 – les fans d’épouvante se croisent les doigts.
L’exorciste : Dévotion prendra l’affiche le 6 octobre.