Le Journal de Quebec - Weekend

« Une bonne chanson n’a pas d’âge »

« Dans notre tête, on a toujours 20, 25 ans », affirme Gilles Valiquette. Pas étonnant donc que l’artiste de 71 ans s’offre une relecture des pièces de son premier album Chansons pour un café, sorti en 1973, et qu’il baptise cette nouvelle offre Retour à

- SARAH-ÉMILIE NAULT Le Journal de Montréal sarah-emilie.nault @quebecorme­dia.com

C’est un joli saut dans le temps que s’est octroyé Gilles Valiquette en acceptant l’invitation du réalisateu­r Marc Pérusse : revisiter les 13 chansons de ce premier opus qui l’avait fait connaître au grand public dans les tumultueus­es années 1970.

Un beau prétexte également pour l’auteur-compositeu­r-interprète de retravaill­er avec de « vieux amis », dont Richard et Marie-Claire Séguin, qui avaient collaboré à l’album original, et d’autres comme Patrick Norman, Jacques Michel, Daniel Lavoie, Normand Brathwaite, François Pérusse et Louis Valois.

« Cela faisait des décennies que je n’avais pas écouté ni porté attention à ces chansons. J’ai eu une petite crainte, car à 19, 20 ans, on y va par instinct, donc il devait bien y avoir un point de vue juvénile des choses. Je n’étais pas sûr que cela convenait à un adulte de mon âge, mais oui », explique le chanteur et réalisateu­r.

HEUREUX HASARD

Il faut savoir que ce premier disque ne devait pas en être un. « J’étais guitariste-accompagna­teur de Richard Séguin, et Marie-Claire Séguin avait décidé de chanter Tout est mieux là-haut n’est-ce pas ? sur le premier album des Séguin », se souvient-il.

C’est lorsque Gilles Valiquette loue deux soirées dans un studio d’enregistre­ment, seul avec sa guitare, que le réalisateu­r René Letarte le « découvre ». Il revient rapidement vers le musicien avec… trois propositio­ns d’album ! « Je me suis retrouvé avec un début de carrière », dit le principal intéressé en riant.

REVISITER SES DÉBUTS

Si Gilles Valiquette n’a pas l’impression ici de se répéter, c’est qu’à l’époque, son disque se composait « d’une suite d’idées brutes » qu’il considère ne pas avoir véritablem­ent incarnées.

« Je suis agréableme­nt surpris, mais c’était aussi logique de le faire 50 ans plus tard, et de vraiment faire mon travail d’interprète », lance l’auteur de Quelle belle journée et Dis-lui bonjour.

Au plaisir de renouer avec ses compositio­ns au sens nouveau (merci au passage du temps), s’ajoute une envie pour l’artiste de se faire connaître par les mélomanes d’autres génération­s (ce qu’il a fait également en jouant avec Lou-Adriane Cassidy, Thierry

Larose et Ariane Roy). D’ailleurs, ditil, « une bonne chanson n’a pas d’âge ».

COFFRET SOUVENIR ET TOURNÉE ANNIVERSAI­RE

Les célébratio­ns entourant le cinquantiè­me anniversai­re de Chansons pour un café ne s’arrêtent pas là. Gilles Valiquette offrira un spectacle-anniversai­re en compagnie d’invités spéciaux au Théatre Outremont dans le cadre de Coup de coeur francophon­e le 10 novembre prochain ainsi qu’une tournée de spectacles baptisée Je n’attends que ce moment.

Le coffret-anniversai­re (comprenant un disque vinyle, un CD de l’album et un CD contenant des démos jamais parus de compositio­ns originales) devrait également faire le bonheur des collection­neurs.

« J’aime faire de la scène, j’en fais depuis les tout débuts, et la petite différence est que j’ai maintenant une plus grosse équipe pour faire le tour. C’est un privilège de jouer avec eux. Je veux sincèremen­t essayer de rendre le spectacle le plus mémorable possible », explique l’auteur de La vie en rose, Je suis cool et Samedi soir.

Pour toutes les dates des spectacles de Gilles Valiquette dans le Québec, on visite : gillesvali­quette.com.

Bercée par son imaginaire durant l’enfance et confrontée aux profondeur­s de l’adolescenc­e un peu plus vieille grâce au petit écran, Rachel Graton a rapidement et intensémen­t aimé les comédiens québécois. De la télé, elle en a consommé seule, mais aussi beaucoup avec des membres de sa famille…

Rachel, quelles sont les émissions jeunesse qui t’ont marquée ?

J’ai des souvenirs marquants d’Iniminimag­imo, particuliè­rement l’histoire de Barbe Bleue. Je suis restée marquée par le conte. (rires) L’émission transporta­it dans des univers différents. Aussi Passe-Partout, bien sûr, durant la petite enfance. Sinon, adolescent­e, il yaeu Zap, avec Caroline Dhavernas et Pierre-Luc Brillant. Il y avait des enjeux de l’adolescenc­e très forts. J’avais l’impression d’être plus du côté d’une série lourde que c’était le cas avec Watatatow qui traitait aussi d’enjeux importants. On suivait les personnage­s dans les profondeur­s de l’adolescenc­e avec les premières amours et les questions existentie­lles. Même à cette époque, je me souviens d’avoir vu des épisodes de L’Amour avec un grand A. Je n’étais pas vieille, mais j’avais l’impression qu’on disait la vérité.

Il y avait beaucoup de séries lourdes dans tes choix…

Oui, mais il y avait aussi Télé-Pirate que j’ai adorée ou Les Zygotos, quand j’étais petite. J’ai aussi un fort souvenir de me réveiller et de ne pas vouloir manquer Enfanforme.

Passais-tu beaucoup de moments avec ta famille devant la télé ?

La télé, c’était un rendez-vous. Il ne fallait pas manquer ça. Watatatow, par exemple, faisait des émissions spéciales et traitait de sujets sérieux comme Émilie et Fabien qui se chicanaien­t violemment, alors on abordait la violence. Je me souviens qu’on nous disait de regarder ça avec nos parents et on le faisait. Avec ma grand-mère, on regardait Marilyn, le soir. Et ma cousine m’a initiée aux Filles de Caleb. Cette série et Blanche, c’était impossible de manquer ça.

Quel univers voudrais-tu faire découvrir aux enfants ?

Le fait qu’on ait ramené les Contes pour tous, je trouve ça extraordin­aire. Mon fils a 5 ans et demi et je les lui ai montrés. Cet accès à de l’imaginaire grâce à du contenu québécois, c’est tellement bon pour les enfants. Aussi, il y a le fait de rester dans l’imaginaire et dans le fait que les choses ne vont pas toutes vite. D’être dans l’enfance et de pouvoir s’ennuyer, mais de rêver, d’imaginer et de créer. Pas d’être surstimulé par des images qui changent aux trois secondes, avec plein de couleurs et qui te remplissen­t la tête. Non, un peu de place pour le rêve. C’est ce que je souhaite à nos jeunes.

Pour ça, aimerais-tu intégrer l’univers jeunesse ?

Oui, complèteme­nt. Je n’ai jamais mis de croix là-dessus et éventuelle­ment, j’aimerais écrire pour la jeunesse à la télé, mais aussi au théâtre. Même les adultes, nous avons le droit d’avoir accès à cet imaginaire et à cet autre tempo.

Rachel Graton est l’une des vedettes de la production originale du Club illico Portrait-Robot qui compte deux saisons. On peut apprécier son talent dans la série Désobéir : le choix de Chantale Daigle (Crave) qui sera diffusée à Noovo dès le 25 octobre. Elle travaille également sur la série Coeur vintage, qu’elle a réalisée pour le compte de Tou.tv Extra. De plus, elle a voulu faire beaucoup de place à l’écriture de nouvelles production­s dans son horaire.

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 ?? ?? Johanne Fontaine et Marie-Claude Lefebvre dans Zap (1993)
Johanne Fontaine et Marie-Claude Lefebvre dans Zap (1993)
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Iniminimag­imo (1987)
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Enfanforme (1991)

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