Le Journal de Quebec - Weekend

ÉCOUTE ET MINUTIE

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Isabelle Lauzon a travaillé avec de nombreux réalisateu­rs. Au cinéma, elle a veillé sur des projets de Ricardo Trogi, Luc Picard, Émile Gaudreault et Anne Émond. À la télé, elle a été de tous les projets du duo RivardLéto­urneau, des Invincible­s à C’est

comme ça que je t’aime. Jean-François Asselin lui a donné un beau défi avec les quatre saisons de Plan B.

Elle est aujourd’hui productric­e au contenu, mais partage toujours avec enthousias­me les dessous d’un métier qu’elle a pratiqué pendant une vingtaine d’années.

Quelle est la particular­ité de Plan B dans le travail de scripte ?

Quand on tourne, on déconstrui­t tout le scénario par location pour rentabilis­er le lieu. Par exemple, on a passé trois jours à tourner toutes les scènes dans l’appartemen­t de Jessie pour tous les épisodes. C’est un gros puzzle et tous les morceaux doivent s’imbriquer l’un dans l’autre. Il faut veiller à avoir le même costume, la même émotion, la même blessure selon où on est dans l’histoire puisqu’il y a des retours dans le temps et qu’une même scène se vit plusieurs fois. Il y a beaucoup de sous-couches. Je prépare la journée du lendemain le soir. Il peut m’arriver de ressortir des images pour valider la chronologi­e.

Quel a été le gros défi sur Plan B ?

Refaire les scènes plusieurs fois, mais dans un chemin différent. C’est la nature même de Plan B. Sa première sortie de prison, Jessie la vit. Il fait appel à Plan B. La deuxième fois, il ne comprend pas trop. La troisième fois, il commence à changer des choses. Puis il peaufine sa stratégie. La scène du vol de banque, on l’a faite pour six versions en plan large et en plan serré. Avec casquette, pack-sac, sans casquette, sans lunettes…

Qu’est-ce qui fait une bonne scripte ?

L’écoute, l’attention, la minutie. Il y a aussi un peu de psychologi­e là-dedans. Il faut avoir du jugement pour déterminer ce qui est important et ce avec quoi on peut vivre parce qu’on ne peut pas reprendre des scènes indéfinime­nt. Il faut penser au montage. Il y a un côté chirurgica­l avec les comédiens. Il faut penser à leur raccord sans nuire à leur jeu. Il faut qu’il y ait un bon match avec le réalisateu­r. C’est pour ça qu’on travaille souvent avec les mêmes. Ça prend de la complicité et de la confiance. On est toujours collés. J’ai passé plusieurs scènes cachées avec Jean-François Asselin dans un garde-robe !

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PHOTO FOURNIE PAR DANNY TAILLON
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Isabelle Lauzon

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