Le Journal de Quebec - Weekend
UN SURPRENANT ALBUM D’HALLOWEEN
L’automne, c’est l’abondance. En musique, la récolte a été bonne. Très bonne, même. Voici les dix chansons qui ont accompagné à merveille la chute des feuilles et les potages aux citrouilles.
« Si tu as toujours du plaisir et que tu peux encore surprendre, tu fais bien ton travail », lance John Taylor, le bassiste et l’un des fondateurs de Duran Duran. Avec le nouvel album Danse Macabre – un opus d’Halloween composé de trois titres originaux et de dix reprises de pièces de vedettes connues –, la formation anglaise réussit effectivement à étonner à nouveau ses admirateurs. Discussion avec John Taylor.
Danse Macabre est votre 16e album studio. Aviez-vous pensé arriver à un tel nombre à vos débuts ?
« On n’a jamais vraiment pensé comme cela, en fait. Au début, tu veux faire un album, ton propre album. Puis cet album est un succès et tu as quelques chansons qui fonctionnent, alors tu sais que tu vas faire un deuxième album. Tu mets tout ce que tu as dans ce deuxième album et il a un grand succès qui te rend célèbre à travers le monde, et c’est là que ça devient difficile. Car tu as les standards, tu dois commencer à penser à comment écrire des succès et tu as quelque chose à perdre. Puis, l’aventure s’amorce et tu réalises que tu n’as pas vraiment de contrôle sur où tout cela s’en va. »
Ce nouvel album qui arrive juste à temps pour l’Halloween...
« Ce disque est une anomalie [rires], c’est un album qui est né d’un spectacle qu’on a livré à Las Vegas, où nous étions tous costumés et où nous avons joué toutes ces reprises de chansons pendant une nuit sur le thème de spooky Halloween. Le lendemain, Nick [Rhodes] a dit : “Faisons un album !” Nous avons aussi utilisé de nos vieilles pièces qu’on a adaptées et modifiées. Puis quelqu’un a lancé : “Et si on faisait une nouvelle chanson un peu vaudou qu’on intitulerait Danse Macabre et qui serait comme une procession d’Halloween !” Nous sommes allés en studio et en sommes ressortis avec trois nouvelles pièces. »
Danse Macabre est composé de plusieurs reprises de chansons d’Halloween, notamment des Rolling Stones (Paint It Black), de Talking Heads (Psycho Killer) et de Billie Eilish (Bury A Friend). Pourquoi ces artistes ?
« Tous les artistes cherchent désespérément à s’exprimer, même si nous sommes généralement des introvertis. On doit donc montrer qui nous sommes à travers nos chansons, nos albums et les chansons qu’on choisit de reprendre. Cela en dit beaucoup sur nous et sur nos influences musicales. Et Billie Eilish, on l’adore ! Comment faire autrement ? »
Il était important pour vous de faire participer d’anciens membres du groupe à ce projet ?
« Oui, on a reconnecté avec Andy Taylor l’an dernier lors de notre intronisation au Hollywood Walk of Fame, on a appris pour sa maladie [son cancer]. On a voulu travailler avec lui, avec Nile Rodgers et Warren Cuccurullo également. »
Comment gardez-vous la flamme de la musique allumée ?
« C’est comme un mariage ; il faut être respectueux, mais tu dois aussi être coquin et surprenant. Tu ne dois jamais tenir l’autre pour acquis. On se motive, on argumente beaucoup, on s’engueule, mais nous apprécions tous ce que le groupe nous permet de faire, le genre de vie que cela nous offre. C’est un contrat. Si tu as la chance de faire un métier que tu aimes, tu dois trouver un moyen de maintenir la flamme allumée. Conserver l’enthousiasme pour le faire. »
À 63 ans, avez-vous des plans de retraite ?
« Être dans un band me garde en forme mentalement et physiquement. Pour le moment, cela me va. On s’aime, on se respecte et, surtout, on continue à croire à ce qu’on peut construire et réaliser ensemble. »
Quel est le secret pour durer dans le domaine de la musique, selon vous ?
« Il n’y en a pas. Tu dois juste vraiment le vouloir et être prêt à travailler pour y arriver. Tu dois être prudent et ne jamais avoir de ressentiment. Nous, on s’engueule tout le temps, mais on s’aime et on finit toujours par se réconcilier. »
■ L’album Danse Macabre ,de Duran Duran, est offert sur les plateformes.
J’AI SI PEUR, Maude Audet avec Mara Tremblay (MP) – Maude Audet se joint à Mara Tremblay pour livrer la touchante chanson J’ai si peur. Cri du coeur inquiet pour les femmes victimes de violence conjugale, cette pièce à la douce poésie, teintée d’espoir, s’enrichit aussi du talent de la harpiste Éveline Grégoire-Rousseau. JUNGLE, Zagata & Koriass (AC) – Le style et la voix mélancolique du chanteur Zagata font sans aucun doute bon ménage avec le rap québécois. En équipe avec Koriass, le finaliste de la 6e édition de La Voix débarque avec des textes empreints de références à la ville de Québec, le tout couché sur une mélodie folk/soul.
LE ROY, LA ROSE ET LE LOU[P] – CHANSON THÈME, Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy
(RGM) – Arrêtez de chercher, voici la chanson la plus joyeuse et up tempo de 2023. D’une durée de 2 min 23 s, elle s’écoute parfaitement à répétition. Il faut dire qu’Ariane, Thierry et Lou-Adriane maîtrisent déjà très bien le sens de la mélodie. Ici, ils se sont surpassés.
ET SI, DE, Safia Nolin
(MP) – Safia Nolin a le don des chansons qui éraflent juste ce qu’il faut. Sa sombre pièce Et si, de, présentée en diptyque avec la chanson Main l’oiseau, ne fait pas exception en abordant l’éphémère de l’existence. Cette nouvelle musique, créée en collaboration avec Marc-André Labelle et Karolane Carbonneau, est à la fois intense et introspective.
ON VA-TU PRENDRE UNE MARCHE ?, Sara Dufour
(CB) – Il n’y a rien de plus joyeusement Sara Dufour que l’entendre chanter à propos de la corde de bois qu’elle vient de se faire livrer et d’un amoureux qui lui tient sa main gelée sur la mélodie entraînante de la chanson-titre de son nouvel album.
FTG, Lost
(AC) –Nommé au prochain Gala de l’ADISQ dans la catégorie meilleur album rap pour Héritage, Lost ne semble pas vouloir ralentir. Sur FTG, le membre du collectif 5sang14 présente une plume de qualité, forgée par son vécu, en plus de montrer son aisance à surfer sur toutes les cadences que la mélodie lui offre. DANS MA VOITURE, Klô Pelgag, Joseph Mihalcean et Samuel Gougoux
(RGM) – Avant de nous revenir avec un album complet solo, Klô Pelgag a décidé de former un nouveau trio temporaire avec le guitariste Joseph Mihalcean et le batteur Samuel Gougoux. Sur la première des quatre chansons de ce mini-album, on se retrouve dans une ambiance sombre et mystérieuse qui cadre bien avec l’Halloween. PRESSION, Choses sauvages (CB) – Le plus sous-estimé des groupes d’ici auto-examine son rapport à la pression (d’où le titre) dans cette remarquable incursion dans l’univers de la new wave du début des années 1980. OUBLIER, Ghostly Kisses (MP) –Comment accepter la fin d’un amour ? Après Comme un saule ,le duo constitué de Margaux Sauvé et Louis-Étienne Santais flirte à nouveau avec la langue de Molière sur Oublier, qui aborde les durs moments qui suivent une rupture sur cette prenante pièce rythmée, qui ne perd rien du côté vaporeux de Ghostly Kisses.
RECETTE PARFAITE, Komo
(AC) – Komo le dit lui-même, il a trouvé son erre d’aller. Sur Recette parfaite, un des extraits de son album qui paraîtra en avril, le chanteur prouve, à travers un son pop, qu’il a la voix, le tempo et le style pour atteindre de nouveaux sommets.