Le Journal de Quebec - Weekend
UNE INTRIGUE À LA HITCHCOCK 100 % QUÉBÉCOISE
Quatre années après sa fondation, le studio montréalais Lowbirth Games débarque enfin avec This Bed We Made, une toute première proposition vidéoludique. Le résultat : une lettre d’amour aux oeuvres d’Alfred Hitchcock et d’Agatha Christie, mais aux racine
Montréal, 1958. Il se passe de bien étranges choses à l’hôtel Clarington. Certains vont même jusqu’à affirmer que l’établissement montréalais serait hanté. Qu’en est-il réellement ? Le mystère plane, s’étendant d’étage en étage.
C’est en se glissant dans la peau de Sophie Roy – une femme de chambre particulièrement fouineuse – que le joueur devra mener son enquête, reliant un à un les indices laissés ici et là par les clients, tous vraisemblablement éclaboussés par un meurtre commis sur les lieux.
L’idée derrière This Bed We Made a commencé à germer il y a très longtemps dans l’esprit de Chloé Lussier et de ses co-fondateurs de Lowbirth Games, nommément sa soeur Raphaëlle Lussier et leur cousin, Olivier Lussier.
TRAVAILLEURS DE L’OMBRE
Ayant elle-même travaillé dans un établissement hôtelier durant ses études, elle cherchait à exploiter la réalité de ces travailleurs de l’ombre, terreau fertile pour une enquête du genre.
« Quand on séjourne à l’hôtel, on a tendance à oublier les femmes de chambre. Alors les gens laissent souvent derrière eux des objets intimes, qui peuvent révéler des choses que même leurs proches ne savent pas d’eux. C’est donc intéressant d’être dans la peau de Sophie, parce qu’elle mène son enquête elle-même en ayant cet accès privilégié à leur intimité, mais sans l’autorité ou les obligations que les policiers ont », raconte Chloé Lussier en entretien au Journal.
CHOIX ET CONSÉQUENCES
En effet, car le joueur peut mener l’enquête comme bon lui semble… et en détournant parfois le regard. Il est en effet possible de manipuler certaines preuves, d’en faire disparaître, ou même de les déplacer, histoire de guider les soupçons des autorités à sa guise vers un suspect ou un autre. Et chacun de ces choix aura une incidence sur l’aventure et son dénouement, « des dizaines » de conclusions ayant été élaborées pour This Bed We Made.
Même la manière dont le joueur exécute les tâches quotidiennes de Sophie aura des ramifications importantes sur le destin et la crédibilité de l’héroïne.
« Le but premier était de rendre l’expérience plus immersive en faisant exécuter différentes actions par le joueur, que ce soit faire le lit ou encore passer la serpillière dans le lobby de l’hôtel. Mais finalement, on s’est dit que ça allait aussi influencer la réputation de Sophie et sa relation avec ses collègues, qu’elle soit minutieuse ou pas dans l’accomplissement de ses tâches. Tout est pris en compte », souligne Chloé Lussier.
L’ACCENT QUÉBÉCOIS
Pour cette toute première carte de visite à l’international, le studio Lowbirth Games tenait également mordicus à camper son intrigue ici même, en plein coeur de la métropole, pour offrir aux joueurs d’ici et d’ailleurs une vitrine sur notre culture et notre quotidien. Et afin de pousser ce concept encore plus loin, il a fait appel à une bande de comédiens québécois pour prêter leurs voix aux personnages, autant dans la version française que dans celle anglaise.
On peut donc y entendre Robert Naylor, Patrick-Emmanuel Abellard, Victoria Diamond et autres Alex Bisping dans leurs langues, tous ayant conservé leur accent naturel.
« C’était important pour nous, en tant que studio québécois, que les joueurs nous reconnaissent dans notre travail. Le lieu, l’accent et les expressions, ce n’est pas quelque chose qui a un impact important sur l’intrigue, alors ça demeure accessible pour les gens qui jouent ailleurs dans le monde. Mais c’est notre signature, notre manière de montrer notre fierté. On y tenait », explique Chloé Lussier.
Le jeu This Bed We Made sera disponible sur PS5 et PC à compter du 1er novembre. Il sera également lancé sur PS4 et Xbox Series X/S le 13 décembre.